La chasse aux monuments est ouverte: "Le problème pour Van Aert, c’est peut-être Pogacar"
Favoris ce samedi, Van Aert et Pogacar sont-ils capables de gagner tous les monuments ?
Publié le 19-03-2022 à 08h11 - Mis à jour le 19-03-2022 à 13h16
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Ils arrivent tous les deux lancés par un début de saison en fanfare. Tadej Pogacar a triomphé partout où il est passé. Il a gagné le Tour des Émirats arabes unis, s’est offert un récital sur les Strade Bianche et a écrasé Tirreno-Adriatico. Quant à Wout Van Aert, il s’est adjugé le Circuit Het Nieuwsblad avant de se montrer très à son avantage sur les routes de Paris-Nice (un succès et cinq places sur le podium).
Ne cherchez pas ailleurs les deux grands favoris au succès ce samedi sur la Via Roma. D’ailleurs, aujourd’hui, la question légitime à se poser au sujet des deux gloutons du peloton tient en ceci : sont-ils capables de remporter les cinq monuments du cyclisme ? Le Slovène de 23 ans en a déjà épinglé deux à sa boutonnière : Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Tous les deux en 2021. Le Campinois de 27 ans a, lui, gagné la Primavera en 2020.
Pour Roger De Vlaeminck, qui les a tous gagnés au moins une fois, ce serait presque anormal que Pogacar n'y parvienne pas. "Il peut tout gagner. Faudrait voir comment il se débrouille sur Paris-Roubaix mais je pense qu'il pourrait y briller. Il est tellement fort et habile qu'avec une préparation spécifique, l'Enfer du Nord doit être dans ses cordes. Il faut juste voir s'il en a envie."
Le Gitan estime que pour Van Aert, c'est plus une question de temps. "Wout a toutes les cartes en mains pour y arriver, lui aussi. Mais il ne doit plus trop trainer. Il aura 28 ans en septembre. Il faut qu'il y pense sérieusement. Je suis quand même curieux de voir ce dont il est capable sur une course comme Liège-Bastogne-Liège. Il a gagné Milan-Sanremo. Mais à mon sens, c'est le monument qui lui convient le mieux parce qu'on peut se l'adjuger si on sprinte bien."
Axel Merckx affine l'analyse. "Pour Tadej, la seule inconnue, c'est Paris-Roubaix où il faut tout faire en force, explique notre consultant. Mais bon, je vous dis ça, mais je pense qu'il est tellement fort qu'il peut réussir ce pari. Tadej est au-dessus du lot. Il peut briller sur tous les terrains, sauf lors d'un sprint massif. Le plus impressionnant dans son chef, c'est cette capacité à rester à son meilleur niveau durant des mois. L'an dernier, il a gagné tout au long de l'année. C'est vrai qu'on se dit qu'il ne peut attendre un sprint massif pour gagner Milan-Sanremo mais il est capable de lâcher tout le monde dans le Poggio. Dans un bon jour, Pogacar peut tout écraser. Or je ne lui ai pas encore connu de mauvais jour…"
Le médaillé de bronze des Jeux olympiques 2004 pense que la présence du phénomène slovène peut constituer le principal obstacle pour Van Aert et les autres. "Il est le plus fort de tous. Cela en fait la menace n°1 lors de chaque course. Tous les coureurs se demandent comment le battre. Il a une telle panoplie d'atouts dans son jeu qu'il ne redoute aucun scénario. Le problème pour Van Aert, c'est peut-être Pogacar, justement. En outre, il a déjà deux monuments en poche. Ça lui permet de voir venir. Bien sûr, il reste une certaine inconnue quant à une course spécifique comme Paris-Roubaix mais je suis persuadé que ce ne sera pas un souci pour lui."
En revanche, pour notre interlocuteur, Liège-Bastogne-Liège sera le monument le plus difficile à gagner pour Wout Van Aert. Et ce, pour deux raisons. "S'il veut atteindre son pic de forme à la Doyenne, Wout doit presque accepter de ne pas être à son sommet lors des classiques flandriennes. Or il y reste très attaché. Par ailleurs, à Liège, il va tomber sur des spécialistes qui se préparent pendant des semaines pour cette échéance."
Sans oublier qu’il devra se jouer de Tadej Pogacar. Comme ce samedi…