"Que ça doit être frustrant pour lui": Lukaku n'est pas mis dans les bonnes dispositions par Tuchel, la preuve en chiffres

Le Lukaku de Chelsea n'a plus rien à voir avec celui de l'Inter Milan. Au delà de son simple rendement, toutes les statistiques le prouvent. Analyse.

Nicolas Christiaens
"Que ça doit être frustrant pour lui": Lukaku n'est pas mis dans les bonnes dispositions par Tuchel, la preuve en chiffres
©D.R.

Ce mardi, contre Brighton, Romelu Lukaku a fêté sa 10e titularisation en Premier League depuis son retour à Chelsea. Avec, pour résultat, un nul décevant et une note personnelle de 5/10 dans la plupart des médias britanniques. En bernes depuis son retour à Londres, ses statistiques semblent confirmer que le Diable n'est pas (encore ?) épanoui chez les Blues. Mais poussons l'analyse un peu plus loin en comparant le Lukaku de l'Inter et celui de Chelsea.

Les statistiques ci-dessous, fournies par Wyscout, concernent uniquement les matches de Premier League 2021-2022 (10 titularisations et 5 montées au jeu) et de la Serie A 2020-2021 (32 titularisations, 4 montées au jeu). Elles mettent en lumière les rôles très différents du Lukaku qui semble frustré sous Tuchel et de celui qui prenait son pied sous Conte.


Deux fois moins dangereux avec Chelsea

Big Rom est beaucoup moins dangereux à Chelsea qu'il ne l'était à l'Inter. Le Diable en est actuellement à 0,34 "expected goal" par 90 minutes avec les Blues, alors qu'il en totalisait 0,68 (deux fois plus) avec les Nerazzurri. Cela se traduit de façon proportionnelle dans les chiffres puisqu'il marque toutes les 220 minutes avec Chelsea alors qu'il inscrivait un but toutes les 128 minutes avec l'Inter. Si l'on ajoute les assists au calcul, Lukaku est décisif toutes les 183 minutes outre-Manche alors qu'il l'était toutes les 93 minutes avec les Lombards.

Sous Tuchel, le Diable ne touche que 3,76 ballons dans la surface adverse en 90 minutes, alors qu'il en recevait 5,69 sous Conte. Une autre statistique qui explique sa baisse de régime.


Beaucoup plus "joueur" à l'Inter

Paradoxalement, Lukaku évoluait pourtant plus loin du but à l'Inter. Il décrochait beaucoup plus pour participer aux remontées de balle et aux contres supersoniques comme il les aime. Ses longues chevauchées balle au pied ont été légèrement réduites (1,72 par match avec Chelsea contre 1,85 avec l'Inter) et son nombre de passes a considérablement chuté: 14,6 par match, contre 21 en Italie.

Mais la statistique la plus parlante est sans doute celle qui concerne ses dribbles. Il en tente un toutes les 60 minutes (pour 50% de réussite) avec Chelsea alors qu'il en était à un toutes les 19 minutes à l'Inter (55% de réussite). Evoluer aux côtés de Lautaro Martinez en attaque lui permettait également d'adresser plus de centres lorsqu'il n'était pas lui-même dans la surface : un centre toutes les 106 minutes (34% de réussite dans l'exercice), alors qu'il n'en tente que toutes les 220 minutes à Chelsea (20% de réussite).

Et si Tuchel lui reprochait après le match contre Manchester City d'avoir eu trop de déchet dans son jeu, ses pourcentages d'actions (46% à Chelsea comme à l'Inter) et de passes (77% à Chelsea contre 75% à l'Inter) réussies sont on ne peut plus stables.


Plus "pivot" à Chelsea

Dans son rôle d'unique attaquant de pointe à Chelsea, l'ex-Anderlechtois évolue beaucoup plus haut, et généralement dos au but. Cela se traduit par un duel aérien disputé toutes les 16 minutes à Chelsea, alors qu'il n'en jouait qu'un toutes les 28 minutes à l'Inter. Autre preuve que Lukaku est beaucoup moins libre sur le terrain: 71% des ballons qu'il récupère avec Chelsea le sont dans la moitié de terrain adverse, contre 58% à l'Inter où il redescendait beaucoup plus en perte de balle.

Ces deux statistiques sont appuyées par ses "heatmaps", qui montrent que sa zone d'activité s'est nettement réduite depuis son transfert:

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