Walter Baseggio analyse Théo Leoni: "Je me retrouve en lui"
Le médian brille par sa simplicité et a beaucoup de points communs avec l’ancien meneur de jeu du RSCA.
- Publié le 29-08-2023 à 09h13
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On s’est posé la question : Théo Leoni est-il le meilleur joueur de Pro League de ce début de saison ? La seule manière de rationaliser cette interrogation était de passer par les statistiques. Elles ne sont pas à la faveur du joueur d’Anderlecht.
Il ne fait pas partie des meilleurs passeurs, frappeurs ou voleurs de ballons de la compétition. Ses statistiques ont dévoilé un autre volet de son jeu : il n’est incroyable en rien mais sans être mauvais dans le moindre domaine. Il est ce qu’Anderlecht attend de lui : un milieu très complet et sans grand défaut.

Walter Baseggio était, 20 ans plus tôt, un joueur de ce type. Le Brabançon n’était pas le plus rapide mais avait pour lui sa frappe de mule du gauche. Il était surtout réputé pour sa capacité à être un joueur complet sans grands manquements.
Leoni peut-il être un Baseggio des temps modernes ? Les deux hommes partagent en tout cas plus de caractéristiques que seulement leurs origines italiennes.
"Oui, je trouve que Leoni me ressemble sur certains points."
“Cela me fait plaisir d’entendre cela, lance directement Walter Baseggio. Leoni n’a pas encore joué beaucoup de matchs mais il montre déjà de belles choses. Est-ce que je trouve qu’il me ressemble ? Oui, pour certains aspects de son jeu mais nous sommes quand même des joueurs différents.”
Baseggio saute sur l’occasion pour parler du but de Leoni face à Charleroi. “Il a un tir à distance, ça se voit, dit-il. Il a frappé de son droit mais il a montré que son pied gauche était très bon. Il doit encore plus oser frapper des 25 mètres comme je le faisais. J’avais l’avantage d’avoir une frappe plus sèche, plus lourde que la sienne. Elle me permettait aussi d’être très bon dans les passes longues. Il est plus fin, va savoir mieux placer le cuir que moi.”
La réflexion constante de Leoni a impressionné ces dernières semaines et Baseggio n’est pas passé à côté de cet aspect de son jeu. “J’ai toujours été un joueur d’équipe, conscient qu’il n’est personne sans être bien entouré. J’avais Yves (Vanderhaeghe) ou Besnik (Hasi) qui bossait dur à mes côtés pour me laisser jouer mon jeu. J’ai revu cela avec Leoni et Diawara. Le deuxième a beaucoup travaillé pour soulager le premier. À sa manière de se positionner et de se comporter, tu vois que Leoni est très conscient des joueurs qui l’entourent. Il ne pense pas individuellement mais en fonction de ce qui se passe autour de lui. Quand il reçoit le ballon, il a déjà pris l’information et sait ce qu’il veut faire.”
"Leoni joue simple, comme moi. Il dribble un joueur, pas deux."
L’âge “avancé” de Leoni pour un joueur qui débute – Baseggio n’avait que 17 ans quand il est arrivé chez les A – lui permet d’avoir une compréhension du jeu acérée. “J’avais aussi cette conscience de mes qualités. Je dribblais un joueur, pas deux. Je préférais jouer en un temps que faire un geste inutile. Leoni a cette même simplicité, ce jeu basé sur des gestes maîtrisés.”
Simplicité, transmission du cuir au sol : c’est typique du jeu anderlechtois. Baseggio corrige : “L’ADN d’Anderlecht, c’est la victoire avant tout. Je retrouve en Leoni cette envie de gagner et de porter ses équipiers vers la victoire. Quand tu as été formé à Anderlecht durant des années comme nous, tu grandis avec cette mentalité. Cet ADN footballistique s’est un peu perdu ces dernières années mais revient avec des joueurs comme Leoni.”
Le dernier point commun des deux hommes est leur leadership. Chacun à leur manière. Leoni est du genre à beaucoup parler à ses équipiers, à leur donner des consignes. Baseggio a porté le brassard à Anderlecht mais préférait un autre style de leadership. “Je n’étais pas une grande gueule. J’étais du genre respectueux, le gars qui aide ses équipiers. D’autres avaient certainement plus de charisme que moi mais si des coachs m’ont donné le brassard, c’est que, sur le terrain, je me transformais en leader. Leoni va grandir dans ce rôle au fil du temps. C’est juste une question d’expérience.”