Georges Mikautadze cartonne à Metz en Ligue 2 : “Mon passage à Seraing m’a forgé”
L’attaquant géorgien Georges Mikautadze (22 ans), actuel meilleur buteur de Ligue 2, raconte son éclosion à Metz et revient sur son prêt à Seraing.
Publié le 11-02-2023 à 14h56 - Mis à jour le 11-02-2023 à 14h57
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Il incarne parfaitement l’expression “reculer pour mieux sauter”. Après deux saisons en prêt à Seraing dans des conditions parfois laborieuses collectivement, avec une brillante montée en D1A puis un maintien arraché tant bien que mal, mais réussies individuellement (36 réalisations en 57 apparitions), Georges Mikautadze (22 ans) reçoit enfin sa chance à Metz. Certes, en Ligue 2. Mais avec l’ambition de remonter directement parmi l’élite du football français, là où il veut laisser une trace.
L’attaquant géorgien cartonne cette saison en Moselle. Après 22 journées de championnat, il en est le co-meilleur buteur avec le Bordelais Josh Maja (11 buts). “Je ne me l’étais pas vraiment imaginé en avant-saison, nous confie Mikautadze ce vendredi matin, entre le petit-déjeuner et la séance d’entraînement. Comme attaquant, j’essaie simplement de marquer à tous les matchs.”
Marquer, mais aussi faire marquer. Le petit format messin (1,76 m ; 71 kg) compte aussi cinq passes décisives. Plutôt pas mal pour un centre-avant obnubilé par la cage adverse. “Un numéro 9 a besoin de ses équipiers. Mais leur rendre la pareille de temps en temps, ça me tient à cœur aussi”, glisse-t-il, sourire en coin.
La confiance, enfin
Alors qu’il espérait intégrer l’effectif des Grenats dès la saison dernière, en Ligue 1 donc, il a finalement dû se résoudre à revenir au Pairay, pour une deuxième pige, faute de temps de jeu et d’adaptation. Une décision qu’il n’avait pas spécialement bien accueillie, à l’époque. “Je ne parlerais pas de revanche, mais disons que je suis très content que le club et le coach actuel me fassent confiance cette saison, répond l’international géorgien (13 sélections), arrivé à Metz en 2017 après une formation à Lyon. Je peux enfin montrer toutes mes qualités et prouver de quoi je suis capable. Je marque, on gagne beaucoup de matchs et on remonte au classement, c’est positif. On garde l’objectif du début de saison en point de mire, c’est-à-dire la montée (NdlR : Metz est actuellement 4e à 11 points du Havre).”
"Le coach me demande davantage de travail défensif. Mais offensivement, j'ai pratiquement carte blanche."
Georges Mikautadze a visiblement bien digéré l’inversion d’objectif : du sauvetage en D1 belge à la lutte pour la promotion en Ligue 2 française. Un changement forcément radical dans la physionomie des matchs disputés. Fini de devoir se débrouiller seul à la pointe d’une équipe sérésienne recroquevillée. “Oui, ça change tout.”
Il savoure, d’ailleurs : “Ici, j’ai plus d’occasions sur 90 minutes et je marque plus souvent. Mais cela veut aussi dire que je dois être constamment en forme et décisif. Ça tombe bien, j’adore ça. Il y a une certaine pression évidemment, mais il faut faire avec. Le coach me demande davantage de travail défensif, d’être systématiquement avec le bloc en perte de balle. En revanche, offensivement, j’ai pratiquement carte blanche. Il me laisse énormément de liberté et j’essaie de lui rendre la confiance qu’il m’accorde.”

Le coach, parlons-en. Un certain László Bölöni (69 ans). “On entretient une très bonne relation, avance Mikautadze. Il me dit cash ce qui va et ne va pas. J’apprécie sa franchise. On dialogue beaucoup. Il joue un peu le rôle de père avec certains d’entre nous. Au-delà de ses conseils, il prend parfois un malin plaisir à sortir quelques blagues, il taquine.”
Mais le caractère bouillonnant de l’ancien entraîneur du Standard et de l’Antwerp peut vite ressurgir. “C’est vrai, il y a aussi parfois quelques gueulantes, obligé hein (rire). Mais lorsque c’est le cas, c’est qu’il y a une raison. Il est comme ça, le coach, il faut savoir le prendre en entier.”
"Le Pairay me manque parfois..."
Non à l’intérêt de Charleroi
Si Georges Mikautadze éclôt à Metz cette saison, il aurait pu en être tout autrement s’il avait modifié la trajectoire de sa carrière, l’été dernier. Car après 14 buts en 33 matchs en D1A la saison dernière, il y a forcément eu de l’intérêt, en Belgique et ailleurs. “Mes agents ont discuté avec d’autres clubs, d’un peu partout. Mais dans ma tête, c’était non, je restais à Metz. J’ai toujours dit que j’avais envie d’y jouer en pro”, répète l’attaquant.
Parmi les clubs belges venus se renseigner, on retrouvait Charleroi. Tiens, tiens. “C’est vrai, Charleroi faisait partie de ces clubs”, confirme “Mikau”.
Ce samedi, il tentera de suivre le déplacement des Métallos de ses potes Sami (Lahssaini) et Antoine (Bernier, malheureusement blessé) au Sporting de Charleroi. “Oui, je suis encore en contact avec plusieurs joueurs. Et j’étais de passage à Liège il y a quelque temps. Seraing ? J’en garde de très bons souvenirs. C’était une étape importante dans le cheminement de ma carrière. Je devais passer par ces moments. Ça m’a forgé. Malgré la pelouse un peu compliquée, le Pairay me manque parfois (sourire). J’ai tout vécu là-bas.”

Le miracle du maintien, Mikautadze y croit encore pour ses anciens coéquipiers (17e avec 18 points). “Ils ont combien de points de retard sur le premier sauvé ? Quatre ? Mais ils ont gagné le dernier match et il en reste quand même dix ! Donc, malgré trois descendants directs, c’est encore possible, assure-t-il. Il y a de la qualité dans ce groupe.”
Un groupe qui espérait recevoir davantage de renforts lors du mercato hivernal. Du renfort venu du grand frère messin, notamment. “Je peux comprendre leur position, mais je ne sais pas trop quoi dire sur le sujet. Je ne m’occupe pas du recrutement, ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question, évacue Mikautadze, un peu ennuyé, lui qui se retrouvait de l’autre côté, la saison dernière. Les personnes de Metz étaient quand même souvent présentes, nous ont aidés, et on a su s’en sortir”, rappelle-t-il en guise d’espoir.
Il espère une bis repetita dans quelques mois. Le maintien pour Seraing et la montée pour Metz.