Pogacar: "Remco est un super coureur"
Tadej Pogacar a facilement fait coup double. Il sera difficile de le déloger d’ici dimanche.
Publié le 11-03-2022 à 10h45
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DH4JY5TE6JEPTEUXO6WWOJWTWI.jpg)
Personne n'aura été surpris par le coup double de Tadej Pogacar dans le village perché de Bellante, coincé entre les sommets enneigés des Apennins et le bleu de la mer Tyrrhénienne dont l'éclat brillait au loin. Vainqueur pour la cinquième fois cette saison (toujours en WorldTour), le Slovène a pris le maillot azzurra de leader des larges épaules de Filippo Ganna. Non sans que ce dernier ait chèrement vendu sa peau. Le colosse piémontais a lâché 25 secondes, il est toujours troisième du général, mais devrait peiner à hisser sa lourde carcasse avec les meilleurs dans la très escarpée étape des muri ce vendredi.
Puisqu'il n'a jamais que 23 ans, Pogi est forcément aussi le meilleur jeune de la Corsa dei due Mari, un titre que Remco Evenepoel, quatrième de l'étape à deux secondes, a dû lui céder. Enfin, le coureur d'UAE est également détenteur du maillot cyclamen du classement par points, qui ne peut déjà presque plus lui échapper. Bref, le n° 1 mondial survole Tirreno-Adriatico, que son équipe contrôle avec efficacité.
"Personne n'a pris ses responsabilités derrière l'échappée, sauf nous, et après le travail de mes équipiers, qui ont roulé toute la journée en tête du peloton, je me devais de concrétiser, sinon ç'aurait été une mauvaise journée", expliqua-t-il. "Les deux derniers kilomètres ont été très rapides, il y a eu des attaques. Marc (Soler) et moi y avons répondu. Aux 600 mètres, je me suis dit que c'était le moment, j'ai contré et continué jusqu'à la ligne."
Le Slovène avait attendu les derniers hectomètres pour porter son attaque cinglante. En quelques coups de pédales, le trou était fait, le bouquet dans la musette.
"Nous avons fait tout ce qu'il fallait parfaitement et ce fut suffisant pour la victoire. J'ai appris après l'arrivée le succès de Brandon (McNulty sur Paris-Nice), ça m'a réjouit doublement, c'est un grand jour pour l'équipe ", poursuivit Pogacar, bien parti pour réussir le doublé dimanche. "Attendez, il reste encore de dures journées, on verra. Demain (vendredi), c'est une étape comparable (plus difficile normalement et plus encore dans ses cordes avec ces pentes aux passages à 15-20 % et des descentes techniques dont il raffole) et ensuite il y a l'étape reine. Ce n'est qu'alors que la course sera jouée. "
Il s'attend à être encore attaqué par Remco Evenepoel. "C'est un super coureur", dit-il, "mais je crois qu'il va fort par moments et gaspille ses forces comme dans cette première ascension. Il voulait continuer, mais je savais qu'on n'avait aucune chance, que le peloton n'était pas loin."
Avant de prendre la route de son hôtel, Pogacar évoqua aussi la guerre en Ukraine. "C'est terrible. Sur le vélo on n'y pense pas, mais en dehors de la course on voit sur les réseaux sociaux toutes les atrocités, tous les drames. J'espère vraiment que ce sera fini au plus vite et qu'il n'y aura pas plus de dommages. Nous prions tous pour l'Ukraine. "