Kevin De Bruyne ou Romelu Lukaku : l’Europe attend son nouveau roi diabolique
Dans la bouillonnante Istanbul, le City de Kevin De Bruyne guette un couronnement que seul l’Inter de Romelu Lukaku peut empêcher.
- Publié le 10-06-2023 à 09h49
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Des hublots de l’avion, sa silhouette majestueuse apparaît, trônant, au milieu de rien parce qu’il est au centre de tout. 18 années après avoir été théâtre d’une miraculeuse pour les uns et cauchemardesque pour les autres, le stade olympique Atatürk accueille à nouveau des Anglais et des Italiens pour une finale.
La seule capitale du monde qui étend ses tentacules sur deux rives continentales se dresse comme le carrefour des ambitions, prête à sacrer un nouveau roi même si le chemin emprunté par Manchester n’a pas grand-chose à avoir avec celui de l’Inter Milan. Retrouver Pep Guardiola et ses hommes à Istanbul relève de la logique la plus implacable. City a longtemps été la meilleure équipe du monde sans avant-centre. Mais elle a fini par se dire qu’acheter le meilleur neuf de la planète pouvait servir. Ce que le Bayern Munich et encore plus le Real Madrid, tenant du titre qui a totalement explosé, ont pu constater. Cette demi-finale retour a des airs de chef-d’œuvre façonné par Pep Guardiola. Et sur lequel il peut s’appuyer.
"C’est un rêve absolu. Pour nous tous."
Accusé souvent de trop réfléchir, le Catalan a promis qu’il avait retenu la leçon de Porto en 2021 quand, face à Chelsea, il s’était passé de Rodri, son joueur le plus utilisé, pour se fourvoyer dans une expérience manquée. S’il va vivre sa quatrième finale dans la compétition, Guardiola n’en a plus gagné depuis 2011, ce que personne à l’époque n’aurait parié puisque toute l’Europe s’attendait à le voir collectionner les Ligue des champions. Lui a empilé les désillusions, pour voir son image un peu se brouiller quand son aura ne s’est pas diluée. Sa sémantique n’est plus la même. “Est-ce un rêve ou une obsession ? C’est un rêve absolu. Pour nous tous”, a-t-il clamé en conférence de presse ce vendredi quand il avait tracé sa feuille de route un peu plus tôt : “Ce qui définit un grand un club est de vous battre année après année pour gagner la Ligue des champions. Sans une victoire, on dira que c’était incroyable, fun, mais il nous manquera quelque chose.” Surtout à lui qui personnifie cette quête, cette dynastie que peut devenir son City.
Toutes les planètes semblent s’aligner parfaitement. Ce qui arrangerait presque l’Inter Milan qui se drape volontiers dans ce statut d’outsider endossé depuis le début de la compétition quand il a fallu sortir d’un groupe avec le Bayern et le FC Barcelone. “Je n’oublie pas les matchs à Plzen, à Barcelone, à Porto, à Lisbonne, a rappelé Simone Inzaghi en conférence de presse. Le crédit en revient aux joueurs.” Lui n’évoquera pas ce savoir-faire défensif qu’il a su forger, symbolisé par ses huit matchs sur douze où les filets d’Onana sont restés inviolés, comme une arme de destruction massive des ambitions adverses, même si à l’arrivée, Manchester City a la meilleure défense de la compétition avec seulement cinq buts encaissés.

Romelu Lukaku, lui, en a inscrit trois cette saison quand retentit l’hymne de la Ligue des champions. Un toute les 48 minutes, un ratio que même l’infernal Erling Haaland n’atteint pas. Le Diable est porté par une courbe de forme ascendante qui ne sera peut-être pas suffisante pour être titulaire mais pas pour jouer un rôle central dans cette finale. Comme Kevin De Bruyne qui a promené son flegme face aux médias ce vendredi. La poignée entre les deux hommes, entre les deux amis s’annonce comme un premier grand frisson. D’autres guettent, pour couronner celui qui surgira du Bosphore et régner sur le continent comme le faisaient les empereurs de Constantinople.
