"J'ai manqué de jugeote"

L' année 2007 s'annonce curieuse et difficile pour Nicolas Colsaerts. Le joueur bruxellois devra en effet se partager entre l'European Tour (où il a encore théoriquement accès à une dizaine de tournois) et le Challenge Tour (équivalent à la deuxième division du circuit continental).

Miguel Tasso

L' année 2007 s'annonce curieuse et difficile pour Nicolas Colsaerts. Le joueur bruxellois devra en effet se partager entre l'European Tour (où il a encore théoriquement accès à une dizaine de tournois) et le Challenge Tour (équivalent à la deuxième division du circuit continental). Un agenda hybride qu'il devra gérer en bon père de famille ! "L'objectif est bien sûr de réintégrer, au plus tôt, l'élite. J'y verrai plus clair dans quelques semaines, après les Opens de Madère et du Portugal, qui comptent pour l'European Tour. Si j'y réussis de bons résultats, je privilégierai ce circuit. Dans le cas contraire, je me tournerai vers le Challenge Tour..." , résume l'intéressé.

Professionnel depuis l'an 2000, Nicolas Colsaerts, 24 ans, n'a pas encore réellement confirmé au plus haut niveau son énorme talent. "Le circuit pro est très exigeant. Et pour un joueur belge, ce n'est pas évident. Les jeunes Anglais, Suédois ou Français bénéficient des conseils des anciens et vivent quasiment en colonie. Pour ma part, j'étais un peu seul pour mon écolage. Mon encadrement n'était pas idéal. Je n'avais pas de guide. Je suis resté trop longtemps avec le groupe de management IMG qui ne m'a pas toujours bien conseillé. J'ai aussi commis des erreurs..."

Cap sur les Etats-Unis ?

L'an passé, par exemple, le Bruxellois s'est souvent effondré lors du décisif dernier tour. "J'ai sûrement perdu, dans l'affaire, 200000 euros ! J'ai manqué de jugeote sur certains coups. C'est dans ma nature : au lieu de jouer la sagesse, j'ai tendance à prendre des risques. Je suis un peu trop ambitieux ! Je veux toujours le meilleur. Je n'arrive pas à me dire : joue la sécurité durant trois ou quatre trous comme le font les autres joueurs..."

C'est ce qu'on appelle l'expérience. Heureusement, en golf, à 24 ans, on est encore un débutant ! Et puis, Nicolas n'est pas du genre à regarder derrière lui. "Cet hiver, j'ai beaucoup travaillé mon putting. L'an passé, ce fut mon incontestable point faible. J'ai changé mon grip. J'ai également bossé mon physique. J'étais parfois un peu faible sur mes jambes. J'espère que cela va porter ses fruits..."

Il sait qu'en coulisses certains commencent à s'impatienter, voire à le critiquer. Il ne prête qu'une attention distraite à ces ragots. "Mes sponsors me font toujours confiance depuis le début. C'est la preuve qu'ils croient en moi. Il y a beaucoup de gens qui donnent leur avis. Mais il y en a peu qui connaissent le sujet. Il faut s'être retrouvé, un dimanche, dans les derniers départs d'un tournoi de l'European Tour, pour comprendre..."

Dans son for intérieur, il est persuadé qu'il a le potentiel et le talent pour aller loin. Très loin. Il faut simplement que les choses se mettent en place. Que le fameux déclic se produise. "Peut-être devrais-je tenter ma chance aux Etats-Unis. Les parcours me conviennent bien. Et le défi m'excite à mort. Ce serait une façon de prendre un nouveau départ et d'échapper à une certaine routine. J'y pense..."

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