La nouvelle vie de Philippe Gilbert peut commencer: "Heureux d’avoir fini en étant compétitif"
À 40 ans et après vingt saisons, Philippe Gilbert a fini sa dernière course avec les meilleurs. Une nouvelle vie l’attend.
Publié le 10-10-2022 à 08h15
La boucle est bouclée. Près de vingt ans après avoir donné ses premiers coups de pédales chez les professionnels, au début de la saison 2003, Philippe Gilbert, 40 ans depuis le 5 juillet dernier, a terminé sa dernière course, ce dimanche à l’occasion de Paris-Tours. Sur la légendaire avenue de Grammont où il est arrivé dans le même groupe et en même temps que le vainqueur Arnaud Démare, le Liégeois s’est classé 27e.
Comme il l’avait espéré et annoncé en fin de semaine, le Wallon a fini sa dernière course avec les meilleurs.
"J'étais là, attentif, bien devant, c'était important pour moi d'être encore présent dans la finale, comme j'avais dit", avoua l'ancien champion et no 1 mondial après la course, alors que son épouse Bettina l'avait rejoint. " C'était quand même chaotique avec tous ces secteurs empierrés mais c'était quand même aussi agréable. J'ai vu à une quinzaine de kilomètres qu'il serait difficile de tenter quoi que ce soit car il y avait beaucoup de vent défavorable et de nombreux équipiers (de sprinters) étaient encore là. J'ai suivi en espérant avoir une opportunité dans les cinq derniers kilomètres et essayer de la saisir, mais ce n'était pas évident avec ces grand-routes très larges. "
Les dix chemins de vignes et les sept côtes qui émaillent désormais la finale ne sont pas parvenus à désagréger complètement le groupe de tête que Démare régla au sprint et dans lequel, donc, comme quelques jours plus tôt à Binche-Chimay-Binche, puis à Paris-Bourges, Philippe Gilbert avait pris place. Jusqu’au bout, le Monégasque est resté professionnel et concentré. Mais qui en doutait ?
"Pour moi, il n'était pas question de faire une saison incomplète parce que c'était la dernière, dit-il. Pas question non plus de tournée d'adieu, c'est pour cela que je voulais finir à Paris-Tours, une classique qui a marqué ma carrière. Je voulais rester compétitif et je suis très heureux d'y être parvenu, je finis la saison en condition."
Après avoir été honoré au départ, au pied de la majestueuse cathédrale de Chartres par Christian Prudhomme et les organisateurs de la classique des lévriers, le coureur de Lotto Soudal a donc rendu une dernière copie plus que satisfaisante. Il va maintenant profiter de la nouvelle vie qui va s’offrir à lui dans quelques jours car il lui reste à honorer un dernier rendez-vous avec ses supporters et amis.
"Devenir directeur sportif ou diriger une équipe, cela ne fait pas partir de mes projets pour le moment" , dit-il à tous ceux qui le voient prendre la succession de John Lelangue dans sa dernière équipe. "Qui sait, peut être plus tard ? Mais pour le moment, je veux prendre un peu de distance avec le milieu, avec les coureurs. Je veux profiter. Aussi de ma famille, j'ai plein de temps à ratrraper, j'ai fait énormément de sacrifices ces vingt dernières années. "
Ce samedi 15 octobre donc, c’est sur les pentes du Cauberg à Valkenburg que Philippe Gilbert montera une dernière fois en selle pour le plus grand plaisir de ses sympathisants. À l’endroit même où il a remporté à quatre reprises l’Amstel Gold Race mais surtout où il est devenu champion du monde en 2012, Philippe Gilbert sera le héros d’une journée totalement en son honneur.
Celle-ci commencera par une randonnée en matinée (vous pouvez vous y inscrire via www.philslastride.com) sur et autour du parcours des Mondiaux 2012. À midi, Philippe Gilbert présentera le livre officiel de son exceptionnelle carrière avant le critérium d’adieu (départ à 15 h) en compagnie de ses équipiers d’hier et d’aujourd’hui. Après ce critérium, Philippe raccrochera symboliquement son vélo. Cette fois, pour de bon !