Il n’y a pas que Tedesco qui a opté pour le renouveau
Parmi les grandes nations, le nouveau coach des Diables n’est pas le seul à avoir profité de l’après Coupe du monde 2022 pour opérer des changements dans sa sélection. Tour d’horizon.
Publié le 24-03-2023 à 14h40
16 sur 24. C’est le nombre de Diables rouges sélectionnés par Domenico Tedesco qui étaient présents à la Coupe du monde au Qatar en novembre 2002. Ce nombre est même descendu à 15 après le forfait de Jérémy Doku, remplacé par un néophyte, Johan Bakayoko. Si les retraites internationales de Toby Alderweireld, Simon Mignolet ou Eden Hazard ont forcément joué un rôle dans cette petite révolution, les choix du nouveau coach de la Belgique y sont également pour beaucoup. On pense notamment à l’absence d’Axel Witsel de la liste.
Est-ce également le cas pour les autres grandes nations mondiales ? On s’est posé la question en comparant, pays par pays, le pourcentage de joueurs présents dans la sélection actuelle qui étaient déjà là au Qatar. On n’a, volontairement, pas pris en compte les changements de dernière minute dus à des blessures pour tenter d’avoir la comparaison la plus juste possible, entre les premières listes établies par les sélectionneurs, en novembre comme en mars.
Pays | Sélectionneur | Nombres de Mondialistes conservés | % conservé |
---|---|---|---|
Brésil | Ramon Menezes a remplacé Tite | 11 joueurs sur 23 | 48 % |
Argentine | Lionel Scaloni est resté | 23 joueurs sur 35 | 66 % |
France | Didier Deschamps est resté | 18 joueurs sur 23 | 78 % |
Belgique | Domenico Tedesco a remplacé Roberto Martinez | 16 joueurs sur 24 | 66 % |
Angleterre | Gareth Southgate est resté | 19 joueurs sur 25 | 76 % |
Pays-Bas | Ronald Koeman a remplacé Louis Van Gaal | 17 joueurs sur 25 | 68 % |
Croatie | Zlatko Dalic est resté | 22 joueurs sur 25 | 88 % |
Portugal | Roberto Martinez a remplacé Fernando Santos | 23 joueurs sur 26 | 88 % |
Espagne | Luis de la Fuente a remplacé Luis Enrique | 11 joueurs sur 26 | 42 % |
Allemagne | Hansi Flick est resté | 13 joueurs sur 26 | 50 % |
Ils ont gardé les mêmes bases : Croatie, Portugal, Angleterre, France
Parmi les grandes nations, quatre ont opéré très peu de changement dans leur effectif entre 2022 et 2023. Les exemples les plus criants sont ceux de la Croatie et du Portugal. 88 % de leur liste actuelle est la même que lors du Mondial. Chez les Croates, cela peut s’expliquer par les bons résultats de l’équipe au Qatar (demi-finale) et par la récente prolongation de Zlatko Dalic jusqu’en 2026. La recette n’a pas changé.
Côté portugais, c’est un peu plus surprenant dans le sens où un certain… Roberto Martinez a remplacé Fernando Santos. Mais on se souvient que l’Espagnol – qui a notamment appelé Cristiano Ronaldo – avait déjà utilisé la même tactique en 2016, pour sa première sélection avec les Diables. 19 des 25 Diables (76 %) qu’ils avaient sélectionnés étaient les mêmes que ceux de Marc Wilmots à l’Euro en France.
Chez Gareth Southgate (Angleterre) et Didier Deschamps (France) aussi, c’est le mot stabilité qui résume le mieux la sélection de mars, avec respectivement 76 % et 78 % de liste similaire à celle du Mondial. Le premier a offert une première sélection à Ivan Toney, le buteur de Brentford, tandis que le second a ajouté Samba, Fofana et Kephren Thuram à un effectif qui a vu Lloris et Varane disparaître (retraites internationales). Après le forfait de Wesley Fofana et de Saliba, Disasi et le nouveau venu Todibo ont aussi été rappelés chez les Bleus.

Ils ont opté pour un vent de fraîcheur : Belgique, Pays-Bas, Argentine
Avec une liste initiale composée à 66 % de joueurs présents à la Coupe du monde, Tedesco a amené un vent de fraîcheur à l’effectif belge. Il y a du changement mais il est effectué avec parcimonie. Il n’est pas le seul nouveau sélectionneur à avoir opté pour ce schéma. Chez nos voisins des Pays-Bas, Ronald Koeman a sélectionné une équipe qui est à 68 % la même que celle de Van Gaal il y a quelques mois. Verbruggen, Geertruida et Wieffer faisaient partie des nouveaux visages (mais le portier mauve a finalement quitté la sélection suite à une infection virale). Wijnaldum a également signé son retour.
Chez les Argentins, on dénombre 66 % de liste similaire à celle du Mondial. Mais cela s’explique par le fait Lionel Scaloni a décidé de sélectionner 35 joueurs. Parmi eux, 23 (sur 26) étaient au Qatar – dont Messi – mais l’idée est surtout de leur permettre de profiter du statut de champion du monde. L’élargissement de la liste est clairement l’indication d’une nouvelle concurrence à venir.

Ils ont opéré une véritable révolution : Espagne, Allemagne, Brésil
Si la Belgique entre dans une nouvelle ère, que dire de l’Espagne ? Luis de la Fuente, successeur de Luis Enrique, a pratiquement tout changé. Jugez plutôt : seuls 11 joueurs sur les 26 sélectionnés en mars étaient au Mondial (42 %). Si les blessures d’Unai Simon et la retraite internationale de Sergio Busquets sont à signaler, on sent tout de même une réelle volonté de tirer un trait sur le passé et de relancer une nouvelle dynamique avec des joueurs pas forcément jeunes comme David Garcia et Joselu, qui fêtent leur première sélection à 29 et 32 ans. Aspas (35 ans) fait également son retour.
L’Allemagne, que les Diables affronteront mardi, a également changé de cap puisque seuls 13 des 26 sélectionnés sont les mêmes qu’au Qatar (50 %). Hansi Flick est resté en poste mais il a décidé de remettre les compteurs à zéro. Muller, Sule, Rudiger et Gündogan ont fait les frais de cette nouvelle approche tandis que les jeunes Vagnoman, Wolf, Berisha, Schade et Felix Nmecha en ont profité.
Enfin, de l’autre côté de l’Atlantique, le Brésil a également entamé sa révolution sous les ordres de Ramon Menezes, sélectionneur intérimaire après le départ de Tite. Seuls 11 joueurs qui ont participé à la Coupe du monde ont été appelés au sein de la liste de 23 (48 %). La jeunesse est à l’honneur avec neuf nouveaux visages dont le crack Vito Roque (Athletico Paranaense, 18 ans). Des anciens comme Thiago Silva (38 ans) ou Alisson Becker (30 ans) n’ont pas été repris.
