Marc Overmars, le choix qui résume l'Antwerp: gagner à n'importe quel prix
Un commentaire de Stéphane Lecaillon.
Publié le 21-03-2022 à 15h26
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"L’affaire Overmars" a secoué les Pays-Bas en début d’année. L’ancienne gloire internationale, joueur à succès, était très réputé, perçu comme quelqu’un de discret, presque maladivement. Jamais de déclaration tapageuse, jamais de geste irréfléchi, à l’inverse du joueur au coup de patte de génie qu’il était. Tout Amsterdam et tout le pays est donc tombé de sa chaise quand, en février, le directeur sportif a été logiquement renvoyé après que des employées de l'Ajax se soient plaintes des nombreux SMS et autres images sexuellement explicites reçus et qui relevaient clairement du harcèlement sexuel.
Et pourtant, revoilà déjà Overmars en poste. Pas aux Pays-Bas, évidemment. Mais juste à côté. L’Antwerp de Paul Gheysens n’a décidément aucun problème de conscience. C’était déjà le richissime homme d’affaires flamand qui avait redonné un poste en vue à Lucien D’Onofrio, malgré la multitude d’affaires qui collaient aux basques du sulfureux ex-boss du Standard.
Le choix d'Overmars n'est pas moins interpellant. Entendons-nous bien : Overmars a le droit de (re)travailler, malgré ses fautes. Mais l'engager moins de deux mois après que cette affaire de harcèlement a éclaté démontre que l'Antwerp a surtout vu une opportunité en or à recruter un directeur sportif de talent. Et se soucie peu du visage qu'il offre au grand public. L'objectif du "Great Old" est d'aller chercher ce titre qui le fuit depuis près de soixante ans. Peu importe le profil de celui qui l'y mènera. Ce lundi, Overmars a (évidemment) assuré qu'il ne commettra plus les mêmes fautes. Sven Jaecques, le CEO, a même parlé de "valeurs" qui correspondent. Overmars, lui, a eu cette phrase, qui laisse songeur sur le sens des responsabilités du club anversois : "Nous n'avons pas reparlé de cette affaire durant les négociations."
Pas sûr que ce choix réconcilie la société belge avec un football dont l'image est déjà en pleine déliquescence depuis 2018.