Le Samyn comme première course en Wallonie pour la tournée d'adieu de Gilbert : "Ces pavés sont comparables à ceux de Paris-Roubaix"
Pour sa dernière saison, Philippe Gilbert sera au départ ce mardi de la course d’ouverture en Wallonie au sein d’une solide équipe.
Publié le 01-03-2022 à 07h39
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La renommée du Samyn grandit. Samedi, lors du Circuit Het Nieuwsblad, un collègue allemand nous a dit qu'il regrettait de ne pas pouvoir rester en Belgique jusqu'à l'épreuve de ce mardi. "J'aurais bien aimé la découvrir, John Degenkolb m'a dit l'an passé que cette course, qu'il disputait pour la première fois, est vraiment dure", explique-t-il.
Elle l'est depuis que la course disputée entre Quaregnon et Dour a changé sa physionomie, depuis qu'elle a introduit des secteurs pavés sur son circuit local. Depuis cette modification, la course d'ouverture de la saison en Wallonie (pour les pros, car il y a déjà eu des compétitions pour les jeunes dans la partie francophone du pays, notamment avec les épreuves de Villers-le-Temple) suscite un intérêt grandissant. "Cela se voit à notre plateau, au nombre d'équipes World Tour qui demandent à venir sur Le Samyn", se réjouit l'organisateur Jean-Luc Vandenbroucke. "Nous en aurons onze ce mardi, avec souvent un bel effectif. Comme avec Fabio Jakobsen, le vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, chez Quick Step-Alpha Vinyl, comme avec Tim Merlier, le vainqueur de l'an passé, chez Alpecin-Fenix, ou avec Lotto-Soudal, qui vient avec une solide armada avec Philippe Gilbert, Victor Campenaerts, Brent Van Moer, Florian Vermeersch et le prometteur Arnaud De Lie !"
Philippe Gilbert connaît bien le Samyn. Il s’y était imposé… au sprint en 2008, après avoir échoué deux années de suite à la deuxième place, position qu’il avait également occupée en 2018, cette fois sur la version des pavés, derrière son coéquipier Niki Terpstra. Entretien avec le Liégeois avant sa… première course en Wallonie lors de sa dernière saison.
Philippe Gilbert, où en êtes-vous physiquement en ce début de saison ?
"Ce n’est pas la grande forme, mais ça va. Je marchais très bien en stage, mais, malheureusement, j’ai attrapé cette grippe qui m’a empêché de faire le Challenge de Majorque. Cette maladie a un peu déréglé toute ma préparation. Elle m’a bien arrêté. J’ai pris un coup de retard. Ce n’était pas anodin comme maladie."
Il vous manquait un petit quelque chose pour le premier grand test, samedi, au Nieuwsblad, où vous avez terminé 40e, dans le deuxième groupe ?
"C’est surtout mon placement qui n’était pas bon, samedi. J’ai quand même trouvé que ça allait au niveau des jambes, car je revenais bien à chaque fois. Mais ce n’est pas très grave…"
On vous retrouve ce mardi, sur le Samyn. Une course que vous aviez gagnée dans son ancienne formule et sur laquelle vous avez terminé deuxième dans sa nouvelle version, celle des pavés. Que pensez-vous de cette nouvelle formule ?
"Cette course a bien évolué. Ce parcours permet aux équipes de venir tester le matériel pour Paris- Roubaix. À l’époque, en 2018, avec Quick Step, c’est pour ça qu’on s’y était alignés avec une très bonne équipe, avec un peu l’effectif pour l’Enfer du Nord sur le Samyn. C’est important d’avoir de telles courses pour prendre des repères. Car les pavés du Samyn sont vraiment très mauvais et comparables à ceux de Paris-Roubaix."
On sent effectivement que l’intérêt pour cette épreuve a grandi ces dernières années. Cela se voit au plateau, au nombre de grandes équipes au départ…
"Il y a aussi le changement de jour qui a joué un grand rôle. Ce n’est plus le mercredi mais le mardi désormais. Les équipes ne restent sur place que deux jours de plus et peuvent y participer, car c’est maintenant plus proche du week-end d’ouverture et moins… proche des Strade Bianche ou de Paris-Nice."
À la présentation de votre équipe, lors de votre stage en Espagne, quasiment tout le monde, les coureurs et les dirigeants, parlait d’un nouvel élan de Lotto-Soudal, d’une bonne spirale. Cela s’est confirmé par un bon début de saison de votre formation.
"Oui, vraiment. Il y a eu quelques renforts importants et on voit la différence. Nous sommes dans du sport de haut niveau, cela reste une histoire de détails. Quand on ajoute des tas de petites choses positives, cela donne un bel effet positif. Si on fait le contraire comme cela a été le cas il n’y a pas si longtemps, ça tirait l’équipe vers le bas. Il y a donc eu un changement primordial, nécessaire."
Dans cet élan, il y a les jeunes qui percent et gagnent. Comme Arnaud De Lie, déjà vainqueur d’une course pour ses débuts chez les pros…
"J’étais vraiment content pour lui, car il avait coché cette étape du Challenge de Majorque. L’équipe a roulé pour lui et il a vraiment répondu présent. Il n’a pas gagné comme certains néo-pros peuvent le faire un peu par hasard. Ici, c’est une victoire construite et préparée, c’est toujours beau à voir. Sur des distances comme celles du Samyn, soit 180 à 200 kilomètres, il est capable d’être présent. Comme pour ce Samyn, qui reste une course très ouverte."
Sa victoire vous a surpris ?
"Non, car depuis la catégorie des juniors, il épate quand même. Il un gros gabarit si je peux dire, mais il passe bien les montées, il les gère bien et il est très fort au sprint. Vu l’évolution des courses depuis quelques années, je pense qu’il sera souvent amené à sprinter avec les meilleurs, avec des pelotons plus réduits, car il y a régulièrement des sélections. Et Arnaud sera souvent capable de passer les difficultés. Plus que certains sprinters. Il aura beaucoup d’opportunités à l’avenir."
Pour en revenir à vous, c’était spécial, samedi, cette première course en Belgique pour votre dernière saison ? Et ce sera aussi le cas ce mardi, pour la première en Wallonie ?
"Je suis content de faire l’ouverture de la saison à la fois en Flandre et en Wallonie. C’est toujours bien. Il y a eu un bel hommage à la présentation des équipes, samedi, c’était très sympa. Le public m’a bien soutenu aussi même si je n’ai pas été devant. On verra pour ce mardi, tout en sachant que cette course a lieu en semaine."
Qu’avez-vous pensé de la victoire autoritaire de Wout Van Aert, samedi, au Circuit Het Nieuwsblad ?
"Il n’y a rien à dire : c’était la perfection !"