Un Charleroi à réaction limite la casse à Malines
Après une entame ratée, les Zèbres ont relevé la tête. Mais des questions subsistent.
Publié le 12-03-2022 à 20h14
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Quand vous déclarez avant le match vouloir "imposer notre rythme et nos qualités" mais que votre équipe se déchire deux fois en treize minutes, vous vous tirez forcément un chargeur dans le pied. "On a été méconnaissables en première mi-temps, résumait Edward Still. On n'a pas mis le pressing souhaité. Mais on a su réagir et faire les efforts gratuits, sans ballon, après la pause." Ce qui a permis à Charleroi de ramener un point difficile à cerner, ce samedi après-midi derrière les anciennes casernes malinoises.
Une prestation bipolaire
Comme trop souvent ces derniers temps, les Zèbres ont été dans la réaction. C'est là un nouveau visage bien surprenant dans la mesure où Charleroi avait justement pour habitude de bien entamer ses matchs cette saison. "J'observe comme vous que, dans la majorité de nos matchs, on commençait plutôt bien. Ici, pour raison X ou Y, on ne l'a pas fait. Il n'y a aucune explication physique là derrière, les chiffres étaient bons cette semaine. Parfois, certains faits sont inexplicables." Il semblerait toutefois judicieux d'essayer de trouver une explication. Et des pistes de solution. Car la bipolarité est rarement gage de réussite sur la durée.
Un chiffre éclairant : alors que le Sporting n’avait jamais encaissé dans le premier quart d’heure avant la trêve, il a concédé six de ses treize buts dans ce laps de temps, depuis janvier.
Plus globalement, c’est toute sa première mi-temps qui fut collectivement catastrophique, hier. Dans les deux zones de vérité. Défensivement, Andreou est apparu en difficultés pour son retour dans l’équipe. Ozornwafor, battu par l’appel subtil de Cuypers sur le 2-0, n’a pas transpiré l’assurance lui non plus. Et Koffi, également réintégré, aurait sans doute pu mieux faire sur le 1-0 de Hairemans.
Changements à la pause
Offensivement, c'était le néant aussi, au début, avec des combinaisons ratées et un criant manque d'automatismes. On aurait parfois dit que certains jouaient ensemble pour la première fois. Still a d'ailleurs tranché en sortant Heymans et Gholizadeh dès la mi-temps, pour faire rentrer Zaroury et Badji, et insuffler une nouvelle dynamique. "J'aurais pu en sortir douze", ironisait l'entraîneur. Son audace a fonctionné. Après le but d'Andreou, sur un corner joué à trois, Charleroi a poussé Malines dans ses retranchements. Sans se créer mille occasions non plus, mais dans l'intension et les efforts, il y avait presque un monde de différence. Still, en substance, constatait : "Montrer deux visages aussi différents dans un même match est interpellant". Son stoïcisme sur l'égalisation en deux temps de Bayo, sur un penalty bêtement concédé par Swers, traduisait un certain agacement. Ou à tout le moins une incompréhension à solder à l'approche des Europe playoffs.