L'élève Colsaerts apprend vite et bien

Nicolas Colsaerts (20 ans), 5e lors du dernier Trophée Lancôme de l'histoire, a franchi un cap supplémentaire dans sa jeune carrière. Après être remonté sur l'European Tour grâce à une saison très régulière sur le Challenge Tour (17 cuts sur 19, dont une 2e place à l'Open de Clermont-Ferrand), le joueur du Royal Waterloo est monté en puissance cette année.

HUGUES FERON
L'élève Colsaerts apprend vite et bien
©BELGA/AFP

ÉCLAIRAGE

Nicolas Colsaerts (20 ans), 5e lors du dernier Trophée Lancôme de l'histoire, a franchi un cap supplémentaire dans sa jeune carrière. Après être remonté sur l'European Tour grâce à une saison très régulière sur le Challenge Tour (17 cuts sur 19, dont une 2e place à l'Open de Clermont-Ferrand), le joueur du Royal Waterloo est monté en puissance cette année. 11e à Hong Kong, 32e à l'Open des Canaries, puis 26e à l'Open d'Italie, il réussit ensuite à Hambourg un coup d'éclat lors de Open d'Europe. Il y accrocha une belle 20e place, un coup devant... Tiger Woods, double détenteur du titre de cette épreuve dotée de 2700000€.

Il poursuivit son envol au Gleneagles en Ecosse (13e), puis la semaine suivante à l'Open de France (23e), où il occupa le leadership après la première journée. Ces deux derniers résultats n'étaient que le début d'une longue série, puisqu'il passa ensuite sept cuts d'affilée. Ce qui lui assurait déjà sa carte pour la saison suivante, avec près de 200000 euros de prize-money engrangés! Il fit ensuite un break de deux semaines dans sa saison, en profitant pour remporter l'Omnium de Belgique.

Manque de sensation

Avant de rater le cut sur le fil lors des deux épreuves suivantes sur l'European Tour.

«Il ne tapait pas bien la balle. Pour un pro, cela signifie simplement que la balle ne sort pas bien du club, vu qu'elle n'est pas parfaitement centrée. Les trajectoires deviennent alors aléatoires», commente ainsi son coach Michel Vanmeerbeek, qui a effectué trois fois l'aller-retour Bruxelles-Versailles afin de soutenir son jeune protégé. « Comme Nicolas Colsaerts joue essentiellement au feeling, je l'ai alors simplement aidé à retrouver son swing, même s'il n'avait pas ses sensations habituelles! Changer son swing uniquement pour garder la même sensation est en effet très dangereux à ce niveau...».

Ce travail préalable permit ainsi au meilleur joueur belge d'avoir l'esprit serein. « Il a pourtant entamé l'épreuve par deux bogeys le jeudi, avant de s'envoler grâce à une approche de 35 mètres rentrée au trou n°6. Un «dogleg» gauche où il faut avoir une trajectoire optimale avec son drive. Ce qu'a réussi Nicolas Colsaerts, avec notamment trois eagles à la clé, au contraire d'un Retief Goosen en délicatesse avec son drive. L'expérience de ce dernier a cependant parlé en matière de putts, même si Colsaerts n'a réalisé qu'une seule fois trois putts, sur le green du n°16 le dernier jour. A ce niveau, l'expérience doit encore parler. Mais il a déjà prouvé, par ses attitudes et raisonnements sur le terrain, qu'il n'avait rien à envier à ses adversaires...».

Reste l'expérience...

Ses gains au Lancôme (69660 euros) lui permettent en tout cas, avec une 65e

place à l'Ordre du Mérite européen, d'espérer rejoindre le top 60, synonyme de qualification au Volvo Masters, la finale du circuit disputée à Valderrama (30 oct.-2 nov.). Son prochain objectif avoué. Et si jamais ce dernier n'est pas atteint, ce ne serait pas un drame! « Il ne faut pas oublier qu'il a 20 ans, un âge où l'on n'est qu'un «jeunot» en golf » souligne Jos Vanstiphout, qui s'occupe de lui depuis trois mois. Un coach mental limbourgeois particulièrement heureux, vu que les trois joueurs de la partie de tête du Lancôme (Goosen, Mc Ginley et Colsaerts) étaient ou sont, à l'instar d'Ernie Els, toujours ses disciples. « Concernant Nicolas, il s'agit simplement d'une entraide entre Belges! Il a le talent et le caractère, c'est un fait, même si, dans notre petit pays, on n'est jamais content. Après le Lancôme, certaines personnes m'ont ainsi déclaré qu'il avait complètement craqué, qu'il n'avait pas l'étoffe d'un champion. Ce sont des gens qui ne comprennent rien. Ce qu'il a fait, à son âge, est tout simplement exceptionnel. Mentalement, il était parfaitement dans le coup, mais rien ne remplace l'expérience à ce niveau. (...) Prétendre qu'il atteindra pour autant le Top 10 mondial dans les prochaines années est aller un peu vite en besogne. Il faut d'abord confirmer dans les cinq prochaines années sur le circuit européen, puis on verra...».

A commencer cette semaine au Masters d'Allemagne (Cologne), où le jeune Ucclois a une belle carte à jouer...

© Les Sports 2003

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