La Russie bannie du Mondial : pourquoi la Fifa n’avait plus le choix
La sélection a été exclue du Mondial, Gazprom n’est plus sponsor de l’UEFA.
Publié le 28-02-2022 à 22h40 - Mis à jour le 01-03-2022 à 07h44
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Alors que de plus en plus de sportifs ukrainiens actuels ou passés se sont mis à la disposition de leur pays (Sacha Iakovenko, les frères Klitschko ou encore le champion du monde unifié des poids lourds Oleksandr Usyk), la Fifa et l'UEFA ont suivi ce lundi la ligne tracée par le Comité international olympique.
Dans un communiqué, le CIO a recommandé "aux fédérations internationales et aux organisateurs de manifestations sportives de ne pas inviter ou de permettre la participation d'athlètes et de représentants officiels russes et bélarusses aux compétitions internationales".
La Russie, ses sélections et ses clubs sont désormais exclus de toutes les compétitions organisées par la fédération internationale mais aussi par la confédération européenne. Des mesures fortes. Symboliques aussi. Et qui s’expliquent.
Pourquoi la Fifa n’avait plus le choix
Deuxième du groupe H à un point derrière la Croatie mais avec huit unités de plus que la Slovaquie, la Russie devait accueillir le 24 prochain la Pologne à Moscou en barrages du Mondial. Et le gagnant devait affronter cinq jours plus tard le vainqueur de Suède - République tchèque. En faisant savoir qu’elles ne comptaient pas rencontrer la Sbornaya, les fédérations polonaise, suédoise et tchèque ont mis la Fifa dans une position inconfortable, l’obligeant à ce choix. Reste maintenant à savoir si la Slovaquie sera repêchée comme avait pu l’être le Danemark rappelé pour disputer (puis remporter) l’Euro 92 après la suspension de la Yougoslavie décidée dans la foulée de l’éclatement de la guerre des Balkans (voir par ailleurs).
Pourquoi l’UEFA lâche Gazprom
Si la Fifa a frappé fort, l’UEFA n’est pas en reste non plus. Le Spartak Moscou de Maxilimiano Caufriez et Shamar Nicholson a été exclu des huitièmes de finale de l’Europa League où il devait affronter le RB Leipzig. La sélection féminine qui devait disputer l’Euro cet été en Angleterre va faire face à la même sanction.
Deux annonces fortes mais presque secondaires vu la décision de mettre fin immédiatement au contrat de sponsoring avec Gazprom. Ce partenariat, débuté en 2012 et renégocié l’an dernier, a rapporté annuellement 40 millions d’euros à l’instance européenne. Qui ne pouvait plus décemment le maintenir vu les liens existants entre Alexeï Miller, le directeur général du groupe, et Vladimir Poutine, deux hommes qui se sont rencontrés dans les années 90 quand ils travaillaient ensemble à la mairie de Saint-Pétersbourg et qui sont restés depuis très proches. À noter que le club de Schalke a lui aussi mis fin aux accords le liant avec Gazprom comme l’a fait Manchester United avec la compagnie aérienne nationale Aeroflot.
Peut-on s’attendre à d’autres sanctions ?
Après les fédérations, les sélections et les clubs, les sanctions vont-elles toucher les individus ? La question se pose et les regards se tournent naturellement vers deux hommes. À commencer par Roman Abramovich. L'oligarque a déjà fait un pas de côté en cédant la gestion quotidienne de Chelsea à la fondation caritative du club. Ukrainien d'origine du côté de sa maman, proche des communautés juives des deux pays qui se déchirent, Abramovich a participé ce lundi aux discussions de cessez-le-feu après avoir été sollicité par le gouvernement ukrainien. Concrètement, la question d'une vente des Blues va finir par se poser.
Autre homme dans la tourmente : Dimitri Rybovlev. Le propriétaire de Monaco n’est pas un proche de Poutine, lui qui a rallié la Principauté depuis 2010 mais son amitié avec le vice-Premier ministre Youri Troutnev le place sur une liste de personnalités que le Congrès américain souhaite sanctionner.