Critiqué il y a un an, Jan Vertonghen va fêter sa 150e cap avec les Diables rouges : “Je ne suis pourtant pas devenu plus jeune ou rapide”
Jan Vertonghen va fêter sa 150e cap chez les Diables. Un record pour celui qui est passé de membre décrié de l’équipe à indiscutable en un an.
- Publié le 12-09-2023 à 08h03
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“Trop lent et trop vieux. ” Jan Vertonghen a ce refrain en tête depuis plus d’un an déjà. Il a rythmé sa fin d’année et toute sa Coupe du monde. Douze mois plus tard, le défenseur est toujours chez les Diables. Toujours titulaire comme au Qatar où il s’est montré à la hauteur. Et plus que jamais recordman de caps vu qu’il fêtera sa 150e ce mardi. “Si vous m’aviez dit à l’époque de ma centième que j’atteindrais les 150, je ne vous aurais jamais crus, plaisante-t-il. Mais ça me fait extrêmement plaisir de continuer de battre des records avec les Diables rouges. ”
Un autre homme depuis la Coupe du monde
Mais que s’est-il passé avec Jan Vertonghen pour que l’opinion publique qui l’aurait bien vu à la retraite le considère maintenant supérieur à la jeune génération ? Le joueur aime rire de cette situation. Il en a vu d’autres dans sa longue carrière.
On me parle d'un retour d'Alderweireld en équipe nationale alors qu'il y a un an on était trop vieux et trop lents."
“Ce qui est drôle c’est qu’on me parle de Toby Alderweireld qui a pris sa retraite internationale il y a quelques mois. Souvenez-vous qu’avant la Coupe du monde, nous étions tous les deux 'trop vieux et trop lents'. Et maintenant, tout le monde veut voir Toby revenir à mes côtés (rires).”
L’ironie est justifiée et s’explique par les performances des deux hommes depuis la Coupe du monde. Un moment de déclic sur le terrain et pourtant Jan Vertonghen persiste à dire que rien n’a changé.
“Ce n’est pas comme si j’étais devenu plus jeune ou plus rapide d’un coup. Peu de choses ont changé. Des critiques, il y en a encore. Mais je fais mon travail dans mon coin pour rester en forme, aider l’équipe et être prêt.”
Il joue sur ses qualités
Le gaucher a quand même levé un bout du voile sur sa manière d’appréhender son travail. Et comment il l’a fait évoluer. “Je dois m’adapter à mes qualités. Je connais mes faiblesses et mes forces. J’analyse toujours les joueurs que je vais croiser et je fais en fonction pour trouver la meilleure manière d’utiliser mes qualités pour les bloquer. ”
Ses points forts ressortent mieux dans le système de Brian Riemer à Anderlecht ou Domenico Tedesco en sélection. Avec le 3-4-3 de Roberto Martinez, il devait sans cesse venir fermer le flanc gauche et jouait entre deux positions vu la tendance du joueur de flanc à sa gauche (Carrasco ou Thorgan Hazard) à rester haut, ce qui exposait son déficit de vitesse au grand jour. Dans un système à quatre, il peut compter sur le latéral gauche pour le couvrir.
Le besoin d’un patron
Il ne se prive pas de donner ce genre de consignes. Vertonghen est un dinosaure pour la défense des Diables. “Et j’essaie de leur apporter certaines choses à côté du terrain et je me sens valorisé pour cela. J’essaie d’aider les défenseurs des Diables comme je le fais avec Zeno (Debast) en club. Il regarde mes images et je lui explique certaines choses. Comme j’ai beaucoup appris de Vincent (Kompany) à l’époque. ”
J'ai proposé à Jan de rentrer chez lui en juin mais il a tenu à venir avec nous en Estonie. C'est un leader naturel."
Domenico Tedesco le met en valeur pour ces mêmes raisons. “Jan est un leader naturel qui n’a pas besoin de porter le brassard pour se faire respecter. Il continue d’avoir le feu pour jouer, pour travailler. En juin, il sortait de huit semaines sans jouer. Je lui ai dit qu’il pouvait faire l’impasse sur le rassemblement, passer du temps en famille. Il m’a dit qu’il voulait rester et aller en Estonie avec l’équipe. Et il était titulaire. C’est la bonne mentalité. Il a tout vécu et pourrait prendre les choses par-dessus la jambe mais il est là. Pour l’équipe, pour les jeunes. ”
La retraite en 2024 ?
Domenico Tedesco ajoute un élément : “Tant qu’il a le feu sacré, c’est top. ” Le sélectionneur sait que Vertonghen ne sera pas éternel. À l’Euro 2024, il aura 37 ans. Il profite d’avoir Sterke Jan dans son équipe tant qu’il peut.
La retraite n’est pas à l’ordre du jour et le gaucher a rationalisé sa vision de l’équipe nationale en termes de cycles. Le sien l’amènera au moins à l’Euro en Allemagne en juin prochain. Pour la suite, il se décidera en temps voulu.
“Je ferai le point en début d’année. J’ai eu une période physiquement plus compliquée entre février et avril. Je me sentais bien dans la tête mais mon corps ne suivait pas et j’avais des soucis récurrents à la cheville. Là, je me suis mis à regarder plus loin, à réfléchir aux sacrifices que ça demande au niveau du corps et de la famille. J’ai pesé le pour et le contre et le pour l’emporte toujours actuellement. Pour la suite, on verra ce qui se passe. Je ne pense qu’au match de mardi. J’espère le jouer. Pas le regarder. ”