Mehdi Bayat: "Benbouali sera bientôt en Belgique"
En attendant Hosseinzadeh et Benbouali, Mehdi Bayat justifie les mouvements déjà opérés en ce début de mercato.
Publié le 16-07-2022 à 09h23
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Durant leur stage de six jours dans la quiétude de Garderen (Pays-Bas), les Carolos ont renforcé leurs liens, peaufiné leur physique et répété leurs principes de jeu. Le smartphone vissé à la main et les yeux souvent rivés sur le terrain, l’administrateur délégué Mehdi Bayat n’a pas chômé. Il s’est entretenu individuellement avec ses joueurs - comme lors de chaque stage - et a clairement activé son mercato avec deux premières arrivées. Avant de rentrer en Belgique, il a fait le point.
Quel bilan tirez-vous du stage ?
"Je suis globalement content. Ce genre de semaine me permet de vivre en immersion, d’assister aux entraînements, de sentir l’énergie qui anime le groupe et de m’entretenir avec les joueurs. Je vois aussi l’état du noyau."
Quel est-il aujourd’hui ?
"On peut être fier du travail accompli depuis l’arrivée d’Edward Still (NdlR : en juin 2021). On est peut-être l’un des seuls clubs de Belgique qui ne doit pas sortir de joueurs excédentaires cet été. Le noyau actuel doit encore être complété pour atteindre 22 ou 23 joueurs. Malgré les arrivées déjà réglées de Jonas Bager et Damien Marcq, et celles qui sont sur le point de l’être, il y a encore de la place pour modeler ce noyau et maximiser nos chances de faire mieux que la saison dernière où, malgré de nombreux changements, on a terminé sixièmes de la phase classique. Ce qui n’est pas si mal après avoir perdu Nicholson fin décembre, ce qui a permis de consolider les comptes d’une année déjà très compliquée durant laquelle il n’y aura probablement que deux clubs bénéficiaires en Belgique, dont Charleroi."
En plus de Vakoun Bayo (5 millions €, Watford), devrez-vous vendre un autre cadre pour rester dans le vert ?
"Ma responsabilité est d’assurer la pérennité de la structure, du club. Notre business model fonctionne bien. Il aurait été irresponsable de ma part de me dire qu’on ne vendait pas et qu’on tombe dans le rouge. Je crois beaucoup en Benbouali et je pense qu’il marchera tout aussi bien que Bayo, sans oublier Badji et Descotte, à qui on doit donner la possibilité de s’exprimer. Notre budget de fonctionnement avoisine les 22 à 25 millions d’euros et nos recettes plafonnent actuellement à un peu plus de 15 millions d’euros, ce qui signifie qu’on doit vendre pour minimum 7 à 10 millions d’euros. Pas le choix."
Estimez-vous votre effectif suffisamment équilibré ?
"Oui, il l’est, mais, en fonction du schéma tactique qu’utilisera le coach (NdlR : il ne devrait pas s’éloigner de son 3-4-3), cet équilibre est plus ou moins stable. Si on veut à un moment passer à une défense à quatre, il faut un arrière droit puisque Jules (Van Cleemput) est blessé et que, vu le talent offensif de Tchatchoua et Nkuba, il ne serait pas idéal de les faire jouer à cette position. Ma responsabilité est aussi de donner à l’entraîneur les outils pour qu’il puisse travailler au mieux. Et permettre à chaque joueur de jouer un rôle cette saison, le tout dans une saine concurrence."
En défense, pouvez-vous expliquer le choix d’un profil comme Jonas Bager (1 m 82, droitier) qui tranche avec celui de Valentine Ozornwafor (1 m 94, gaucher), parti en prêt à Sochaux ?
"On ne cherchait pas spécialement un gaucher. C’est contradictoire mais, malgré sa taille, Val n’était pas souverain dans les airs alors que Jonas est très bon dans le jeu aérien. J’ai l’impression qu’il est victime d’un délit de sale gueule, victime de sa taille. Il me fait un peu penser à Javi Martos. Il va apporter son état d’esprit au collectif. Depuis la première discussion que j’ai eue avec lui, j’ai senti sa mentalité de Viking. Les personnes que j’ai sondées, donc Felice Mazzù, ne m’ont dit que du bien à son sujet. C’est un joueur largement sous-estimé quand on voit le nombre de matchs (33) qu’il a joués avec le vice-champion de Belgique la saison passée."
Le retour de Damien Marcq a surpris les supporters…
"J’ai lu sur les réseaux sociaux qu’ils craignaient que son arrivée soit synonyme d’un départ de Morioka ou de Zorgane, mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas prévu. Je sais qu’il a encore faim et qu’il va bonifier le vestiaire. Quant à Ilaimaharitra, si un beau projet se présente, il pourrait partir. Aucun joueur n’est invendable. Ils sont bien à Charleroi, savent que le club leur permet de grandir, de prendre du plaisir et d’être respecté, mais si une offre qui respecte tout le monde arrive, on en discute."
À quel poste voulez-vous encore vous renforcer ? Latéral droit ?
"On a des pistes pour ce poste, oui, mais tout le monde semble oublier que nous sommes mi-juillet et que le mercato se clôture le 6 septembre… On a fait ce qu’on avait à faire pour équilibrer le noyau, mais on sait que les meilleures affaires se font en fin de mercato, donc je garderai l’une ou l’autre place pour ce moment-là."
Où en est le dossier de l’attaquant algérien Nadhir Benbouali ?
"On pensait déjà le faire en janvier, mais le Paradou AC voulait le garder encore un peu. Désormais, on a un accord entre toutes les parties. Le joueur sera bientôt en Belgique (NdlR : courant de semaine pour un contrat de 4 ans)."
Et celui de Amirhossein Hosseinzadeh (médian offensif, 21 ans) ?
"C’est un profil particulier que l’on suit depuis longtemps. Le coach et moi en sommes fous. Il est jeune et beau à voir jouer. On va essayer de clôturer le deal rapidement sachant qu’il y a une clause libératoire à payer au club d’Esteghlal mais que l’on va activer (NdlR : environ 250 000 euros). On a également introduit la demande de visa."
Que répondez-vous à ceux qui regrettent un manque d’anticipation dans le recrutement ?
"Pour chaque poste, on a une liste de joueurs qui doit nous permettre de nous positionner en cas de départ. Mais en attendant, le monde ne s’arrête pas de tourner et il est possible qu’au moment où on doit combler un départ, le joueur souhaité ait choisi un autre projet ou que son prix ne corresponde plus à notre réalité. Il faut jongler avec ces éléments."