La Redoute a fait la fête à son Phil: "On a presque l’impression de faire partie de la famille Gilbert"
La DH était dans la Redoute pour la dernière Doyenne de Philippe Gilbert. Ambiance.
- Publié le 25-04-2022 à 08h34
- Mis à jour le 25-04-2022 à 08h49
Une odeur de barbecue mélangée aux effluves de bière. Une côte de la Redoute noire de monde qui n’a qu’un nom sur les lèvres : Philippe Gilbert. Un beau soleil et une ambiance des grands jours autour du chapiteau installé pour l’occasion.
En fermant les yeux quelques secondes, on a presque l’impression de faire un bond de onze ans en arrière, lorsque Philippe Gilbert avait remporté la course de ses rêves, quelques jours après avoir accroché une deuxième Amstel Gold Race et la Flèche wallonne à son palmarès. C’était en 2011.
Mais nous sommes bien en 2022. L’enfant du pays a désormais 39 ans. Il est sur le point de mettre un terme à son immense carrière. Et il dispute sa dernière Doyenne.

Mais même si les années ont passé, l’amour que lui porte le public de sa région n’a pas changé. Derrière les lunettes de soleil, la pointe de nostalgie déjà bien perceptible dans les yeux de ses fans le rend d’ailleurs peut-être encore plus fort. Encore plus profond.
"Il était impossible de ne pas répondre présent aujourd'hui. C'est beaucoup d'émotion", sourit Victor, qui porte le maillot de champion de Belgique de son idole sur les épaules. "On a même fait déplacer notre match de basket pour pouvoir être présents. Je n'aurais raté ça pour rien au monde."
"En tant que fan, ce moment était tout simplement immanquable", enchérit Germain, drapeau belge sur le dos et souvenirs plein la tête. "C'est mon idole d'enfance et le simple fait de me dire qu'il ne courra plus dans le futur est très spécial."
Au bord des routes bondées de monde de la Redoute, on reconnaît aussi le visage de deux habitués : Stefan et Dany. Originaires de Ninove, ils font partie du Fan Club Philippe Gilbert depuis… 17 ans. "C'est un coureur avec un caractère extraordinaire. Il a une particularité : c'est lui qui décide de la course. Personne ne décide pour lui", explique Dany, dont le sourire est communicatif.
"On fait partie des plus anciens supporters de Phil", ajoute Stefan, casquette vissée sur la tête. "Ces deux dernières années, on a vu qui étaient les vrais supporters de Philippe. Il a moins gagné mais on est toujours restés à fond derrière lui. On a presque l'impression de faire partie de sa famille. Lorsqu'on voit Anita et Jeannot (les parents Gilbert) ou Jérôme (son frère), on a toujours droit à un bonjour ou à une petite bière (sourire)."

Cela a été le cas ce dimanche matin, à l’Auberge du Cheval Blanc, où la famille Gilbert était réunie lors du premier passage des coureurs, dans leur descente vers Bastogne. Un premier moment fort qui a permis aux nombreux supporters de s’échauffer avant la Redoute, l’après-midi. Mais jamais l’ambiance n’est descendue d’un demi-cran. Avant de s’intensifier, encore, au moment tant attendu : le passage des coureurs.
Présent dans le peloton principal au pied de la Redoute, Philippe Gilbert a lâché prise, mètre après mètre, dans les pourcentages les plus difficiles. Il reçoit alors une tape amicale de son ami Mikael Cherel. Une manière sympathique de lui dire : profite de ce moment.
Au moment de baisser la tête, le Belge a sans doute retrouvé un second souffle en apercevant les 151 ‘Phil’ dessinés sur la route. Et en attendant les encouragements d’un public qui n’avait d’yeux que pour lui.

Une fois les coureurs passés, le lieu de rendez-vous est facile à trouver : c’est cet écran géant installé au pied du chapiteau. Un écran sur lequel le nombreux public a continué à vibrer devant les exploits de Remco Evenepoel, très encouragé, et qui a célébré comme il se doit le podium 100 % belge du jour. Comme une passation de pouvoir, 11 ans après la victoire de Gilbert.
Une fois l'excitation de la fin de course retombée, les fans n'avaient qu'une question : "Quand vient Phil ?"
Il avait promis de repasser faire la fête avec ses supporters, une dernière fois. Il a tenu parole. Arrivé un peu après 18 h 30, sous une énorme ovation qui a fait trembler les parois du chapiteau et dont nos oreilles se souviendront longtemps, le Remoucastrien a eu droit à de nombreuses acclamations.

"Merci Philippe", ont entonné les supporters, pour qui les émotions procurées par leur idole (avec le titre de champion du monde à Valkenburg en 2012 en point d'orgue) resteront gravées dans la mémoire. Tout comme cette journée.