Kompany débute son aventure à Burnley: "Face à Huddersfield, je doute que ce soit déjà parfait"
L’ex-coach d’Anderlecht demande de la patience à la veille de son premier match avec Burnley. Sa philosophie n’a pas changé.
Publié le 28-07-2022 à 07h17 - Mis à jour le 28-07-2022 à 07h19
:focal(1745x1214.5:1755x1204.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/HXLXOHBZZNF6JKTAUR2DXMES4I.jpg)
La lune de miel de Vincent Kompany (36 ans) à Burnley est terminée. Ce vendredi, son nouveau club lance la Championship - la D2 anglaise - avec un derby à Huddersfield Town. Ce premier des 46 (!) matchs de championnat n’est pas un cadeau. Huddersfield a terminé 3e du championnat la saison passée et est un habitué des divisions inférieures. Kompany peut s’attendre à un premier combat à l’anglaise.
La préparation de Burnley n'a pas été parfaite, du moins au niveau des résultats. Dans leurs matchs contre les équipes de Premier League, les Clarets n'ont pas eu voix au chapitre : 3-0 contre Wolverhampton et récemment 6-1 et 3-1 dans la double confrontation avec Newcastle au stage d'entraînement à Lisbonne. Kompany s'est empressé de relativiser les défaites : "C'était intéressant de nous mesurer au plus haut niveau. Nous avons été compétitifs. Il faudra intégrer tous nos nouveaux joueurs. Ils doivent apprendre à se connaître. Cela prendra du temps."
La Premier League ? En 2023, 2024 ou… 2025 !
Cette dernière phrase, on l’a souvent entendue à Anderlecht. Mais au Sporting, la patience avait atteint ses limites. Même si les résultats allaient dans le bon sens (8e en 2020, 4e en 2021 et 3e plus la finale de la Coupe en 2022), l’absence d’un trophée a fait pencher la balance en sa défaveur.
Burnley n'attend qu'une chose : que Kompany ramène le club au plus vite en Premier League, où il avait résidé lors des six dernières saisons. Kompany ne veut pas brûler les étapes : "Tant mieux si on y parvient cette saison. Mais si ce n'est pas le cas, on va essayer la saison suivante ou la saison d'après."
En d'autres mots : les supporters (ils sont 14 000 à avoir acheté un abonnement, Turf Moore compte 22 000 places) ne doivent pas encore rêver. Selon les bookmakers anglais, quatre autres équipes sont plus fortes (Norwich, Watford, West Bromwich et Middlesbrough). Seulement trois équipes des 22 montent en Premier League (le 3e joue un match de barrage contre le 4e). Le match de ce vendredi sera un premier test pour Vincent Kompany ; "Huddersfield est un facteur inconnu pour nous. Je doute que tout soit déjà parfait."
Du shopping au RSCA, à City et au Standard
Pour faire ses transferts, Kompany a suivi la même stratégie qu’à Anderlecht : il est surtout allé chercher des joueurs de ses ex-clubs. Les noms les plus connus sont évidemment ceux de Josh Cullen, transféré pour 3 millions d’Anderlecht, et de Taylor Harwood-Bellis (Manchester City et ex-Anderlecht). Vu que le transfert du gardien Bart Verbruggen d’Anderlecht a échoué, il a pris un gardien de Manchester City, le Kosovar Arijanet Muric. CJ Egan-Riley est un défenseur central des U23 de Manchester City.
Kompany a également fouillé dans le reste de notre Jupiler Pro League. Samuel Bastien (Standard) a signé - on parle d’une somme de transfert d’un million - mais Jackson Muleka est finalement parti de Sclessin à Besiktas. L’offre faite pour Manuel Benson est jugée insuffisante par l’Antwerp. Et Kompany aurait songé à Iké Ugbo de Genk. Les autres transferts viennent des divisions inférieures : Scott Twine du MK Dons et Luke McNally d’Oxford. Ian Maatsen, lui, est un jeune Néerlandais prêté par Chelsea. Kompany est encore à la recherche d’un ou même deux attaquants. Il aimerait louer le jeune Liam Delap de Manchester City. La saison passée, il n’y était pas parvenu avec Anderlecht.
En tout, il a sept nouveaux joueurs, alors que dix joueurs sont partis, et pas n’importe qui. Les noms les plus connus sont Nick Pope (parti à Newcastle), Wayne Hennessey (à Nottingham Forest), Nathan Collins (à Wolverhampton), Wout Weghorst (en prêt à Besiktas), James Tarkowski (à Everton), Ben Mee (à Brentford) et Erik Pieters (encore sans club).
Chouette statistique : la moyenne d'âge des dix partants est de 31,4 ans. Les sept nouveaux ont 22,1 ans de moyenne. La moyenne d'âge de la sélection a baissé d'un an et Burnley ne s'opposera pas au départ d'autres joueurs de plus de 30 ans qui sont encore sous contrat. On se croirait à Anderlecht en 2019 quand Kompany a lancé son "In Youth We Trust" et "Trust the Process". Est-ce que les jeunes vont tenir le coup dans un championnat physique comme la D2 anglaise, où neuf matchs sont déjà au programme en août ? Point d'interrogation.
En tout cas, Kompany va les défendre jusqu'à son dernier jour à Burnley. "Cela ne me dérange pas qu'on ne connaisse pas ce que j'ai atteint en tant que joueur, mais je veux surtout qu'on sache quel bon travail on a livré à Anderlecht ces trois dernières années. On a soutenu les jeunes quand ça allait mal et on les a poussés vers l'avant quand ça allait bien. Je vais faire la même chose ici. À terme, ils vont nous rendre plus que ce qu'ils ont coûté."
Le système de jeu, lui, sera aussi identique. En préparation, Kompany a mis en place son traditionnel 4-2-2-2 avec l’accent sur le pressing, la possession du ballon, la construction en partant du gardien et des latéraux qui jouent haut. Autre déjà-vu : pendant le seul match à portes ouvertes (3-1 contre Shrewsbury, 19e en D3 la saison passée), Kompany ne s’est pas tu une seule seconde le long de la ligne. Son coaching enthousiaste à haute voix a frappé les supporters.
Finis, les anecdotes de vers de terre avalés
Une chose est sûre : tout comme à Anderlecht, Vincent Kompany fait table rase du passé. Burnley était synonyme de kick and rush sous l’entraîneur emblématique Sean Dyche. Kompany, lui, reste un adepte de l’école de Pep Guardiola. Les supporters devront s’y habituer, et les journalistes ne seront plus si gâtés que sous l’ère Dyche. Son discours sera plus classique que celui de son prédécesseur.
Voici un exemple de l'humour de Dyche. Selon un ex-coéquipier, il mangeait toujours des vers de terre à l'entraînement, ce qui explique sans doute sa voix rogue. La réaction de Dyche : "Oui, c'est vrai. Et je fume des tuyaux d'échappement et je mange du gravier au petit-déjeuner. Sérieusement maintenant : j'avoue que je mettais des vers de terre en bouche pour dégoûter mes coéquipiers. Mais je les recrachais quand ils retournaient la tête."
Kompany, lui, utilise les médias pour rassurer les supporters. Il prétend ne pas vouloir bouleverser la culture du club. "En tant qu'ex-joueur, je sais ce que c'est de venir jouer à Turf Moore. Les supporters sont proches du terrain, les joueurs de Burnley donnent l'impression d'être plus grands que vous et ce n'est pas confortable de passer dans le tunnel des joueurs en tant que visiteur. Je veux garder cette image du club et je veux y ajouter mes idées. On ne se plaint quand même pas quand on a un coach qui veut attaquer et marquer des buts ?"