Attention à la désunion à Charleroi
Les Zèbres ont concédé leur septième défaite en douze matchs. Leur pire match de la saison. Ils doivent réagir collectivement.
Publié le 17-10-2022 à 07h39
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Intelligemment, Edward Still et Damien Marcq n'ont pas tenté de travestir la réalité, samedi soir. Conscients qu'il aurait été malvenu de faire autrement, ils ont employé des mots forts pour qualifier le revers subi à Saint-Trond (2-1). Pêle-mêle : "non-match", "indigne", "insuffisant". Ce "plus mauvais match de la saison" est tombé à un très mauvais moment, une semaine après la défaite sévère concédée face au rival historique, le Standard (0-1), et alors que ce déplacement au Staaienveld lançait un triptyque censé relancer le Sporting. Mais il a été plombé par de nouvelles erreurs individuelles : un mauvais jugement du gardien Pierre Patron sur un corner rentrant de Shinji Kagawa (1-0, 12e), puis le laxisme de Jonas Bager, surpris par Frank Boya (2-0, 70e). "Ramener un point aurait déjà été miraculeux. Il faut parfois savoir se regarder en face. Ce qu'on a proposé n'était pas suffisant", résumait Damien Marcq, titularisé pour la première fois de la saison pour "son énergie et sa fraîcheur", a justifié Still, privé de son maître à jouer Adem Zorgane, suspendu.
Son plan de jeu, qui consistait à accepter de céder le ballon tout en misant sur la vitesse de Nkuba et Tchatchoua en reconversion, a été un échec. Son équipe ne s'est jamais dépêtrée du pressing et de la mobilité trudonnaires. "À aucun moment, on a réussi à le mettre en place ou à trouver la solution. On s'est entêté à vouloir jouer trop court, de façon indirecte, mais même les ballons directs n'étaient pas bons. Offensivement, il ne s'est rien passé, on n'a rien créé."
Pour ne rien arranger, lorsque le technicien carolo a tenté d'insuffler une nouvelle dynamique peu avant l'heure de jeu en intégrant Morioka et Hosseinzadeh à la place des décevants Marcq et Gholizadeh, la blessure de Nkuba a tout chamboulé. Il a alors dû décaler Mbenza, monté à la pause, à gauche, et lancer Benbouali en pointe. Sans plus de succès que Badji. "C'est l'histoire de notre match et de celui de la semaine passée, regrettait Still. Des contrecoups qui tombent à des moments difficiles."
Match de la peur mardi
Le plus grand danger qui guette les Zèbres, désormais, est la désunion. "Quand on enchaîne des performances négatives comme celle-ci, on a tendance à se dédouaner mais c'est le pire qui pourrait nous arriver. Ce serait facile de pointer untel ou untel, s'accordaient Marcq et Still. On a tous fauté, coulé. Il n'y a pas péril en la demeure, c'est la réaction qui comptera. Mais si on preste à nouveau de la sorte mardi contre Courtrai, ce sera plus inquiétant", ajoutait Marcq, le plus expérimenté du vestiaire et toujours honnête à l'interview. "Tout le monde sait qu'on a un groupe de qualité mais il faut prendre conscience des choses et réussir à forcer ce petit 'plus', cette réussite."
Ce dimanche, Mehdi Bayat s’est rendu à l’entraînement pour parler au groupe. L’administrateur délégué ne s’explique pas non plus cette prestation catastrophique et peut sans doute s’attendre à une atmosphère délétère, mardi soir au Mambourg pour la venue de Courtrai qui n’aura pas non plus le droit à l’erreur.