L’Autre regard : Leo Messi a cassé son image de surdoué sans personnalité
Un autre regard de Miguel Tasso.
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Publié le 19-12-2022 à 15h59
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Il faut écouter les citoyens de Buenos Aires ou Rosario pour mesurer la dévotion historique du peuple argentin pour Diego Maradona. En offrant le Mundial 86 à son pays, au lendemain de la guerre des Malouines, le Pibe de Oro a été élevé au rang de demi-dieu. De héros de la nation. En filigrane et dans son for intérieur, Leo Messi a toujours souffert de cette comparaison. Certes, il s’est taillé un palmarès unique avec le Barça et a collectionné les Ballons d’or. Certes, il a affiché, aux quatre coins du globe, son immense talent de surdoué. Mais il traînait toujours une dette à l’égard des aficionados : remporter la Coupe du monde.
Elle est désormais apurée. Et de quelle façon ! Au Qatar, Messi a, bien sûr, été décisif balle au pied. Mais il a aussi – et enfin – pris ses responsabilités de leader. De meneur. Il était en mission, en version “maradonesque”. On l’a vu exhorter ses troupes, discuter avec les arbitres et même injurier l’adversaire, comme lors du quart de finale face aux Pays-Bas où il a traité Wout Weghorts de “Bobo”, lisez d’imbécile. Au crépuscule de sa carrière, Leo avait besoin d’exorciser ses démons, de se libérer, de casser cette image de surdoué sans personnalité. Il a relevé le défi en vrai capitaine et est entré, pour l’éternité, dans les cœurs de tout un pays. Pour la “hinchada” argentine, il a désormais sa place sur le même piédestal que Maradona. La messe est dite.