Adios Victor: le bilan de Valdés au Standard
Parti depuis vendredi dernier, le gardien espagnol ne laissera pas un grand souvenir à Sclessin.
Publié le 04-05-2016 à 09h50 - Mis à jour le 04-05-2016 à 11h06
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Parti depuis vendredi dernier, le gardien espagnol ne laissera pas un grand souvenir à Sclessin. C’était le 21 janvier dernier. Le Standard venait de prendre facilement la mesure de Genk lors de la première manche des demi-finales de la Coupe de Belgique grâce, notamment, au premier but d’Edmilson sous ses nouvelles couleurs. Pourtant, cette victoire n’a pas longtemps intéressé les supporters du Standard, bien plus intéressés par une rumeur rapidement transformée en information : Victor Valdés était sur le point d’être prêté jusqu’au terme de la saison en bord de Meuse. Quatre mois plus tard, le gardien espagnol est déjà reparti en Espagne et a fermé un chapitre de sa carrière qui lui a permis de se relancer sans, pour autant, faire l’unanimité.
1. SES PRESTATIONS :DES HAUTS ET DES BAS
Victor Valdés a disputé, toutes compétitions confondues, huit rencontres et concédé 13 buts avec le Standard. Son bilan chiffré n’est donc pas incroyable mais il a, tout de même, signé quelques exploits retentissants. Lors de sa première sortie officielle, deux arrêts déterminants avaient permis aux Rouches de revenir de Louvain avec trois points en poche et, le 20 mars dernier, il a réalisé un arrêt décisif dans le temps additionnel face à Bruges en finale de la Coupe de Belgique. "Il n’était pas évident, pour lui, de pleinement répondre aux attentes car tout le monde pensait qu’il allait enfiler ses gants et arrêter tous les ballons. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple", explique Philippe Vande Walle.
Son bulletin est terni par quelques erreurs qui ont également plombé la fin de campagne principautaire, comme lors d’une sortie aérienne loupée qui a précipité une défaite face à Saint-Trond, et des approximations qui ont parfois levé le doute sur ses réelles qualités. "En tant que spécialiste, je savais qu’il aurait besoin de temps, par exemple pour s’adapter au jeu belge et retrouver un rythme qui lui manquait en Angleterre. Mais je peux vous assurer que c’est un gardien de grande classe", poursuit l’entraîneur des portiers malinois.
2. SES CONCURRENTS :HUBERT A APPRIS
La réflexion est de Cédric Berthelin : "Victor Valdés avait beaucoup de pression sur les épaules car les fans attendaient monts et merveilles de sa part. Personnellement, je n’ai pas compris qu’on enlève un jeune qui faisait bien son boulot, hormis l’une ou l’autre erreur. J’imagine quand même qu’il a appris énormément au contact d’un tel monument."
Guillaume Hubert a été la victime collatérale de son arrivée en bord de Meuse. Titulaire jusqu’alors, le jeune espoir liégeois lui a laissé sa place alors qu’il sortait tout juste d’une prestation cinq étoiles face à Genk. Pas tout le temps irréprochable, il a rapidement été obligé de se contenter d’une place de réserviste, sans jamais vraiment accepter cette décision. "Entre eux deux, il y avait une relation de collègues de travail", explique Etienne Hubert. "On ne peut pas dire qu’il y ait eu une grande communication car la barrière de la langue les empêchait d’échanger comme ils le souhaitaient. Il a poussé Victor Valdés dans ses derniers retranchements car il n’a jamais abandonné sa place. Au final, je pense que ce transfert a été favorable à mon fils car il lui a permis de montrer sa grande force mentale et, désormais, il sait qu’il est prêt pour aller plus loin."
3. SA VIE DANS LE VESTIAIRE : DISCRET ET DISPO
Victor Valdés n’est pas le joueur qui met l’ambiance dans un vestiaire. Décrit comme discret et dans son monde, il s’est lié d’amitié avec Giannis Maniatis et, surtout, Darwin Andrade, qu’il considérait comme son petit frère. Les deux hommes échangeaient régulièrement, notamment parce qu’ils pouvaient s’exprimer en espagnol, et le gardien a souvent conseillé le défenseur colombien ces dernières semaines.
Le gardien catalan a brillé par sa disponibilité pour le personnel qui travaille au quotidien à l’Académie. Il a ainsi invité un employé au restaurant pour le remercier de l’aide fournie depuis son arrivée en Belgique. Une attitude rare dans ce monde si particulier et qui relève l’excellente mentalité d’un joueur qui, au vu de son palmarès, aurait pu snober pas mal de monde. Mais ce serait mal le connaître…
4. SA VIE EN BELGIQUE :FAMILLE ET CALME
Victor Valdés ne séjournait pas dans le centre de Liège. Il a préféré le cadre calme et reposant de Chaudfontaine. "C’était pratiquement mon voisin", sourit Philippe Vande Walle. Il habitait dans le même immeuble qu’Edmilson, grand fan de Barcelone et "particulièrement impressionné à son arrivée", comme il l’avait dit en février.
Le gardien espagnol n’est pas un grand touriste. Outre l’une ou l’autre escapade à Maastricht et dans plusieurs endroits réputés de la Cité Ardente, il retournait rapidement auprès des siens une fois les séances d’entraînement quotidiennes terminées. Comme d’habitude, son épouse (Yolanda) et ses trois enfants (Dylan, Kai, Vera) l’ont rapidement rejoint pour cette expérience, tout comme ses parents, réputés pour leur simplicité, qui ont régulièrement fait le voyage jusqu’à Liège. "J’ai une femme exceptionnelle car elle a accepté de s’occuper de nos trois bambins", disait-il au magazine officiel du club. "Je me comporte comme un ami avec mes enfants. Ils ne se rendent pas encore bien compte de ce que je peux représenter aux yeux du public. Ils ne me posent donc pas mille questions sur ma carrière."
5. SES SUPPORTERS :POPULAIRE, MAIS…
Après quelques minutes de jeu, les supporters liégeois scandaient déjà son nom. Le public de Sclessin était au départ très heureux de voir un tel monument rejoindre le championnat de Belgique. "Il a prouvé que notre compétition était de plus en plus intéressante", confirme Cédric Berthelin. "Il a haussé le niveau", corrobore Philippe Vande Walle.
Dès son arrivée, son maillot a largement été plébiscité dans la boutique officielle du club, située au pied de Sclessin, mais il n’a jamais décroché la place de numéro un à ce niveau, battu par Edmilson et Matthieu Dossevi. Au fil des semaines, sa cote de popularité a chuté, au point que les fans ont scandé le nom de son concurrent, Guillaume Hubert, lors du déplacement à Malines. Malgré tout, il restait l’un des joueurs les plus demandés lors des séances d’autographes organisées par le club, co mme ce fut encore le cas il y a deux semaines. "Et je ne l’ai jamais vu refuser une demande", nous dit-on. "C’est un professionnel jusqu’au bout des ongles. Certains jeunes pourraient en prendre de la graine…"