Jakobsen a réglé Van Aert au Sprint sur Paris-Nice: autant en emporte le vent
Jakobsen a réglé Van Aert au sprint au bout d’une 2e étape marquée par les bordures.
Publié le 08-03-2022 à 07h41 - Mis à jour le 08-03-2022 à 15h58
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C'est absolument inévitable : il y aura des bordures aujourd'hui." Livrée lundi matin au départ d'Auffargis par Wout Van Aert en personne, la petite phrase relevait bien plus de l'implacable constat que de l'hypothétique prémonition. Avec une deuxième étape tracée en majeure partie en direction du sud et un vent d'est qui soufflait par moments au-dessus des 40 km/h sur les plaines très exposées des Yvelines et de l'Essonne, il ne fallait effectivement pas être le descendant de Nostradamus pour pouvoir prédire un scénario attendu de tous.
Mais même si la sirène d’alerte avait résonné au moment du briefing dans tous les pullmans des 22 équipes au départ, la casse fut rapide et importante. Et ce dans toutes les acceptions du terme. Éparpillé comme un puzzle 1 000 pièces dont on aurait maladroitement renversé la boîte, le peloton comptait autant de victimes à la pédale que sur les innombrables chutes qui ont émaillé une entame de course très nerveuse.
Détentrice de la chaire de la bordure à l’université du WorldTour, la formation Quick Step Alpha Vinyl avait pour une fois laissé les Jumbo-Visma s’installer au tableau noir. Une position un peu plus attentiste qui permit aux troupes de Patrick Lefevere de compter encore quatre hommes dans un final où Lampaert, Stybar et Sénéchal propulsèrent Fabio Jakobsen vers sa première victoire d’étape sur Paris-Nice au bout d’un sprint où il dut s’employer pour remonter Van Aert (2e).
"Lorsque j'ai vu que les Jumbo écrasaient la pédale d'accélérateur après une cinquantaine de kilomètres à peine, je me suis frotté les mains car les bordures constituent une des spécialités de notre équipe. Nous avons un peu d'expérience dans l'exercice, souriait celui qui en est déjà à sa sixième victoire de la saison. Après que Lampaert et Stybar ont fait un gros boulot, Sénéchal a peut-être attendu un petit peu trop longtemps avant de me lancer, ce qui a permis au train de Van Aert de nous doubler. Mais au final, cette situation m'a profité car j'ai pris la roue de Wout avant de pouvoir le remonter dans des derniers mètres en légère montée comme je les affectionne. Une victoire d'étape sur Paris-Nice c'est prestigieux. Comme le dit notre boss Patrick Lefevere, les bouquets déjà engrangés constituaient un apéritif. Les choses sérieuses débutent réellement maintenant."
Le genou gauche ensanglanté à la suite d’une chute survenue en début de course, Wout Van Aert observait pour sa part sa blessure en grimaçant.
"Cela m'a l'air un peu plus sérieux que ce que j'imaginais de prime abord, mais il s'agit surtout de grosses éraflures, soufflait le champion de Belgique. Je n'ai d'ailleurs pas véritablement été gêné lors du reste de la journée. Comme toujours quand on goûte au bitume, je suis tombé assez bêtement. Cela a freiné fort devant moi dans la première moitié de l'étape et j'ai réagi trop tard. Nous avons forcé la décision avec l'équipe mais nous aurions aimé faire plus de dégâts (NdlR : Gaudu a perdu 9 minutes, Almeida près de deux, Martin et Mollema 1:29). Beaucoup de gars sont rentrés dans la dernière partie de l'étape. Le bilan demeure toutefois bon pour Roglic dans la perspective du général et Laporte conserve son maillot jaune. Christophe a essayé de surprendre le train des Quick Step en le doublant mais j'étais déjà pratiquement à bloc dans sa roue et n'ai pu avoir le coup de reins nécessaire pour encore accélérer au moment où il s'est écarté. Jakobsen était le plus fort… aujourd'hui."
Car demain est un autre jour.