Ancelotti-Guardiola, le match dans le match avant Real-City: quand les grands esprits se rencontrent
Carlo Ancelotti et Pep Guardiola sont les deux managers à avoir disputé le plus de demi-finale de C1. Et bien plus encore.
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- Publié le 04-05-2022 à 14h09
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Si la rencontre aller a vu deux formations débridées - emmenées par des grands Kevin De Bruyne et Karim Benzema - se rendre coup pour coup, cette deuxième manche risque bien de ressembler à un combat plus tactique entre deux génies. "Il y aura des moments de contrôle, d'autres avec plus de transitions. Les 90 minutes entières ne seront pas les mêmes", pense le coach visiteur.
Deux coachs à records
D’un côté : Pep Guardiola, l’homme aux neuf demi-finales de Ligue des champions (un record). De l’autre : Carlo Ancelotti, celui qui en a disputé huit et qui vient d’entrer au Guinness Book en devenant le premier manager de l’histoire à se qualifiér pour le dernier carré sur quatre décennies différentes : avec la Juventus (1999), le Milan AC (2003, 2005, 2006 et 2007), puis le Real Madrid (2014, 2015, 2022).
Mais ce que veulent avant tout l’Italien et l’Espagnol, c’est atteindre leur cinquième et quatrième finale pour ensuite décrocher leur quatrième et troisième Ligue des champions. À ce petit jeu-là, c’est Carletto qui mène, mais c’est bien Pep qui possède la vitrine le plus garnie : 32 trophées en quatorze années de coaching, contre 22 titres durant les vingt-sept années de carrière de son homologue.
Tous deux font d’ailleurs partie du top 10 des managers les plus décorés de l’histoire - Guardiola étant troisième, derrière Ferguson (48) et Lucescu (33) - alors qu’Ancelotti est dixième - juste derrière Trapattoni (23). Mais aucun d’entre eux ne peut se targuer d’être parvenu à remporter les cinq grands championnats, comme Ancelotti qui vient de gagner la Liga.
Une admiration respective
"Je l'admire, il a parcouru le monde, de grands pays de football et a mené des équipes fantastiques", commente avec énormément de respect Pep Guardiola. "C'est aussi une personne exceptionnelle. Je l'ai rencontré plusieurs fois pendant des années et à chaque fois, il reste calme et contrôle parfaitement ses émotions."
Lorsqu'il débutait sa carrière d'entraîneur, l'Espagnol a même appris aux côtés de l'Italien. "Il s'est occupé de moi quand j'ai commencé", confiait-il l'an dernier. "Je lui ai rendu visite quand il était à Milan et il m'a permis de voir une ou deux séances d'entraînement. Nous avons parlé un peu de football et de la vie. Sur et en-dehors du terrain, je l'admire beaucoup."
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Deux approches différentes
Durant toute sa carrière, Carletto a brillé par ses capacités d’adaptation tactique. Il n’impose pas un style mais s’accommode aux joueurs de chacun de ses clubs pour tenter d’en tirer le maximum. Avec le même groupe, il peut aussi évoluer de manière radicalement différente d’une semaine à l’autre. La double confrontation face au PSG en huitième de finale l’a bien illustré.
Guardiola s'est quant à lui toujours appuyé sur un jeu de possession offensif, mais en tentant lui aussi de surprendre de temps à autre. "Manchester City est une équipe fantastique mais ils n'ont pas d'identité claire, observe Ancelotti. Parfois, ils construisent avec trois, parfois avec deux joueurs, parfois leur arrière droit joue en tant que milieu de terrain. Mais ils ont des principes clairs. Voilà la différence."
Avantage Guardiola
L’histoire parle en faveur de Pep Guardiola. En plus d’avoir remporté ses cinq dernières (sur sept) confrontations avec Carlo Ancelotti (dont quatre dans des duels entre City et Everton), le Catalan peut se targuer d’avoir souvent très bien réussi sur la pelouse du stade Santiago Barnabeu : il n’a perdu qu’une seule fois en neuf venues (6 victoires, 2 partages, 1 défaite).

C’était… en demi-finale de Ligue des champions 2014, lorsqu’il était à la tête du Bayern Munich et que l’entraîneur adverse madrilène était… Carlo Ancelotti. Ce soir-là, c’est un certain Karim Benzema qui faisait la différence (1-0), avant que Cristiano Ronaldo et Sergio Ramos ne donnent une petite leçon lors du match retour en Bavière (0-4). Il s’agit des deux uniques revers de Guardiola contre Ancelotti.
"Mais l'histoire n'aura pas d'impact sur ce match, tempère Ancelotti. Chaque match a sa propre histoire. Ils ont un avantage et en sont conscients. Nous devons faire de notre mieux. Ce sera un match difficile, mais nous avons une opportunité incroyable de disputer une autre finale et nous avons déjà remporté le championnat. Donc l'ambiance sera bonne."
Et puis la retraite
De onze années l'aîné de Guardiola, Ancelotti (62 ans) profite de chaque instant, en sachant que la fin de son aventure approche doucement. "Après le Real, j'arrêterai probablement", a confié à Amazon Prime celui qui possède un contrat jusqu'en juin 2024. "Mais si le Real me garde ici pendant dix ans, j'entraînerai pendant dix ans."
L'avenir de Guardiola dépend quant à lui plutôt de sa réussite avec Manchester City. Et même si l'on évoque en coulisses une prolongation de son contrat qui expire dans quatorze mois, un nouvel échec en Ligue des champions pourrait bien peser très lourd dans la balance. "Espérons que nous pourrons donner la meilleure version de nous-mêmes pour atteindre la finale", se motive-t-il.
Walker de retour, Alaba absent
Une bonne et une mauvaise nouvelle pour le Real Madrid par rapport au match aller : David Alaba, pas à 100 %, sera remplacé par Nacho, mais Casemiro pourra tenir sa place dans l'entrejeu, devant la défense. "Casemiro est un joueur très important pour notre système, il est fondamental", soutient son coéquipier Luka Modric qui a vu son autre compère du milieu, Toni Kroos, en difficulté dans le rôle de sentinelle mardi dernier. "C'est bien de l'avoir de retour parmi nous. Je suis certain qu'il nous aidera et rectifiera sûrement quelques erreurs que nous avons commises."
De son côté, Pep Guardiola pourra cette fois-ci compter sur ses latéraux titulaires - João Cancelo et Kyle Walker - qui ont laissé un grand vide à l’aller, permettant notamment à Vinicius Jr. de se jouer facilement de Fernandinho sur le 3-2. L’entraîneur espagnol devra tout de même composer sans John Stones qui n’a pas fait le voyage à cause d’une blessure.
