Pourquoi Anderlecht ne pourra jamais jouer comme l’Union
Le Sporting de Mazzù progresse dans son agressivité, mais il manque encore certains éléments pour mieux performer.
Publié le 17-10-2022 à 23h29
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La grinta. Aucun terme ne désigne mieux le football de Felice Mazzù. De l’énergie, de l’abnégation. Un football de travailleurs, de durs au mal. Face à Bruges, cette facette d’Anderlecht a émergé. Problème : le club le plus titré du pays n’accepte que le travail prenne le pas sur le style qu’à la condition qu’il engrange des points.
Avec une neuvième place et 16 unités sur 36, on est très loin du compte.
Felice Mazzù ne parvient actuellement pas à se départir du style qui a fait sa réussite à l’Union. Anderlecht est venu le chercher en espérant qu’il réitère ses exploits de la saison passée, mais ça ne fonctionne pas.
Enfin bon dans les duels
Les Mauves font des progrès. Légers, mais qui ont le don d’exister. La défaite (0-1) face à La Gantoise du 1er septembre est souvent prise comme référence négative par la direction. Ce soir-là, Anderlecht avait été transparent.
Face à Bruges, le premier membre du G5 qu’il a croisé depuis lors, la différence la plus frappante est à trouver dans les statistiques de duels : 52 % gagnés face aux Blauw en Zwart contre 44 % face à Gand.
Les Mauves se créent également plus de possibilités de but et réussissent plus souvent à transformer leurs moments offensifs en phase conclue par un tir. La dernière passe et le jeu dans les 30 derniers mètres adverses se sont améliorés.
La conclusion, non. Avec 1,64 but attendu, Anderlecht méritait de marquer. Les chiffres ne prennent pas en considération les ratés de Fabio Silva et le fait qu’il faut plus d’un but attendu pour tromper Simon Mignolet en ce moment.
La différence entre l’Union de Mazzù et son Anderlecht est frappante dans ce genre de match face à des équipes qui dominent. Les Unionistes, eux, ne se faisaient pas prier pour marquer. Ils ont d’ailleurs statistiquement passé leur saison en surrégime offensif.
Anderlecht l’est également légèrement, mais ne parvient pas à marquer dans les matchs clés. Comme face à Gand et Bruges.
Un problème de pressing
Le système en 3-5-2 a été remis en question. Il faut toutefois aller plus loin pour saisir pourquoi il a du mal à fonctionner à plein régime. Pour Mazzù, la clé du football se situe au milieu de terrain et dans le pressing.
Il a axé sa préparation autour de l’adaptation au système et l’envie d’arracher le ballon rapidement après l’avoir perdu. Un projet également cher à Vincent Kompany, mais qui ne prend pas cette saison. L’Union, lors de certains grands matchs, ne laissait son adversaire échanger que cinq ballons en moyenne avant de le lui chiper. Face au Club dimanche, ils laissent passer 15 actions des Brugeois avant de gratter le cuir.
Autre signe qui ne trompe pas : la position moyenne de la ligne adverse. Face à Bruges en playoffs la saison passée, l’Union avait pu poser son bloc plus de 10 mètres plus haut que ce qu’Anderlecht a fait face aux Blauw en Zwart.
La faute ne peut être totalement imputée à Felice Mazzù. Le Carolo est un très bon coach. Il a toutefois mis trop de temps à comprendre qu’il n’avait pas les mêmes armes. Ou du moins qu’elles n’étaient pas adaptées au plan qu’il avait en tête.
Il pourrait encore tenter de tout changer, mais lui mieux que personne le sait : son temps est compté.