Carl Hoefkens sous pression avant Courtrai – Standard : “Si je demande à mes joueurs de jouer sans peur, je ne peux pas avoir peur”
L’entraîneur du Standard, à la veille d’un déplacement très important à Courtrai, voire décisif, se sait attendu. Mais il maintient le cap, avec positivisme.
- Publié le 25-08-2023 à 14h16
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Samedi, à Courtrai, il y aura comme un air de déjà-vu. La saison passée, les Rouches étaient arrivés au stade des Éperons d’or avec un famélique bilan de 4 points pris sur 15, et une crise qui pointait. Selim Amallah avait sauvé la maison liégeoise (0-1), et on connaît la suite. Ce samedi, le Standard revient à Courtrai, toujours avec un bilan famélique (1 sur 12), et un état d’urgence aux portes de Sclessin. On a fait le point avec Carl Hoefkens, au travers de quatre grandes questions.
Le Standard joue-t-il déjà le match le plus important de son début de saison ?
Hoefkens a lâché le traditionnel : “Chaque match est important, les quatre premiers et les suivants.” C’est une manière de diminuer la tension, tout comme il a convoqué un souvenir du match contre le Cercle Bruges, pour insister sur le positif malgré la défaite (0-1) : "On a joué 20 premières minutes de grande qualité, et encore les 10-15 premières après la pause. J’ai vu tous les matchs du Cercle, et peu d’équipes les ont mis en difficulté comme on l’a fait.”
Mais le Standard a perdu, “parce qu’on a douté après avoir perdu un ballon au bout de vingt minutes” et “qu’on manque encore de créativité pour forger des occasions”.
Notre avis : Hoefkens développe un discours positif, en glissant à l’occasion qu’il est déçu, évidemment, et qu’il veut que ses joueurs jouent sans peur, et avec envie. Mais le positivisme a ses limites. Le technicien sait que ce match à Courtrai sera décisif pour la suite. Une défaite, avant la réception du RWDM à Sclessin, fera basculer le club dans la crise, et rendra l’atmosphère très lourde.
Le Standard a-t-il les moyens de jouer le top 6 ?
”Pour répondre à cette question, il faudra voir dans dix jours”, a répondu Hoefkens. Dans dix jours, c’est la clôture du mercato. L’entraîneur espère encore que le club attirera des renforts, si possible expérimentés, pour encadrer les jeunes éléments. Mais si ce noyau devait être modifié à la marge seulement, aurait-il les qualités pour viser le top 6 ? “Je ne pense pas vraiment à cela, attendons la fin du mercato, les deux matchs à venir (à Courtrai et contre le RWDM), et travaillons pour nous améliorer. Je comprends les doutes, mais ce n’est pas encore le moment de tirer des conclusions.”
Notre avis : Il n’est pas nécessaire de lire entre les lignes pour comprendre qu’Hoefkens met l’objectif top 6 entre parenthèses, le temps de prendre des points. Il s’en remet à la fin du mercato, mais les finances ne permettent pas de faire des folies. Il n’a pas souhaité commenter les éventuelles promesses qui lui avaient été faites par la direction à son arrivée, et se réfugie dans le travail. Mais il cherche toujours la meilleure formule pour trouver l’ouverture, et cela traîne.

Se sent-il menacé ?
Un entraîneur est souvent jugé sur son bilan chiffré, et celui d’Hoefkens est déficitaire. Lui assure qu’il n’est pas inquiet. “Je ne pense jamais à ça, sinon cela devient dur à gérer, dit-il. Je demande à mes joueurs de jouer sans peur, ce n’est pas pour que, moi, je prenne peur (pour sa place). Je suis venu pour le long terme, mais je sais que les résultats sont très importants. Et ils sont insuffisants, c’est très clair.”
Notre avis : Hoefkens a la confiance de la direction liégeoise, et même une éventuelle défaite contre Courtrai, samedi, ne devrait pas changer la donne. Licencier un entraîneur coûte de l’argent, aussi, et cela plomberait un peu plus les finances. Mais qu’en pense l’actionnaire ? Quel message enverrait 777 Partners en actionnant le licenciement alors que les moyens sont limités pour le recrutement ? Hoefkens n’aura pas des mois pour redresser la barre, mais il a un peu de marge. A-t-il le niveau pour redresser la barre ? C’est une des questions qui entourent son parcours jusqu’ici.
Le staff a-t-il trouvé ses marques ?
Hoefkens est venu sans adjoint, et il apprend à connaître un nouveau staff. “On travaille ensemble depuis deux mois, on apprend à se connaître un peu plus, explique l’entraîneur. Cela prend un peu plus de temps, et il faut parfois discuter un peu plus pour convaincre avec ses idées. Mais je ne suis pas mécontent de la manière dont on travaille, à tous les niveaux du club. Les chiffres ne sont pas bons, mais, défensivement, on est costauds.”
Notre avis : Ronny Deila était venu avec Eifran Juarez, et le management du Norvégien a tout de suite plu. Le management d’Hoefkens n’est pas remis en question, mais il est parfois esseulé, selon les échos qui remontent. Yaya Touré a été un formidable ancien joueur, mais il est encore un jeune technicien, qui doit faire sa transition. Le reste du staff était déjà en place, mais doit s’accorder avec un nouvel entraîneur, qui peut avoir d’autres exigences.