Arnaud Bodart tire la sonnette d’alarme pour éviter la crise : “Ce n’est pas le moment de s’éparpiller”
La reprise a tourné au cauchemar pour le Standard, qui reste sur trois défaites en quatre matchs.
Publié le 21-12-2022 à 15h56
Comme retour à la réalité, difficile de faire plus brutal. Pour son retour à la compétition après la trêve Coupe du monde et un stage à Marbella, le Standard a enregistré sa plus grosse défaite de la saison, son plus grand revers sous Ronny Deila. Il n’a désormais plus que le championnat pour rêver d’Europe. Joyeuses fêtes de fin d’année.
Pour les supporters du Standard, le cadeau est amer et la piqûre de rappel fait mal. Leur club de cœur leur avait manqué mais pas forcément les émotions contrastées qui jalonnent la vie de fan des Rouches. Cette saison, il faut être de bon compte : ils ont quand même vu plus de hauts que de bas. C’est pourquoi les fidèles fans présents à l’Antwerp ont applaudi les joueurs après le match, conscients que des encouragements seraient plus bénéfiques que des sifflets vu les circonstances. Mais après trois défaites sur les quatre dernières rencontres (à Eupen début novembre, face à l’Union la trêve et à l’Antwerp, ce mardi), la période liégeoise n’est pas bonne. Il est déjà temps de tirer la sonnette d’alarme, ce qu’Arnaud Bodart a fait, en zone mixte.
Le Standard, une boîte de chocolats
”La différence s’est faite sur l’envie”, résumait le portier liégeois. Les 109 duels gagnés par le Great Old, contre 86 pour les Liégeois en sont une illustration. “Les Anversois ont montré qu’ils voulaient gagner et nous, on n’a pas montré notre bon visage. Après plusieurs semaines sans jouer, on devait être plus solidaires, montrer plus d’énergie, surtout pour un match de Coupe. On avait à cœur d’aller loin et même de rejouer une finale, comme il y a deux ans. On avait envie de revivre cela, dans un stade rempli, cette fois.” C’est raté. “Comme reprise, on ne pouvait pas imaginer pire. On en revient à cet éternel problème de montagnes russes, auquel on ne parvient pas à trouver de solution.”
La longue pause ne nous a pas été bénéfique
Ce qui caractérise les Rouches, c’est effectivement cette capacité à être exceptionnels ou transparents. Rarement entre les deux. Le Standard, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. “Peut-être faudrait-il gagner en étant moins bon et être plus régulier que faire des up et down”, ajoutait Bodart. Car dans ces conditions, il est compliqué de s’installer dans une bonne dynamique. “Durant la première partie de saison, on a tout de même senti que quelque chose se passait mais la longue pause ne nous a pas été bénéfique. On joue deux matchs en trois jours… puis on a de nouveau une pause. C’est une situation inédite mais c’est la même chose pour tout le monde. On a bien vu que ça n’avait pas posé de souci à l’Antwerp.”
Une grosse claque comme déclic ?
Pour éviter que la dynamique négative actuelle, combinée aux facteurs extérieurs qui polluent le vestiaire, ne se transforme en crise de fin d’année, un bon résultat à Gand, ce vendredi, est impératif. “La claque à l’Antwerp peut être un déclic”, admet Bodart. “Je la vois comme une manière de se dire qu’on doit se réveiller. Le fait que le score soit sévère peut et doit nous inciter à nous remobiliser, pour repartir de l’avant. Il ne faut pas croire que tout va aller facilement parce qu’on a fait des bons matchs avant la trêve. On doit également faire abstraction de ce qui se passe autour de l’équipe. Il ne faut pas commencer à s’éparpiller et faire notre job, tout simplement. Ce match à Gand peut nous permettre de montrer à tout le monde ce qu’on vaut et ce qu’on veut.”
Ce qu’ils veulent, c’est évidemment une qualification européenne qui passera par la voie du championnat. “Si on retrouve rapidement nos valeurs collectives et qu’on défend bien, on prendra au minimum un point à chaque match. On a 28 points et un bon déplacement qui arrive directement.” Gagner à la Ghelamco Arena serait également une manière de prouver que l’extérieur ne leur fait pas peur. “La saison passée, on avait plus gagné à l’extérieur qu’à domicile”, tente de sourire Bodart, conscient que les Rouches y avaient surtout moins perdu. “Si on regarde notre calendrier de fin de saison et le nombre de gros matchs à jouer à l’extérieur en se disant que ça va être compliqué, ce serait déjà un mauvais signe. Pensons simplement à reproduire certaines des grosses prestations que nous avons faites en première partie de saison.”
Le Nouvel An est dans dix jours mais à Sclessin, c’est déjà l’heure des bonnes résolutions.