Et si c'était l'heure des Européens ?
Le saviez-vous ? La dernière victoire d'un joueur européen dans un tournoi du Grand Chelem remonte à 1999 et au triomphe de l'Ecossais Paul Lawrie lors du British Open de Carnoustie. Voilà donc bientôt huit ans qu'aucun représentant du Vieux Continent n'a plus inscrit son nom au palmarès d'un Major.
Publié le 03-04-2007 à 00h00
Le saviez-vous ? La dernière victoire d'un joueur européen dans un tournoi du Grand Chelem remonte à 1999 et au triomphe de l'Ecossais Paul Lawrie lors du British Open de Carnoustie. Voilà donc bientôt huit ans qu'aucun représentant du Vieux Continent n'a plus inscrit son nom au palmarès d'un Major. Le chiffre est d'autant plus troublant que le golf européen n'a peut-être jamais été aussi fort, comme en témoigne sa mainmise sur les trois dernières Ryder Cup.
Le Masters 2007, qui s'ouvre ce jeudi sur le fabuleux parcours d'Augusta (par 72), sonnera-t-il le réveil des joueurs européens ? L'idée n'a rien de farfelue. Le tournoi géorgien leur réussit traditionnellement bien. Severiano Ballesteros, Nick Faldo, Ian Woosnam, Sandy Lyle et Jose-Maria Olazabal l'ont déjà remporté dans le passé. Pourquoi ne pas imaginer, dès lors, l'Anglais Luke Donald, l'Espagnol Sergio Garcia, l'Irlandais Padraig Harrington ou, surtout, le Suédois Henrik Stenson (en forme éblouissante ces derniers mois) revêtir, à leur tour, la fameuse "green jacket".
Force est d'admettre cependant qu'ils ne sont pas les véritables favoris de l'épreuve. Une fois encore, c'est Tiger Woods qui réunit en effet les suffrages des bookmakers. Déjà quatre fois lauréat du tournoi (1997, 2001, 2002 et 2005), le n°1 mondial est en grande forme. Il l'a encore prouvé en remportant, voici dix jours, le WGC à Doral (Miami).
Le parcours d'Augusta semble avoir éte dessiné pour lui. Long (6 800 mètres), étroit, difficile à négocier avec ses multiples doglegs, il oblige chaque fois le joueur à signer des coups parfaits. Woods s'y sent comme chez lui. C'est d'ailleurs sur les greens géorgiens qu'il s'était révélé au monde en 1997 en gagnant le tournoi et en pulvérisant tous les records.
L'an passé, Tiger avait été battu par son grand rival Phil Mickelson. En état de grâce, le gaucher américain avait atomisé tous ses adversaires. Woods n'a pas oublié et veut remettre l'horloge du Club House à son heure. A 31 ans, il n'a plus qu'une idée en tête : entrer dans l'Histoire et dépasser le légendaire Jack Nicklaus au nombre des succès en Grand Chelem. Le "Golden Bear" a remporté 18 Majors durant sa carrière. Le Tigre en compte déjà 12 (4 Masters, 2 US Open, 3 British Open, 3 USPGA) à son boulier compteur. Série en cours...
Ceci dit, il serait sot de limiter cette édition du Masters à un duel entre les deux derniers vainqueurs. Les outsiders se bousculent en effet sur le tee numéro un. Outre les joueurs européens déjà mentionnés, il faudra compter sur l'Australien Adam Scott (encore vainqueur ce dimanche à Houston), sur l'inusable Fidjien Vijay Singh (déjà lauréat de deux tournois cette saison), sur les Sud-Africains Ernie Els (qui court désespérément derrière son premier sceptre à Augusta) et Retief Goosen ou sur la légion américaine emmenée par Jim Furyk, David Toms, Chris DiMarco et Stewart Cink. Et la liste n'est pas exhaustive.
Une chose est sûre : le vainqueur sera un grand champion. Augusta ne couronne en effet que des ténors du swing. Sous ses airs de jardin botanique, le parcours ne pardonne rien. Sur le Tour de France, on parlerait d'un col hors catégorie tant il est éprouvant avec son dessin diabolique, ses bunkers subtilement placés et, surtout, ses greens aussi rapides que l'ovale d'Indianapolis ! Le "créateur" Bobby Jones n'a même pas eu besoin de prévoir du rough pour corser le défi : c'est dire...