Les cadors du championnat belge s'opposent à la réforme fiscale des clubs sportifs: "L'impact serait désastreux pour le foot belge"

Six clubs de D1A, Bruges, Anderlecht, Genk, le Standard, l'Antwerp et La Gantoise, s'y opposent d'après un communiqué publié ce mercredi.

Les cadors du championnat belge s'opposent à la réforme fiscale des clubs sportifs: "L'impact serait désastreux pour le foot belge"
©BELGA

Anderlecht, le Standard, Bruges, Genk, La Gantoise et l'Antwerp ont marqué leur opposition au projet de réforme fiscale pour les clubs sportifs . Dans un communiqué commun publié mercredi, les six clubs de football en appellent à des "consultations constructives avec les ministres compétents". Actuellement, les clubs sportifs ne doivent verser que 20% de leurs impôts au fisc. Le reste, ils peuvent l'utiliser librement, hormis le quart qui doit servir à la formation des jeunes. Mais dans la pratique, cela sert régulièrement à payer les salaires des joueurs dans l'équipe A.

Selon le projet de loi sur la table, cette liberté disparaîtra l'année prochaine au profit de nouvelles règles plus strictes en ligne avec la réglementation européenne sur les aides d'État. Le projet de loi prévoit ainsi que les clubs ne pourront plus exonérer fiscalement que 4 millions d'euros sur les salaires.

"Nous ne pouvons que constater que, selon les calculs, les propositions formulées pourraient avoir un impact de 170 millions d'euros. C'est, par définition, la faillite du secteur", indiquent les six principaux clubs de football dans leur communiqué.

"Il va sans dire que nous sommes prêts à avoir à tout moment des discussions constructives avec les ministres compétents", poursuit le communiqué. "Ce qui nous est présenté aujourd'hui est irréfléchi et contre-productif. Nous ne pouvons l'accepter".

De son côté, la Pro League, qui représente l'ensemble des clubs de football professionnels du pays, se dit "consciente qu'une adaptation du régime social est souhaitable et a ainsi élaboré une note qui répondait aux grandes lignes budgétaires proposées concernant le régime social (30 millions d'euros) et le statut fiscal (10 millions d'euros)".

La Pro League se dit aussi préoccupée par les éléments de l'avant-projet de la réforme de la loi fiscale. "L'impact de ces éléments serait désastreux pour le football professionnel belge. Les jeunes talents et les joueurs confirmés ne pourraient plus être conservés ou transférés, et il serait pratiquement impossible pour nos clubs de réaliser des performances sur la scène européenne. La Pro League poursuit les concertations constructives avec les autorités et les cabinets, avec pour objectif de préserver la compétitivité et la qualité de nos compétitions dans un cadre social et fiscal correct, tout en respectant les accords budgétaires", conclut la Pro League.

L'Union belge de football (URBSFA) s'inquiète également de l'impact de la réforme imminente. "Nous comprenons la volonté du gouvernement de mettre en place un système fiscal équitable qui respecte les règles relatives aux aides d'État, mais l'ensemble des mesures contenues dans l'avant-projet de loi est très disproportionné et risque de noyer nos clubs dans l'écosystème international du football dont ils font partie", déclare son CEO Peter Bossaert.

La fédération belge souligne que le succès international est important pour la santé financière et sportive des grands clubs. "C'est important pour attirer et former de nouveaux joueurs de haut niveau, pour les talents qui passent dans les équipes nationales de jeunes et les Diables Rouges, et pour les innombrables fans", ajoute Bossaert. "Il doit être possible de trouver un juste équilibre entre une fiscalité équitable et le maintien de la compétitivité de nos meilleurs clubs. En tant qu'URBSFA, nous sommes disponibles pour jouer un rôle dans la recherche de solutions et nous prêts à nous asseoir à la table des négociations avec les clubs concernés et le gouvernement."

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