Un duo d’attaquants au RSCA ? C’est quitte ou double!
Le tandem Zirkzee-Raman sera-t-il une réussite à la Koller-Radzinski ou un feu de paille à la Dimata-Santini ?
Publié le 17-08-2021 à 07h22 - Mis à jour le 17-08-2021 à 07h23
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/AR2L57TXDVFBJN2YX2EVINB67I.jpg)
On n’avait plus vu de duo d’attaquants au RSCA depuis trois ans. Une éternité pour un club qui a connu de belles périodes grâce à deux hommes alignés de concert en pointe de l’attaque.
Le XXIe siècle des Bruxellois a été marqué par dix duos qui ont soit connu la réussite, soit un échec cuisant.
La pression est sur le duo Zirkzee-Raman qui a convaincu sur les deux derniers matchs. Les attaquants ne sont pas encore au point, ils l’ont prouvé en se corrigeant mutuellement sur la pelouse du Cercle, mais leurs profils sont complémentaires. Le tandem pourrait faire des dégâts.
Joshua Zirkzee a déjà montré qu’il possédait le cran et la gestuelle du pur numéro 9, celui qui peut se vanter de sa feuille de stats en fin de saison. Benito Raman est davantage un travailleur, un joueur capable de se mettre au service de son attaquant en courant jusqu’à l’épuisement.
Les prémices sont positives et le déplacement au Cercle l’a confirmé.
Seront-ils dans la lignée des Radzinski-Koller ou seront-ils aussi éphémères que la paire Santini-Dimata ? Ou alors seront-ils de ceux qu’on oublie car ils n’ont été ni un top ni un flop ? Retour sur les duos qui ont marqué les dernières années du RSCA. Des plus belles réussites aux plus gros échecs.
1. Radzinski - Koller
LA référence. À Anderlecht, mais également pour le championnat de Belgique. On n’a pas fait mieux que Koller-Radzinski sur les 20 dernières années.
Glen De Boeck parlait des deux hommes comme d'un "couple en or". Un grand costaud et un petit rapide. Les deux buteurs du début des années 2000 ont poussé le cliché à son paroxysme pour le transformer en réussite sur la scène belge mais aussi en Ligue des champions.
2. Aruna - Jestrovic
La saison 2003-2004 a été celle du duo Aruna-Jestrovic. À l'époque, on parlait même d'une "idée géniale de Broos", lorsque les deux hommes ont été alignés ensemble.
Les attaquants ont amené le titre aux Mauves et ont remporté des trophées individuels. Celui de Soulier d’or 2003 pour Aruna et de meilleur buteur de la saison suivante pour Jestrogoal.
"Nenad est très fort pour conserver le ballon dos au but. Je profite alors de son travail pour jaillir à partir de la deuxième ligne et m'infiltrer. Et quand ce n'est pas le cas, j'essaie de le trouver car il est toujours bien placé et n'a pas son pareil pour marquer", résumait Aruna.
3. Mbokani - Jovanovic
"Ils sont ingérables." Le duo Mbokani-Jovanovic avait été accueilli avec cette réputation à son arrivée au RSCA en 2011. Deux ex-champions avec le Standard qui se sont, sur deux saisons, transformés en machines à buts sous le maillot du RSCA : 44 pour Mbokani et 24 pour Jovanovic qui évoluait parfois sur le flanc gauche.
Les deux hommes ont rapporté deux titres au Sporting et ont outrageusement dominé le championnat avec l’une des meilleures équipes anderlechtoises de la décennie. Ce qui ne les a pas empêchés de faire honneur à leur réputation en se comportant comme des stars.
4. Frutos - Tchité
Quelques années après la réussite de Koller et Radzinski, Anderlecht a retenté l’expérience avec Frutos et Tchité. Deux attaquants de qualité qui n’ont pourtant pas toujours pu offrir la totalité de leur potentiel.
La vitesse et la technique en mouvement de Tchité collaient bien au profil de pur renard des surfaces de l’Argentin. D’autant plus qu’ils ont longtemps pu compter sur les services de Mbark Boussoufa. Malheureusement, les multiples blessures de Frutos les ont trop souvent coupés dans leur élan.
5. Aruna - Mornar
De Bilde, Seol, Aruna, Mornar, les deux années après celle de la réussite historique du duo Koller-Radzinski ont vu passer de beaux noms en pointe de l’attaque.
Ce sont les deux derniers qui ont le mieux fonctionné ensemble malgré la période compliquée pour le RSCA. Mornar n’a d’ailleurs jamais fêté de titre avec les Mauves. Même s’il a un championnat belge à son palmarès, il a quitté Anderlecht quelques mois avant d’être sacré.
Aruna était la star de l’équipe malgré ses quelques frasques. Mornar, lui, devait le soutenir. Anthuenis avait déclaré qu’il devait remplacer Koller. Il n’est jamais arrivé au niveau du Tchèque.
6. Mbokani - De Sutter
Mbokani et Jovanovic faisaient les beaux jours du Sporting, mais il ne fallait pas pour autant oublier Tom De Sutter.
Sous John van den Brom, le Flandrien s'était taillé une place dans le onze de base dans une position intermédiaire de deuxième attaquant. Étonnant pour son gabarit mais ses qualités de remiseur lui ont permis de se mettre au service du reste du front de l'attaque. "Cela fonctionne souvent bien entre De Sutter et Mbokani", a régulièrement répété le coach.
7. Frutos - Vlcek
Lors de l’arrivée de Stanislav Vlcek en janvier 2008, Anderlecht était sixième et s’était fixé pour objectif de terminer deuxième derrière le Standard. Un scénario qui a pris forme en partie grâce à son duo offensif.
La paire Vlcek-Frutos n'a perdu qu'un seul match - contre le futur champion - sur ses six premiers mois ensemble. Le Tchèque apportait une grosse dose de réalisme au jeu bruxellois. Joueur hybride entre flanc et attaque, Vlcek a très rapidement compris comment servir l'Argentin, buteur de grande classe. "Si on met un ballon devant le but, on sait que Nico sera au bon endroit au bon moment. Et il offre constamment une solution", disait-il.
8. Mitrovic - Cyriac
"Je suis arrivé avec ma grave blessure au genou. Quand je suis revenu au niveau, Mitrovic était arrivé et tournait à plein régime. C'est la loi de la concurrence, il fallait que je me batte pour ma place." Tel est le triste résumé du passage de Cyriac à Anderlecht.
Besnik Hasi a pourtant vu en lui un potentiel complément à Aleksandar Mitrovic. Le jeune Serbe se sentait toutefois mieux seul en pointe. L’Ivoirien n’a, lui, jamais su se poser en complément à son compère de l’attaque.
"Nous avons parfois été alignés de concert mais jamais assez pour nous comprendre parfaitement. Je ne m’en suis jamais plaint. Le coach tranchait et il avait ses raisons de jouer avec un seul attaquant."
9. Okaka - Ezekiel
Stefano Okaka a été aligné avec deux autres attaquants de pointe lors de son passage à Anderlecht : Imoh Ezekiel et Idrissa Sylla. Deux échecs. L’Italien s’est mieux débrouillé seul, utilisant sa carrure de bulldozer pour se frayer un chemin direct vers le but.
Les attentes étaient grandes au sujet d’Ezekiel. Tout avait d’ailleurs bien commencé par un premier essai pour le duo avec Okaka sur le terrain de Charleroi qui semblait prometteur.
Le Nigérian a progressivement dû s’effacer pour laisser place à Okaka. Il a d’abord été décalé sur le flanc et a fini par s’asseoir sur le banc pour regarder l’Italien jouer.
10. Santini - Dimata
Le dernier duo est peut-être le plus gros échec. La postérité retiendra davantage leur pierre-papier-ciseau pour décider qui prendra le penalty face à Ostende.
Landry Dimata et Ivan Santini semblaient taillés pour marcher dans les pas des meilleurs duos du RSCA mais leur collaboration n’a fonctionné que durant quatre rencontres.
Sur ce laps de temps, personne ne pouvait les arrêter. Ils se comprenaient à la perfection et s’entendaient très bien en dehors du terrain.
La crise prolongée d’Anderlecht ainsi que la blessure au genou de Dimata a mis fin aux espoirs de ce duo de devenir un jour titulaire à Anderlecht.