Profil unique, abnégation et winning mentality : c'était Marouane Fellaini
La retraite internationale de Marouane Fellaini était redoutée depuis quelques mois, elle a été confirmée par le principal intéressé ce jeudi. Son profil atypique, son professionnalisme et sa winning mentality, chère à Roberto Martinez, vont manquer à notre équipe nationale. Un commentaire de Nicolas Christiaens.
Publié le 08-03-2019 à 15h36 - Mis à jour le 08-03-2019 à 16h07
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La retraite internationale de Marouane Fellaini était redoutée depuis quelques mois, elle a été confirmée par le principal intéressé ce jeudi. Son profil atypique, son professionnalisme et sa winning mentality, chère à Roberto Martinez, vont manquer à notre équipe nationale. Un commentaire de Nicolas Christiaens.
"Merci de m'avoir sauvé contre l'Algérie et le Japon en Coupe du monde" : la phrase est signée Jan Vertonghen qui, tout sterke qu'il est, sait que le penalty concédé sur Feghouli en 2014 et les espaces laissés à Haraguchi, quatre ans plus tard, auraient pu changer la face de nos deux derniers Mondiaux. Dans ces deux matches comme dans tant d'autres, Marouane Fellaini était assis sur le banc au moment des premières têtes baissées. Wilmots comme Martinez (ou Mourinho, Van Gaal et Moyes en club) avaient alors le même réflexe : faire monter Big Mô. Après tout, pour viser sa tête au moment de centrer, il faut forcément relever la sienne… mais c'est évidemment par son attitude plus que par sa taille que ce guerrier incitait ses partenaires à partir au combat avec lui.
Le miracle de Rostov est le meilleur exemple de ce que Fellaini peut apporter à une équipe de football et, ce soir-là, à toute une nation. D'ailleurs, quel patriote n'aimerait pas pouvoir s'identifier à l'abnégation du grand Marouane ? Il ne dribblera jamais trois hommes avant d'adresser un caviar à destination d'un partenaire. Non, quand il fait gagner cinquante mètres à son équipe, c'est à coup d'amortie de la poitrine et de déviations de la tête. Et quand son équipe n'a pas le ballon, comme face au Brésil, c'est à coups de kilomètres parcourus qu'il comble les espaces d'un box à l'autre. Surtout, il n'a jamais provoqué le moindre remous dans un groupe où il n'était, la plupart du temps, qu'une solution de secours. S'il n'avait pas fait partie de la génération dorée, il aurait sans doute été la star d'une équipe plus quelconque, avec un jeu plus direct et moins léché. Et la génération dorée, sans lui, n'aurait peut-être été que l'ombre d'elle-même, au Brésil comme en Russie.
Le timing de cette retraite internationale semble idéal. Bien sûr, personne ne sait, et probablement pas Roberto Martinez lui-même, vers qui se tournera le sélectionneur lors du prochain miracle à réaliser. Car en la matière, le gaillard facture tout de même un taux de réussite de 50%, si l'on considère qu'il a également eu une opportunité de désamorcer des situations impossibles contre le pays de Galles et une autre contre la France. Mais peut-on en vouloir à Fellaini de ne pas être chaud à l'idée de faire des allers-retours entre la Belgique et la Chine pour venir s'asseoir sur le banc d'une équipe qui n'aura pas besoin de lui pour se qualifier pour l'Euro ?
Comme il le dit lui-même, il revient aux jeunes de prendre sa relève. Aucun n'aura un style aussi atypique que le sien, espérons qu'ils auront une mentalité aussi irréprochable.