Après Chelsea, Manchester City va-t-il également se faire punir à cause d'une guerre étrangère?

Manchester City connait une vive polémique à cause du rapprochement de son dirigeant avec Bachar al-Assad.

Gilles Joinau
Après Chelsea, Manchester City va-t-il également se faire punir à cause d'une guerre étrangère?
©AFP

L'information pourrait faire l'effet d'une bombe. Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, Chelsea est attaqué de toute part en Angleterre. Effectivement, les Londoniens ont dû faire face à de nombreuses sanctions tandis que l'oligarque Abramovitch a été dans l'obligation de vendre son club. Sans pouvoir évidemment profiter du moindre profit généré par cette vente.

Selon la BBC, un autre club est dans le viseur des autorités britanniques: Manchester City. La raison est toute simple. Le dirigeant syrien Bachar al-Assad a été photographié avec le vice-premier ministre des Émirats arabes unis, le cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan, propriétaire des Citizens.

Cette photo a été prise ce vendredi alors que Bachar al-Assad était en visite officielle à Abu Dhabi. Et elle fait beaucoup de bruit en Angleterre. Selon le gouvernement, Bachar al-Assad tente de poursuivre son processus de normalisation au Moyen-Orient. Certains pays de la région envisagent de réintégrer la Syrie à la Ligue arabe. Ce qui a le don d'énerver au plus haut point les États-Unis et des associations de défense des droits humains. Pour rappel, le président syrien, depuis 2000, a fait subir à son peuple une guerre civile qui a fait près de 500 000 morts.

"Certains veulent rencontrer ces brutes?"

Cette photo a provoqué l'indignation des parlementaires britanniques. Dont notamment Clive Efford. Ce membre du comité "Digital, Culture, Média et Sports" a notamment estimé que cette rencontre était "hautement préoccupante".

Même son de cloche du côté de Chris Bryant, un parlementaire: "Qu'est-ce que les gens ne comprennent pas? Il y a une forme de barbarie, de meurtre continu en Syrie, guidé par Al-Assad, et maintenant Poutine fait exactement pareil de manière barbare avec une agression contre des innocents en Ukraine. Et certains veulent rencontrer ces brutes?"

Dans certaines zones du pays, comme dans le nord-ouest, les combats sont encore féroces. Sur Twitter, Jonathan Hargreaves, représentant spécial du Royaume-Uni pour la Syrie a annoncé son désarroi: "Après 11 ans de conflit, le régime non réformé et non repentant d'Assad continue de commettre des atrocités contre le peuple syrien. Sans changement de comportement, cet engagement ne fait que saper les efforts collectifs qui visent à encourager Assad à participer au processus politique de l'ONU. Le Royaume-Uni reste opposé à toute normalisation des relations avec le régime syrien."

Pour autant, le gouvernement est encore très loin de sanctionner le club de Kevin De Bruyne. D'autant plus qu'en cas de sanction(s), les dirigeants des Skyblues pourront également s'insurger contre la nouvelle direction de Newcastle qui provient de l'Arabie Saoudite. Un rachat qui avait déjà soulevé l'indignation en Angleterre mais qui a tout de même été permis.

Sollicité par la BBC, Manchester City n'a pas souhaité commenter. Le début d'une polémique est né. Jusqu'où va-t-elle aller? Réponse dans les semaines qui vont suivre.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...