Van Aert sur Paris-Nice, entre préparation et ambitions
L’Anversois, qui s’aligne pour la première fois sur Paris-Nice, briguera certaines victoires d’étape.
Publié le 05-03-2022 à 10h57
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Ce n'est pas parce que j'aborderai Paris-Nice d'abord et avant tout comme une course importante dans la perspective de mes grands objectifs du printemps que cela signifie que que je vais m'y balader durant une semaine en queue du peloton…" On ne se refait décidément pas ! Vainqueur triomphal du Circuit Het Nieuwsblad la semaine dernière, Wout Van Aert avait contextualisé sa première participation à la Course au Soleil dans la foulée immédiate de son succès sur l'épreuve d'ouverture de la saison belge avec l'appétit qui reste le sien.
Dès cet hiver, l'Anversois n'a eu de cesse de répéter vouloir garnir son palmarès d'un monument pavé qui fait encore, presque étrangement, défaut à son palmarès. "Et c'est cette perspective qui a dirigé toute l'élaboration du calendrier de Wout ces dernières semaines", confie Mathieu Heijboer, le directeur de la performance de la formation Jumbo-Visma. "L'année dernière, la naissance de son petit Georges ainsi que sa campagne de cyclo-cross l'ont empêché de se construire une base hivernale idéale pour aborder sa saison sur route. Le Campinois a également lâché beaucoup d'énergie dans la lutte pour le classement général qu'il a livrée sur Tirreno-Adriatico (2e derrière Pogacar), une épreuve sur laquelle nous avions décidé de tester ses capacités sur une course d'une semaine. À l'analyse, ces deux éléments expliquent qu'il avait franchi le sommet de sa condition avant le Tour des Flandres. Nous avons donc choisi de construire les choses différemment cette saison."
Au-delà de l’impasse sur le Mondial de cyclo-cross, le staff de la formation Jumbo-Visma a donc opté pour la Course au Soleil plutôt que celle des Deux Mers.
"Comme Primoz (Roglic) y est au départ également, les choses sont très claires dans l'esprit de chacun : le Slovène incarnera notre carte naturelle pour le classement général, poursuit le technicien néerlandais. Est-ce là un grand test dans la perspective du Tour de France sur lequel nous combinerons notre objectif de victoire finale avec les ambitions de classement par points de votre compatriote ? Non, nous ne voyons pas les choses comme cela pour la bonne et simple raison que sur la Grande Boucle, seule la performance immédiate est importante. Or, sur ce Paris-Nice, ce sont des perspectives plus lointaines qui nous intéressent prioritairement dans le chef de Wout. Il vient d'encaisser une grosse période d'entraînement et ne compte qu'une seule journée de course dans les jambes. Même si celle-ci s'est très bien déroulée, je suis convaincu que le rythme de la compétition va l'aider à franchir un palier important dans la construction de sa condition. Il ne se livrera pas chaque jour, mais le parcours de cette épreuve lui offrira quelques belles opportunités…"
Le chrono de mercredi, autour de Montluçon, constituera ainsi très clairement un objectif pour le vice-champion du monde de la spécialité.
"C'est un rendez-vous de prestige, poursuit Heijboer. Nous n'avons pas changé la position de Wout ni la manière dont nous travaillons dans la perspective du contre-la-montre, mais le premier chrono d'une saison revêt toujours quelque chose de particulier. Pour ce qui est des sprints, le plateau des spécialistes est extrêmement relevé (NdlR : Jakobsen, Groenewegen, Bennett, Philipsen…) mais le profil de certaines étapes devrait davantage convenir à Wout. Je pense par exemple à la troisième et à la sixième étape. Ce Paris-Nice permettra enfin à notre leader pour les classiques de peaufiner certains automatismes avec Laporte, Van Hooydonck et Teunissen, trois coureurs qui l'accompagneront tout au long du printemps. On sait que le vent joue toujours un rôle sur cette épreuve et c'est en cherchant à protéger Primoz des bourrasques qu'ils pourront continuer à mettre certaines choses en place. Car il n'y a pas meilleur laboratoire à expériences que la course !"