Défenseurs dépassés, banc limité et système vieillissant: toujours les mêmes problèmes qu’à l’Euro
Les Pays-Bas ont fait ce que l’Italie avait fait l’été passé : profiter d’une zone où les Diables n’existent pas. Martinez doit revoir sa copie.
Publié le 04-06-2022 à 07h51 - Mis à jour le 04-06-2022 à 12h24
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KENW3KDJIFDLRKESO7UTSICE5E.jpg)
On peut résumer ce 128e derby des plats pays assez facilement : l’attaque belge n’avait pas assez envie et la défense belge n’avait pas assez de qualité. Les Diables ont été battus en première mi-temps puis humiliés en seconde, même si Batshuayi a fini par sauver l’honneur. Ils n’avaient plus pris une telle gifle à domicile depuis 1996. C’était contre… les Pays-Bas (0-3) et beaucoup de Diables n’étaient pas nés.
On va quand même commencer par une excuse, parce qu’elle doit être prise en compte dans l’évaluation de cette déroute : les Néerlandais étaient plus motivés que les Diables. Ils avaient envie de se montrer et d’envoyer un message à cinq mois de la Coupe du monde : les Oranje feront un bel outsider au Qatar. Les Belges pensaient plus à Dubaï ou à un autre endroit ensoleillé qui les accueillera après ces quatre rencontres de Ligue des nations dont ils n’avaient pas trop envie.
Ça se voyait surtout chez les attaquants. Hazard a eu quelques éclairs, mais il aura besoin d’une vraie préparation estivale pour peser dans le jeu. De Bruyne était là parce qu’il fallait bien, mais a donné l’impression de s’embêter. Et Lukaku est sorti blessé (à la cheville ?) avant la demi-heure sans avoir pu être dangereux.
Même contre des voisins dans un stade plein, l’excuse de la motivation peut être avancée après une si longue saison. Mais on ne peut pas tout mettre sur son dos, loin de là.
L’espace entre le dos de nos médians et les pieds de nos défenseurs est toujours un terrain de jeu pour nos adversaires de qualité. Les Italiens s’y étaient engouffrés à l’Euro, les Néerlandais s’y sont amusés vendredi.
Le 3-4-3 a-t-il vécu ?
On a vu le même schéma se répéter encore et encore : des départs en profondeur, nos défenseurs qui mettent du temps à se retourner et les attaquants qui profitent de ces instants d’avance pour frapper. Directement ou en remisant en retrait parce que les milieux belges n’étaient pas encore là. Un an après notre élimination en quart de finale de l’Euro, les problèmes des Diables sont toujours exactement les mêmes. Il ne fallait pas imaginer que Louis van Gaal n’aurait rien remarqué.
Alors que faire ? Encore essayer d’autres joueurs ?
Onana a montré de belles choses en montant au milieu à la pause pour sa première cap. Mais le réservoir n’est pas inépuisable. On retombe toujours sur les mêmes noms et, vendredi, c’est le défenseur le moins vieux qui a failli. Boyata a été catastrophique à la relance et a amené trop souvent du danger devant Mignolet. Et des buts…
Cette défaite n’est que la deuxième de Martinez au Heysel, 2 101 jours après le revers amical contre l’Espagne. Il avait alors changé de tactique, en instaurant un 3-4-3 qui allait devenir sa marque de fabrique.
Six ans plus tard, le système est toujours le même et on peut sérieusement commencer à croire qu’il a mal vieilli. Parce que nos arrières ont aussi pris de l’âge et qu’on n’a plus assez de talent chez les défenseurs axiaux pour se permettre d’en aligner trois dans un match de haut niveau.
Le sélectionneur peut-il revoir sa copie si proche d’une Coupe du monde qui, pour la première fois, se fera sans préparation vu ses dates inédites ?
Ou ira-t-il au bout de son idée, quitte à prendre le risque d’encore souffrir face aux grandes nations sur les pelouses du Qatar ?