Nicolas Raskin, joueur clé et leader né pour le Standard: "Même sans le brassard, c’est un capitaine"
Ces dernières semaines, Nicolas Raskin s’impose comme le joueur clé du Standard.
Publié le 12-03-2022 à 10h13
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Dans la saison morose du Standard, il est parfois difficile de trouver du positif. Mais un joueur est tout de même parvenu à tirer son épingle du jeu : Nicolas Raskin. Au fil des semaines, le médian liégeois de 21 ans s’est imposé comme Monsieur Standard. Ce sera encore plus vrai ce dimanche en l’absence d’Arnaud Bodart (le capitaine, désormais sur le banc) et de Noë Dussenne (le vice-capitaine, suspendu). Mais s’il ne portera probablement pas le brassard (Bokadi, qui l’avait reçu après la sortie de Dussenne face au Beerschot, est le favori), Nicolas Raskin n’en reste pas moins l’homme clé de l’équipe liégeoise.
Il est le joueur liégeois le plus régulier
C'est surtout par ses performances sur le terrain que Nicolas Raskin est parvenu à se démarquer. Pas forcément par ses statistiques offensives (un but, quatre assists en Pro League) mais plutôt par son attitude. "Il n'a pas toujours été bon mais c'est un des seuls joueurs du Standard qu'on peut épargner cette saison, par son état d'esprit et son implication", explique notre consultant Alex Teklak.
"En pleine tempête, il est parvenu à maintenir le cap", ajoute Thibaut Lallemand, préparateur physique et ami du médian rouche.
Il a été très touché par la situation rouche
Genoux à terre, les poings levés vers le ciel. La célébration de Nicolas Raskin après la rencontre remportée face au Beerschot et quasiment synonyme de maintien en dit long sur le soulagement ressenti, à ce moment, par le milieu de terrain. "On l'a senti très marqué, de manière authentique, par les défaites", note Alex Teklak. "Ce qui s'est passé cette saison au Standard l'a beaucoup touché", indique pour sa part Thibaut Lallemand. "Il est très attaché au club et lorsqu'on se voyait, il ne parlait que de ça. Il nous disait qu'il ne dormait pas de la nuit et que ça le rendait dingue. Cela lui a été loin. Jouer pour le Standard, c'est son rêve. Et le fait d'avoir été associé au pire Standard de l'histoire, cela lui a fait mal."
Il est devenu un patron
Même s'il n'a que 21 ans, Raskin s'est imposé ces derniers mois comme le patron du Standard. "Cela fait partie de son développement", explique Thibaut Lallemand. "Nico est arrivé dans l'équipe un peu sur la pointe des pieds mais petit à petit, il a pris ses marques et s'est retrouvé entre deux générations : celle de Mickey Balikwisha et Hugo Siquet, qui sont partis, et celle des Calut, Ngoy, etc. Pour ces derniers, il n'est plus un jeune. C'est pour cela que sa prise de responsabilité s'est fait assez naturellement dans le vestiaire."
Il aime être détesté par les adversaires
Demandez aux supporters de Charleroi quel joueur du Standard ils détestent le plus, nombreux sont ceux qui vous répondront Nicolas Raskin. Et pas uniquement depuis le choc wallon de dimanche dernier, où son tête contre tête avec Ilaimaharitra et l'épisode de la barre de fer lui ont valu les sifflets de tout le stade. "Incarner le club, cela fait partie de la personnalité de Raskin. Il aime être détesté et se nourrit de cela", explique Alex Teklak. "Il aime affirmer la couleur pour laquelle il se bat, quitte à être détesté", enchérit Lallemand. "Des joueurs comme Witsel, Fellaini ou Defour étaient aussi détestés à l'époque où ils jouaient au Standard."
Nicolas Raskin, on l'aime ou on ne l'aime pas. C'est un trait de caractère qui fait partie de sa personnalité. "Il était déjà comme ça étant jeune", précise Teklak. "Il aime provoquer. Mais c'est une provocation cadrée. Comme quand il râle sur l'arbitre. Il n'est jamais dans l'excès et il joue bien avec cette limite."
Il a adapté sa manière de communiquer
Une interview avec Nicolas Raskin, c'est toujours l'assurance de passer un bon moment. "C'est un personnage entier. Ce qu'il dit à du sens. Il sait ce qu'il peut dire ou pas. C'est un joueur malin", explique Alex Teklak.
Mais dans sa communication, on a pu apercevoir un changement : le Rouche prend désormais plus de responsabilités collectives. "Chers supporters, je sais que nous vous avons beaucoup déçus, je sais que nous n'avons pas bien fait notre part du travail. Mais une chose est sûre, nous avons besoin de vous à nos côtés pour notre club mercredi !", publiait-il sur Instagram avant la rencontre cruciale face au Beerschot. "Bon esprit d'équipe dans le derby d'hier", indiquait le médian sur ses réseaux sociaux après le choc wallon, le tout agrémenté d'une photo avec Ilaimaharitra.️
"On voit que dans sa communication, il prend plus de responsabilités", admet son pote Thibaut Lallemand. "Il sent que le public en a besoin et qu'il est derrière lui. Il a le sang rouge et est un rassembleur."
Il a l’étoffe d’un capitaine
Régularité, patron, icône. Au vu des éléments évoqués ci-dessus, il serait presque normal de voir le brassard de capitaine être confié à Raskin. "Ce serait légitime", souligne Teklak. "Il est habitué à diriger depuis qu'il joue en équipe d'âge. Il sait donner son avis mais aussi écouter les autres", indique Thibaut Lallemand. "Le fait que Bodart ne soit plus titulaire donne encore plus de responsabilités à Nico, qui porte l'image de la formation du Standard sur ses épaules. Mais avec lui, ce n'est pas une question de brassard mais de responsabilités. Être capitaine, c'est plus symbolique qu'autre chose. Car sur le terrain, il est déjà un peu un capitaine à sa manière."
"Nico a bien fait de ne pas partir en janvier mais attention à l’année de trop"
Nicolas Raskin capitaine du Standard : de nombreux supporters liégeois en rêvent, dès la saison prochaine. Mais dans l'interview qu'il nous a accordée en janvier, on a bien compris que le médian liégeois avait un plan de carrière bien défini, qui pourrait passer par un départ du Standard cet été. Un départ qui aurait déjà pu avoir lieu lors du dernier mercato hivernal. "Il a bien fait de ne pas être parti en janvier car c'est délicat pour un jeune de partir en cours de saison. Ce n'était pas le bon moment", indique notre consultant Alex Teklak. "Il avait une porte ouverte pour partir en janvier mais il ne l'a pas fait car c'est un enfant du Standard et il voulait tout donner pour redresser le club", ajoute son pote Thibaut Lallemand. Désormais, le Standard se dirige vers un nouveau cycle, avec l'arrivée de nouveaux investisseurs, une refonte de l'organigramme et de l'effectif. Ce dernier sera-t-il construit autour de Raskin ? Rien n'est moins sûr. "Un joueur a toujours peur de faire l'année de trop et il vaut mieux parfois partir par la grande porte que de tirer sur la corde", termine Thibaut Lallemand.