À Anderlecht, l’été sera chaud pour Felice Mazzù
Felice Mazzù signera son contrat ce mardi, si tout va bien, puis il pourra commencer à (beaucoup) travailler sur cinq chantiers importants avec le Sporting.
Publié le 31-05-2022 à 08h31
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Ce sera officiel ce mardi, en théorie. L’accord global doit encore être trouvé mais il n’y a plus vraiment de suspense : Felice Mazzù sera le nouvel entraîneur du RSCA. Trente ans après avoir lancé sa carrière de coach chez les U9 du RCS Nivellois, le voilà à la tête du club le plus titré du Royaume. Mais passé la satisfaction d’avoir grimpé toute l’échelle du football belge, le Carolo de 56 ans va devoir vite se mettre au boulot après quelques jours de congé. Les chantiers ne manquent pas à Neerpede.
1 Choisir un système de jeu
Son 3-5-2 à l’Union a marqué les esprits cette saison en Pro League. Un système immuable dont personne n’a vraiment réussi à craquer le code, même si le champion brugeois a pu à s’en dépêtrer avec métier et pas mal de réussite. Mais il ne faut pas imaginer Mazzù comme un coach attaché coûte que coûte à sa tactique, façon Hein Vanhaezebrouck. Le nouvel entraîneur du Sporting est plutôt un pragmatique. À Charleroi, à Genk puis à l’Union, il avait joué ses premiers matchs avec un 4-3-3 mais il ne s’y est jamais accroché quand ça ne fonctionnait pas. L’une de ses forces est de trouver rapidement la formule qui mettra le mieux en valeur les qualités de son groupe. C’est ce qu’il devra encore faire à Anderlecht où Kompany ne sortait plus d’un 4-4-2 ces derniers mois.
2 Mettre sa touche au mercato
Pour choisir son système, Mazzù devra connaître son équipe. On s’attend à plusieurs départs importants à Neerpede cet été (Zirkzee, Kouamé, Murillo, Cullen, Amuzu…) et il devra s’impliquer dans le mercato du Sporting. Peter Verbeke travaille avec son équipe de scouting et ses data mais l’ère Kompany a prouvé que la discussion avec le staff technique était ouverte et plutôt fluide. Mazzù n’a pas le carnet d’adresses de son prédécesseur mais il connaît parfaitement les ingrédients nécessaires pour briller dans le championnat belge. À lui donc de peser dans la balance pour attirer les profils nécessaires à sa réussite. On parle beaucoup de Casper Nielsen qu’il tente de faire venir au Parc Astrid mais il ne pourra pas faire venir tout le onze unioniste. Ni même recréer une équipe qui tente de ressembler à son équipe miracle de cette saison.
3 Construire (vite) une attaque
Parmi les chantiers de ce mercato, l’attaque est la plus grosse priorité. Parce que c’est la zone qui sera désertée à la reprise le 20 juin (il ne restera que Raman et le jeune Stroeykens comme attaquants de pointe, sauf transfert d’ici là). C’est justement ce qui avait causé l’élimination précoce du Sporting en Europe la saison dernière contre Vitesse. Le manque d’automatismes (et de concrétisation) avait gâché la domination belge face aux Néerlandais. Anderlecht retrouvera le Conference League exactement au même stade début août et Mazzù devra déjà pouvoir proposer des solutions pour éviter un nouveau couac. Encore rater les poules serait très mal vu et ferait commencer le mandat du nouveau coach sur une fausse note.
4 Homogénéiser son staff
C’était une condition sine qua non de Mazzù : venir avec son staff. Une garde rapprochée pour peser plus, loin de la solitude vécue à Genk où il était arrivé sans personne de Charleroi. Le nouveau T1 débarque donc avec un adjoint (Diawara), un analyste vidéo (Salamone), un préparateur physique (Meyer) et un entraîneur des gardiens (Deraedt). Dans l’autre sens, le RSCA va faire de la place pour tout ce monde et cinq assistants de Kompany sont sur le départ. Mais il restera quand même des membres de l’ancien régime, et Mazzù devra rapidement les intégrer. Plus globalement, lui et sa garde rapprochée devront s’adapter à la mentalité de tout le personnel de Neerpede. On est sur une ambiance start-up flamande, assez éloignée de la chaleur humaine chère à Mazzù.
5 Séduire les supporters
Contrairement à Kompany, Mazzù n’arrive pas en terrain conquis au Parc Astrid. Dire que la nouvelle de son arrivée a été accueillie froidement par les supporters est un euphémisme. Comment le Carolo pourra-t-il convaincre le peuple mauve ? Évidemment par les résultats au début de la saison, notamment avec les préliminaires de Conference League. Mais avant les premiers matchs, il devrait y avoir le grand retour du Fan Day, grâce à la relégation du Covid en D2 de la scène médicale et politique. Le service communication aura pour mission de bien gérer la présentation du nouveau coach. Le public bruxellois peut être impitoyable avant même les premiers matchs. Herman Van Holsbeeck a déjà été copieusement hué à son époque. Mazzù sous les sifflets d’entrée, ça ferait mauvais genre. Le coach pourra marquer des points dans ses premières interviews avec le training du RSCA. Son discours sera scruté. À lui de parvenir à séduire, notamment sur son plan avec les jeunes de Neerpede. Un point qui inquiète les supporters, apeurés de voir le peu de gamins lancés sous ses ordres dans le passé, même s’il était dans des clubs moins axés sur la formation.