Plainte de Courtrai suite au départ d'Elsner: que risque vraiment le Standard ?
Le passage de Luka Elsner de Courtrai au Standard n’a pas été apprécié par le club flamand, qui a déposé une plainte.
Publié le 29-10-2021 à 19h36
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La réception, avant Standard - Courtrai, promet un échange de vues intéressant entre les dirigeants liégeois et courtraisiens au sujet du départ de Luka Elsner vers le Standard. "Ce sera peut-être le moment d'en discuter", explique Matthias Leterme, qui n'a pas apprécié la manière dont le club liégeois a, estime-t-il, débauché l'entraîneur.
"Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai appelé Bruno (Venanzi, le président) pour lui dire mon désaccord. J'ai ensuite appelé Alexandre (Grosjean, le directeur général) qui a proposé un dédommagement de 50 000 €, ce qui représentait moins que les indemnités de rupture prévues."
M. Leterme ne veut pas rentrer dans le détail de l’indemnité en question, et avance la loi de 1978, pour défendre son point de vue.
Courtrai, en fait, a déposé une plainte devant le tribunal de l’entreprise, contre la fédération belge, le club estimant que la fédération n’applique pas la loi et ses règlements. L’audience est prévue le 9 novembre et, dans l’attente du jugement, certains adversaires ont déposé des réserves - Louvain, le Cercle Bruges - en plus de Courtrai ce samedi soir.
Le "risque" pour le Standard est de perdre les points acquis sur tapis vert, et que Luka Elsner ne puisse plus être à la tête de l’équipe liégeoise. Le risque est toutefois très mince, selon un avocat interrogé sur le sujet.
Il convient de distinguer deux éléments dans ce dossier. Il y a d’une part les indemnités à régler par Luka Elsner vis-à-vis de son ancien club. Le calcul se fait selon la loi du 3 juillet 1978, qui porte sur le droit du travail. Il y a d’autre part la "mobilité" d’Elsner, passé de Courtrai au Standard au cours de la même saison.
C’est sur ce point que Courtrai voudra s’appuyer pour se défendre. L’article 8 de la loi du 24 février 1978, qui encadre la mise sous contrat des sportifs rémunérés, prévoit qu’un joueur, qui a cassé son contrat de manière unilatérale, ne peut s’engager dans un autre club de la même division, au cours de la même saison. Mais un entraîneur n’est pas un joueur… même si un certain flou subsiste. La convention collective de travail concernant les entraîneurs renvoie à la fois aux lois du 24 février et du 3 juillet 1978.
Au Standard, on se dit serein dans ce dossier. Personne, à la fédération, n’a interdit le passage d’Elsner en bord de Meuse. Les plus observateurs glisseront par ailleurs que Courtrai sait y faire avec la loi de 1978, puisque le club l’avait activée pour engager Faïz Selemani, en provenance de l’Union.
Selon les intérêts, elle a bon dos, cette loi de 1978…