Mathieu van der Poel, vainqueur au sentiment mitigé: "Au Ronde, il faudra être plus fort pour suivre les meilleurs"
Vainqueur pour la deuxième fois, Mathieu van der Poel estime qu’il n’était pas le plus fort.
Publié le 30-03-2022 à 23h39 - Mis à jour le 30-03-2022 à 23h40
Peu de monde en doutait, mais en devançant Tiesj Benoot pour s’imposer une deuxième fois dans À Travers les Flandres, sa première classique pavée de la saison, Mathieu van der Poel a confirmé qu’il sera dimanche un des favoris du Tour des Flandres. Lui tempère cependant les optimismes les plus ardents.
"J'étais très bien mais pas super, je ne me sentais certainement pas le plus fort du groupe, au contraire de Pidcock, Benoot ou Campenaerts", explique MvdP. "Je n'avais sans doute pas encore totalement récupéré de mes efforts à la Coppi&Bartali . J'espère que je pourrai bien me reposer ces prochains jours et être meilleur dimanche. Ce sera nécessaire pour pouvoir suivre les plus forts, notamment van Aert, d'autant que le Tour des Flandres, c'est quand même une tout autre course, surtout avec la distance (NdlR : 273 km pour "seulement" 183 ce mercredi). Je suis cependant dans une excellente forme, bien meilleure que celle que j'espérais il y a peu de temps encore."
À 90 kilomètres de l'arrivée, le Néerlandais porta une première attaque. "C'était nécessaire, la course devenait chaotique, il y avait eu plusieurs chutes", explique-t-il. "Dimanche, il faudra être plus économe de ses efforts, aujourd'hui, on a peut-être ouvert la course un peu trop tôt avec l'équipe, car on a vite perdu des gars."
Sur le Berg Ten Houte, van der Poel porta une nouvelle accélération qui permit à six hommes de s'en aller. Surpris par cette attaque, Tadej Pogacar, très présent aux avant-postes jusqu'alors, manqua cette échappée décisive. "Je ne l'ai pas vu, mais il avait certainement les jambes pour suivre, il devait être trop loin", témoigna van der Poel. "Après, c'était quasi impossible de revenir seul car devant, on y a été à fond et il n'y avait que de bons coureurs dans le groupe."
Qui posèrent donc de sérieux problèmes au vainqueur du Ronde 2020. "Dans les dix derniers kilomètres, c'est devenu très compliqué de contrôler toutes les tentatives", dit-il. "Surtout celle de Pidcock, Benoot et Campenaerts a été difficile à annihiler. J'ai dû produire un gros effort."
Avant cela, le quadruple champion du monde de cyclo-cross avait dû aussi s'employer sur les essais de Campenaerts qui, avec un énorme développement, attaqua dans les descentes. "Je m'y attendais, en stage, en Espagne, où j'ai roulé deux, trois semaines avec lui, il m'a quelques fois surpris comme cela. C'était presque impossible de le suivre en descente. Cette course était son objectif, mais le niveau du groupe de tête était très élevé. Il a bien tenté le coup, j'ai dû vraiment me faire mal pour combler les écarts mais finalement, j'ai couru une finale parfaite. Même au sprint, je ne voulais pas le lancer de si loin, mais à la sortie du virage, j'ai vu qu'il y avait un trou entre Benoot et moi, donc j'ai continué. J'en avais plein les jambes et j'ai pensé qu'il allait me déborder mais finalement, j'avais bien joué le coup. Tiesj était aussi très fort et il a mérité sa deuxième place."