Le Besiktas doit permettre à Michy Batshuayi de prendre son envol

L’arrivée de Big Rom a eu des dommages collatéraux sur le front de l’attaque des Blues : Olivier Giroud est parti à l’AC Milan, Tammy Abraham a été vendu 40 millions à l’AS Rome. Le Diable, lui, est le seul du lot à s’en aller sous la forme d’un prêt à Besiktas alors qu’il prolongera juste avant avec les Blues.

Histoire que les Londoniens tentent de le revendre sans perdre trop des 40 millions qu’ils avaient investis cinq ans auparavant lorsqu’il évoluait à Marseille. À condition de se relancer définitivement dans le Bosphore où voici ce qui l’attend.

Une équipe ambitieuse

Arrivé avec une écharpe des Aigles autour du cou à l’aéroport d’Istanbul ce lundi, le Diable a pu mesurer sa cote de popularité. Des centaines de fans étaient déjà présents sur place. Pour chanter à sa gloire. Mais aussi pour lui faire prendre conscience qu’il ne peut plus se louper. D’autant plus qu’il entre dans une équipe qui tourne bien. Comme en témoigne leur première victoire en championnat contre Rizespor (3-0).

Dans son futur nouveau club, il devra d’abord vaincre la concurrence de Kenan Karaman dans le 4-1-4-1 du coach Yalcin. Cet attaquant est né en Allemagne mais a porté 25 fois la vareuse de la Turquie. Comme Batshuayi, il vient de débarquer en provenance de Dusseldorf. Où il a inscrit sept buts en Bundesliga 2 la saison dernière. Pas un monstre de guerre. Même si le Belge ne peut plus se reposer sur ses acquis après quatre prêts consécutifs manqués.

Le gagnant de ce duel remplacera numériquement Vincent Aboubakar. Le Camerounais est parti du côté d’Al-Nasr pour un salaire confortable. Souvent blessé en fin de saison, il a tout de même fait trembler les filets à 15 reprises en 26 rencontres de championnat. Un joueur bien connu de notre Pro League l’avait remplacé sur le front de l’attaque : Cyle Larin. Il avait alors explosé du côté de Zulte Waregem en 2019. L’an dernier, que ce soit à gauche ou dans l’axe, le Canadien avait confirmé tout le bien que l’on pense de lui (23 réalisations en 45 rencontres toutes compétitions confondues).

Ce n’est pas le seul "belgicain" de l’équipe. Fabrice N’Sakala, ancien défenseur du RSCA, arpente le flanc gauche du haut de ses 31 ans. Batsman ne sera donc pas trop dépaysé.

D’autant plus que d’autres francophones font partie de l’effectif. À commencer par Georges-Kevin Nkoudou, avec qui il partage le même agent. Mais surtout Rachid Ghezzal qui devrait bien alimenter l’attaquant. Prêté par Leicester City en 2020, l’Algérien a offert 18 caviars à ses partenaires. Personne n’a fait mieux en Süper Lig l’an dernier. Racheté par les Aigles cet été, on souhaite la même réussite pour le Diable.

En Turquie, Michy Batshuayi devra devenir le nouveau leader de l’attaque. Pour conserver le titre de champion acquis après quatre ans d’attente. Mais aussi pour briller en Ligue des champions. Soit la plus belle vitrine afin de prouver qu’il a bien le niveau des grands championnats européens. Car depuis trois saisons maintenant, personne ne sait où classer le Diable. Durant cette période, il n’a finalement performé qu’en équipe nationale. L’inconnue est donc réelle. Au moins autant que son désir de revanche. Après cinq ans d’errements, il est venu le temps de reprendre le cours de sa carrière en mains pour Batshuayi. Et son envol !

Dortmund, la référence pour Batshuayi

Michy Batshuayi aurait certainement préféré connaître une autre trajectoire chez les Blues. En 2016, après deux saisons fructueuses du côté de Marseille (33 buts en 78 rencontres), il signe en grande pompe à Stamford Bridge contre 35 millions d’euros. Sans jamais s’imposer au final, en enchaînant les prêts.

S’il marque le but du titre contre West Bromwich en mai 2017, son temps de jeu reste mince et l’attaquant se retrouve au cœur d’une partie de billards à trois bandes lors du mercato d’hiver 2018 quand Pierre-Emerick Aubameyang quitte Dortmund pour Arsenal qui transfère alors Olivier Giroud à Chelsea que le Diable quitte, en prêt, pour le Borussia. Où Batshuayi séduit avec 9 buts en 14 apparitions, dont 9 en Bundesliga et une grosse frayeur le 15 avril 2018 lors du Revierderby quand il se blesse contre Schalke. Ce souci à la cheville met à l’époque en danger son Mondial qu’il va tout de même disputer.

À son retour à Londres où Maurizio Sarri a remplacé Antonio Conte, un nouveau prêt se dessine. Pour Valence cette fois. Où rien ne se passe comme prévu dans une équipe où il ne trouve pas sa place sous les ordres de Marcelino.

Après six mois en Espagne (3 buts en 23 apparitions), Batsman est exfiltré en janvier 2019 et prend une première fois la direction de Crystal Palace. Sans être titulaire indiscutable, il soigne ses statistiques avec 5 réalisations en 11 rencontres. Et l’envie après ce prêt de s’imposer à Chelsea où Frank Lampard a pris la tête de l’équipe.

Ce qui ne sera pas le cas malgré un ratio but marqués/minutes jouées plus qu’intéressant (8 réalisations en 2019/2020, soit une toute les 93 minutes) et un nouveau prêt la saison dernière à Crystal Palace.

Avec, à l’arrivée, un bilan terne de 2 petits buts en 20 apparitions (alors qu’il en a marqué 4 en sélection) et seulement 24 minutes jouées lors des trois derniers matchs de la saison. La plus compliquée de sa carrière.