De mauvais Mauves, même face à la pire défense du pays
Anderlecht a eu deux moments de lucidité dans une prestation qu’il faudra oublier.
Publié le 04-02-2023 à 08h22
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L’appellation "football moderne" vient de prendre un sacré coup dans l’aile. Anderlecht, bien que victorieux face à Ostende, a délivré une prestation d’une tristesse extrême. Le Sporting est devenu une équipe du ventre mou de la Pro League. Son football est à l’image de son classement actuel.
Les plus nostalgiques se seront revus le dimanche matin dans leur club local où la tactique était simple : un mec solide derrière qui balance de longs ballons dans le dos de la défense vers son équipier le plus rapide. Appeler ça la connexion Vertonghen-Amuzu ne lui donne pas plus de consistance. L’analyse est caricaturale mais le schéma s’est trop souvent répété pour ne pas le souligner. C’était la seule manière pour Anderlecht d’être (un peu) dangereux.
Les PO2, oui, mais pourquoi ?
Faisons une parenthèse positive avant de poursuivre l’analyse. Anderlecht a pris trois points qui lui permettent de remonter à la dixième place du classement. Mais dans quel but au final ? Prouver qu’il ne veut pas s’avouer que sa saison est déjà loupée ? Mettez cette équipe face à La Gantoise, au Standard ou Westerlo (les 5e, 6e et 7e du classement), elle ne s’en sortira pas. La perspective d’avoir une microchance d’aller en Europe ne doit pas empêcher Anderlecht de déjà penser au football qu’il devra produire la saison prochaine.
Le projet de jeu est flou
Anderlecht n’a que rarement pu construire une action aboutie. La phase menant au 0-1 fait office d’exception. À l’instar du break tombé dans les derniers instants. Il a fallu près de 90 minutes pour voir les Mauves jouer en un temps et au sol près du but adverse.
Ostende a malmené Anderlecht. Les Mauves devraient en prendre de la graine. Le projet de Dominik Thalhammer est parfois extrême (Ostende a la pire défense du pays) mais il a le mérite d’exister. Quand il demande du pressing, ses joueurs y vont à fond.
On se demande parfois si Jesper Fredberg (vu qu’il définit la philosophie de jeu) et Brian Riemer ont une idée précise de là où ils veulent aller. Sur le papier, les idées ont le mérite d’exister. Le CEO Sport nous a présenté un coach "moderne" qui veut voir son équipe dominer, presser et attaquer. Anderlecht a été dominé, n’a jamais pu sortir du pressing et a attaqué sur des contres.
Fredberg et Riemer répètent qu’il y a assez de qualité dans ce groupe. On en doute vu le festival de mauvaises passes et de contrôles loupés. Et si on décide de croire l’analyse du duo Danois, force est de constater que le problème est ailleurs. Et il ne faut pas le minimiser.