Les tops et les flops du foot international (7/8): rêves bleus et trophées belges
L’année 2021 a été particulièrement riche en sacres pour les joueurs belges à l’étranger.
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- Publié le 30-12-2021 à 16h14
- Mis à jour le 30-12-2021 à 16h15
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Les tops: Squadra, Eriksen, Messi, Tuchel et les trophées belges
De l’émotion, des sourires, des pleurs de joie, des trophées soulevés mais aussi des histoires terribles qui terminent bien. Voilà les ingrédients nécessaires pour concocter une belle année. Retour sur quelques moments forts qui ont fait de 2021 une année footballistique inoubliable.
1. La surprenante Italie, championne d’Europe
Reportés de douze mois, les très attendus championnats d’Europe ont fait vibrer les quatre coins du continent en juin et juillet. Même si l’organisation d’un tel événement en pleine pandémie dans douze villes différentes était périlleuse, le bilan s’est avéré plutôt positif. Les supporters ont pu remplir les stades, dans des jauges plus ou moins importantes, jusqu’à l’apogée à Wembley avec 65 000 personnes.
Sur le plan sportif, on retiendra les superbes parcours du Danemark (1/2 finale), de l’Ukraine, de la Tchéquie ou de la Suisse (1/4 de finale). On se souviendra aussi de la solide Angleterre qui a assumé son statut de favori et de la séduisante Espagne qui a atteint un niveau que l’on n’attendait pas forcément. Et puis, évidemment, on gardera en mémoire le parcours exceptionnel de l’Italie.
Arrivée avec une série de 26 matchs sans défaite derrière elle, la Squadra a impressionné lors de chacune de ses rencontres, avec au passage une prestation de haut vol face à la Belgique en quart de finale. Entourée d’une ferveur animée par Bonucci et Chiellini, l’équipe de Roberto Mancini a quasiment fait l’unanimité en allant chercher le deuxième Euro de l’histoire de la Nazionale.
2. Le miracle Christian Eriksen
L’autre image marquante de cet Euro a évidemment été l’accident cardiaque de Christian Eriksen. Toute la Belgique attendait sagement l’entrée en lice des Diables rouges face à la Russie en regardant l’affiche Danemark - Finlande en guise de mise en bouche. Puis à la 42e minute, le temps s’est arrêté.
Pétrifiés et bouleversés, joueurs mais aussi spectateurs ont vécu un moment à la fois horriblement difficile et terriblement touchant. L’intervention immédiate de Simon Kjaer, le travail incroyable des services de secours, le sang-froid des joueurs puis les nombreuses marques de soutien affichées durant le reste du tournoi resteront des moments gravés dans les mémoires. Tout comme le sourire de Christian Eriksen, le pouce levé dans son lit d’hôpital, pour rassurer toute la planète foot avec un simple selfie.
3. Lionel Messi remporte enfin la Copa America
"J’ai l’impression que Dieu me réservait ce moment."
Leo Messi était l’homme le plus heureux du monde le soir du 10 juillet au stade Maracana de Rio de Janeiro. Seize ans après ses premiers pas avec la sélection argentine, la Pulga a enfin soulevé sa première Copa America.
En battant le Brésil chez lui, il a aussi mis un terme à une disette de 28 ans de son pays dans cette compétition.
4. L’effet Thomas Tuchel à Chelsea
Qui aurait prédit que Chelsea terminerait dans le top 4 de la Premier League tout en remportant la Ligue des champions à la mi-janvier ? À ce moment-là, l’équipe dirigée par Frank Lampard pointait à la dixième place du championnat et voyait arriver un très difficile huitième de finale européen face à la très belle équipe de l’Atlético Madrid.
Mais Thomas Tuchel est arrivé. En relançant plusieurs joueurs laissés dans l’équipe B, en amenant sa rigueur et son sens tactique, l’Allemand a totalement changé le visage des Blues. De passoire qui venait d’encaisser neuf buts en quatre matchs de Premier League, la défense s’est transformée en forteresse infranchissable. Jusqu’à la finale de Ligue des champions contre Kevin De Bruyne et Manchester City. L’Argentine, l’Italie et Chelsea, l’année 2021 était définitivement bleue.
5. Une pluie de trophées pour les Belges
D’Adnan Januzaj en Coupe d’Espagne à Marouane Fellaini en Super League chinoise, les joueurs belges ont réalisé l’une des plus belles moissons collectives de l’histoire de notre football. Au total, onze Belges ont soulevé neuf trophées au plus haut niveau.
Lukaku (Serie A), Carrasco (Liga), De Bruyne (Premier League) ont remporté trois des cinq plus grands championnats. Tielemans et Castagne (FA Cup), Januzaj (Coupe d’Espagne), Thorgan Hazard, Witsel et Meunier (Coupe d’Allemagne) ont gagné trois des coupes nationales les plus emblématiques. Puis Hugo Cuypers (Grèce) et Marouane Fellaini (Chine) ont ajouté deux autres titres nationaux.
Les flops: quand le système déconne
Plutôt que d’évoquer l’année compliquée d’Eden Hazard, l’Euro manqué de la France, le tirage au sort raté de la Ligue des champions ou les déboires judiciaires de Karim Benzema, Lucas Hernandez et surtout Benjamin Mendy, nous avons sélectionné des événements qui ont mis en lumière quelques-unes des défaillances du football actuel.
1. Le Ballon d’or à nouveau contesté
Robert Lewandowski retiendra la leçon : 69 buts inscrits sur une année civile ne sont pas suffisants pour remporter le Ballon d’or. Les 180 votants ont préféré plébisciter Lionel Messi une septième fois. Si son sacre à la Copa America et sa superbe fin de saison avec le FC Barcelone ont plaidé en sa faveur, de nombreux doutes ont été émis concernant son mérite, au regard de ses prestations avec le PSG.
L’un des problèmes réside dans le fait que les votes ont été enregistrés à la mi-octobre. À ce moment-là, Messi n’avait disputé que trois matchs de Ligue mais venait d’inscrire un doublé contre Leipzig en Ligue des champions. Ce n’est que durant les semaines suivantes que les critiques sur son niveau de jeu se sont durcies.
D'autres voient en cette victoire de Messi le résultat de sa notoriété mondiale plutôt que de sa belle année 2021. Son image et ses exploits passés lui ont en effet probablement servi. Comme pour s'excuser du non-sacre de Lewandowski, la rédaction de France Football (qui décerne le Ballon d'or) a donc créé le trophée du meilleur attaquant de l'année, décerné au Polonais. Notons que le Ballon d'or 2022 sera très probablement remis en janvier 2023, afin de prendre en compte les performances réalisées durant la Coupe du monde au Qatar.
2. La Super Ligue met le feu au football européen
Le 18 avril, la planète foot a tremblé. Douze clubs européens, dont six anglais, ont annoncé la création de la Super Ligue, une compétition semi-ouverte destinée à augmenter la compétitivité et, de facto, les recettes liées aux droits TV et au sponsoring pour les clubs engagés. Porté par Florentino Perez et Andrea Agnelli, les présidents du Real Madrid et de la Juventus, le projet a toutefois complètement capoté en à peine trois jours. La faute à la gronde populaire des fans, particulièrement en Angleterre.
Cet épisode a toutefois servi à une certaine prise de conscience. D’abord vis-à-vis des carences juridiques, puisque les fédérations ont réagi en adaptant leur règlement intérieur pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise. Le projet de Super Ligue a aussi mis le doigt sur les difficultés au sein de l’UEFA. L’instance européenne sait désormais qu’elle devra faire évoluer ses compétitions pour répondre aux attentes de tous les clubs.
3. Le racisme et la violence dans les stades
Genou à terre, le poing levé vers le ciel. Lancé en 2020 sur les terrains de football européens, ce geste de soutien au mouvement "Black Lives Matter" a été pérennisé en 2021. Il n’a cependant pas suffi à calmer le comportement de certains supporters.
Le fait le plus marquant est survenu après la finale de l'Euro. Les tirs au but manqués par Rashford, Sancho et Saka ont créé une désolante vague d'insultes dans tous les pays. Notamment sur les réseaux sociaux que les clubs anglais avaient déjà boycottés deux mois plus tôt pour réclamer des mesures plus répressives contre la "haine en ligne" et les différentes discriminations. Heureusement, la vague de soutien a été encore plus importante en réponse aux messages haineux.
Des scènes de violence ont aussi éclaté dans de nombreux stades. Plus particulièrement en France, ces dernières semaines. Jets de projectiles, engins pyrotechniques lancés dans les tribunes ou sur la pelouse, bagarres, envahissement de terrains se sont multipliés. À Nice, à Lyon, à Marseille..
La commission de discipline a sévi, les dirigeants politiques ont haussé le ton. Un match de Ligue 1 ou de Ligue 2 sera "systématiquement et définitivement interrompu" dès qu'un joueur ou arbitre sera touché par un projectile. La vente et le port de bouteilles en plastique seront par ailleurs interdits dans les stades "au plus tard le 1er juillet 2022". Malheureusement, de nouveaux incidents ont éclaté le lendemain des annonces (le 17/12), lors du match de Coupe entre le Paris FC et l'OL. Les deux clubs ont été exclus de la compétition.
4. Un gros goût de trop peu pour les Diables rouges
Un quart de finale à l’Euro et une demi-finale de Ligue des nations. Le bilan pourrait être bien pire. Mais il frustre malgré tout le pays entier. Conscients que cette génération dorée touche bientôt à sa fin, les Belges se sont montrés plus exigeants vis-à-vis de leurs joueurs qui devront répondre au défi du Qatar en 2022.