La dure vie des pros du swing belge
Dans l'esprit du grand public, les champions de golf sont tous milliardaires ! C'est loin d'être le cas pour la majorité des professionnels, souvent obligés de consentir de gros sacrifices pour nouer les deux bouts !
Publié le 15-05-2007 à 00h00
Dans l'esprit du grand public, les champions de golf sont tous milliardaires ! C'est loin d'être le cas pour la majorité des professionnels, souvent obligés de consentir de gros sacrifices pour nouer les deux bouts !
Pro depuis quatre ans, le Bruxellois Jérôme Theunis s'efforce de grimper dans la hiérarchie. A son rythme. "J'ai successivement joué sur l'EPD Tour, sur l'Alps Tour et, à présent, sur le Challenge Tour, l'équivalent de la deuxième division européenne. Financièrement, ce n'est pas évident. Les prize moneys ne sont pas importants. Et il me faut payer les voyages, les repas, les coachs. Il m'arrive de loger chez des amis et de voler en low cost. Mais, bon an, mal an, j'en ai pour 45 000 euros de frais par saison. Et, avec ça, je n'ai pas encore payé mon loyer..."
Pour relever le défi, il compte sur l'aide de précieux sponsors (Capital@work, Golf36, la Fédération, le Royal Waterloo, Lacoste, Callaway et Titleist Footjoy) et sur le soutien d'Antony Feuillade, qui gère l'aspect sportif, et de Hilla Weymeersch, qui assure l'intendance administrative. "Jusqu'ici, ma carrière suit son cours. Chaque année, je me fixe un objectif réaliste. En 2007, j'ambitionne de terminer dans le Top 45 du Challenge Tour..."
Agé de 27 ans, jeune marié, il a encore tout l'avenir devant lui. "L'avantage, en golf, c'est qu'on peut encore jouer au plus haut niveau passé 40 ans. La moyenne d'âge des joueurs de l'European Tour est de 32 ans. Ce n'est pas comme en tennis où l'on n'a que quelques années pour réussir..."
Theunis a succombé assez tard à l'appel des greens. "J'ai commencé à jouer à l'âge de 13 ans, en suivant mon oncle sur le practice d'Overijse. Ce fut un vrai coup de foudre. Après m es humanités, je suis parti à l'Université de Dallas grâce à une bourse d'étude et à un statut d'élite sportive. J'ai décroché un diplôme en psychologie et j'ai évidemment amélioré mon golf. Aux Etats-Unis, le niveau est exceptionnel, y compris chez les étudiants. Et l'Université de Dallas est réputée pour sa formation golfique. Elle a formé des joueurs comme David Howell III ou Justin Leonard..."
Rentré sagement en Europe, il espère rejoindre le plus rapidement possible l'European Tour. "La passion est intacte. Elle ne cesse d'augmenter ! Il ne m'arrive jamais de considérer le golf comme une corvée. Cet hiver, je crois m'être trop entraîné..."
Infatigable travailleur, il regrette de n'être pas un peu plus inventif et créatif sur le parcours. Sur ce plan, c'est le contraire de son grand ami Nicolas Colsaerts. "Lui, c'est un pur talent. L'un des plus doués de sa génération. Je suis sûr qu'il réussira. Il lui faut juste un peu de temps..."
Un jour, peut-être, les deux joueurs du Royal Waterloo se retrouveront, ensemble, sur le Tour Européen. "Ce serait un super pour tous les deux..."
En attendant, ils participent, dès ce jeudi, au Telenet Trophy. "Dans l'absolu, c'est un tournoi comme un autre. Mais le fait de jouer sur son parcours, devant son public, change évidemment les données. Mon début de saison a été moyen. J'espère que ce tournoi va servir de déclic..."