Kompany cherche encore le meilleur système
Le coach a déjà tenté six schémas de jeu mais n’a pas encore trouvé la formule.
Publié le 25-11-2021 à 09h16
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La philosophie prime sur la tactique. On ne peut que donner raison à Vincent Kompany quand il se défend - ça a déjà été souvent le cas - sur certains choix qu’il a pu poser.
Pour lui, comme pour son mentor Guardiola, les intentions, l’intensité, le travail de précision et les principes de jeu sont la clé de la réussite. Si Kompany a le même virus foot que son mentor, il n’en oublie pas qu’il est encore un jeune coach faisant ses armes.
Où Guardiola a parfois eu des inspirations géniales (mettre Kevin De Bruyne à toutes les sauces ou Messi en faux 9, etc.), Kompany cherche le système qui sublimera ses idées. Et ses joueurs.
Depuis son retour au club à l’été 2019, il a déjà aligné six schémas de jeu différents sans encore trouver une stabilité. Analyse.
En 4-3-3
La première idée de composition de Vincent Kompany (celle présentée date du 04/01/19 à Charleroi) avait des accents guardiolesques. Surtout dans l’utilisation d’un des deux latéraux comme médian défensif en possession de balle.
"Il y avait un problème en reconversion défensive", analyse Alex Teklak. "Le fait de passer de quatre à trois laissait le flanc vulnérable."
Il y avait également un problème de distribution des rôles offensifs. Rarement les deux éléments les plus offensifs de l’entrejeu brillaient de concert.
"Les débuts de Kompany étaient marqués par un gros contrôle du jeu. Son système était fort exposé car il n’avait pas les joueurs - contrairement à Guardiola - pour avoir un contrôle total."

En 4-2-3-1
Ce système a permis à Vincent Kompany d'atteindre le top 4. "Avec un point d'orgue face à l'Antwerp (1-4)", se souvient Teklak. Kompany avait aligné un trio Aït El Hadj-Ashimeru-Verschaeren derrière Nmecha. "Ils jouaient très proches les uns des autres avec beaucoup de mouvement. Un récital."
Le 4-2-3-1 de Kompany apportait un équilibre avec un double pivot devant la défense et Nmecha qui faisait le boulot seul devant. Comme c’est le cas sur le schéma de jeu du 11/12/20 contre Genk
"Il y avait un bel équilibre. Kompany avait réussi à adapter son système aux joueurs à sa disposition. Il avait beaucoup de qualité offensive pour évoluer à l’intérieur derrière l’attaquant. Il avait également dans ses rangs Sambi Lokonga qui venait chercher le ballon et en faisait ce qu’il voulait."

En 4-4-2
Vincent Kompany n’a opté pour un 4-4-2 à plat qu’à quelques reprises (notamment face au Cercle en Coupe le 03/04/21) en deuxième partie de saison passée.
Une idée dictée par le prêt d'Abdoulay Diaby. "Il lui cherchait sa meilleure place et l'a mis autour de Nmecha", explique Teklak.
Problème : l'attaquant n'a jamais retrouvé les jambes de son époque brugeoise et Kompany a décidé de se passer de lui en fin de saison.

En 3-4-2-1
Vincent Kompany a joué en 4-2-2-2 en préparation mais a dû passer à un système avec trois défenseurs et un attaquant par défaut en début de saison. Comme face à Laçi et, comme illustré en exemple, Eupen. Faute d’automatismes, cela n’avait pas pris.
Plusieurs joueurs du noyau A considèrent toutefois qu’Anderlecht jouerait mieux avec trois défenseurs et en libérant Gomez et Murillo.
"Ce système peut fonctionner… mais uniquement avec Delcroix. Et sans la blessure du défenseur, Kompany l’aurait tenté il y a un moment déjà. Delcroix offre un équilibre dans les relances et en couvrant Gomez."

En 4-2-2-2
Contrairement aux deux saisons précédentes, Kompany a transféré des joueurs en fonction de son envie de jouer en 4-2-2-2.
"Et pourquoi ?" interroge Teklak. "Car il a constaté au travers des data qu'il subissait trop de contres. Avec Olsson et Cullen, il a de la sécurité et de la discipline."
Le problème est qu’avec deux profils défensifs, comme sur le schéma du match du 29 août à Genk, l’entrejeu manque de créativité et les attaquants sont trop peu souvent alertés.
"Le système n'est pas un problème", affirme Teklak. "Il faut regarder du côté des joueurs alignés et leur méforme. Le fait que Gomez soit le meilleur en dit long."

En 4-3-1-2
Les critiques du 4-2-2-2 - faiblesse sur les flancs en reconversion défensive, infériorité dans l’entrejeu - ont été intégrées par Vincent Kompany.
Il a, avec le système du week-end dernier contre Courtrai, également voulu utiliser les qualités en décrochage entre les lignes de Zirkzee.
"L'idée du losange m'a bien plu mais pas avec ces joueurs et pas sans préparation correcte", explique Teklak. "Anderlecht possède beaucoup de bons joueurs axiaux et je pense qu'Ashimeru peut amener quelque chose. La présence d'un médian garantit toujours de la stabilité en perte de balle. Peut-être faut-il aligner Refaelov ou Verschaeren en 10. Ce système a du potentiel."
