Surfer sur la vague
Les exploits de Colsaerts font enfin bouger les structures du golf belge.
Publié le 27-09-2012 à 10h30
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Les exploits de Nicolas Colsaerts vont-ils susciter un subit engouement du public belge pour le golf comme ce fut le cas pour le tennis de table avec Jean-Michel Saive ? Le défi n’est pas simple quand on sait combien le sport de St. Andrews dégage toujours une image élitiste dans notre pays. Avec un peu plus de 56 000 licenciés dans les 86 clubs du Royaume, la Belgique n’est pas une grande nation du swing. En comparaison avec les Pays-Bas (plus de 300 000 joueurs) ou de la Suède (plus de 600 000 adeptes !), elle fait même figure de Petit Poucet. Et on ne parle pas, bien sûr, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne ou du Japon où le golf est élevé au rang de sport national avec des millions de pratiquants !
Dans tous ces pays, il est vrai, il n’est pas obligatoire - comme chez nous - d’être membre d’un club pour chasser le birdie et il existe des parcours publics pour étancher la soif de drives des débutants.
En Belgique, on n’en est pas là et le coût de certaines cotisations freine, à l’évidence, l’engouement. L’évolution va pourtant dans le bon sens. Les tarifs sont à la baisse dans de nombreux clubs et les conditions d’entrée moins strictes avec, souvent, des périodes d’essai, notamment pour les jeunes. Il existe toujours, bien sûr, des clubs très fermés, où le parrainage est obligatoire mais, parallèlement, des structures beaucoup plus ouvertes ont vu le jour. Certaines proposent même aux élèves des écoles des initiations dans le cadre des cours d’éducation physique.
La mauvaise réputation du golf - sport de riches et de snobs - tend également à s’atténuer. Comme ce fut le cas, autrefois, pour le tennis ou le hockey. Et les derniers sceptiques n’ont qu’à franchir les portes de la plupart des clubhouses pour s’en convaincre. Les 19es trous de golfeurs sont aussi conviviaux que les troisièmes mi-temps des rugbymen !
Bref, les succès de Colsaerts tombent à point nommé pour accélérer les processus de démocratisation et de vulgarisation. La médiatisation de la Ryder Cup (la VRT retransmettra en direct la dernière journée !) est un signe qui ne trompe pas. Il reste à la Fédération (qui fête son centenaire) et aux deux Ligues (AFG et VVG) à surfer sur les bonnes vagues et à suivre le mouvement, quitte à bouleverser leurs habitudes et leur mode de fonctionnement. Car, en golf aussi, le changement, c’est maintenant !