Rory McIlroy n’a jamais été aussi fort et Tiger Woods aussi vulnérable
Les premiers tournois de l’année 2015 sont riches en enseignements.Tout roule pour Rory mais rien ne va plus pour Tiger.
Publié le 03-02-2015 à 17h34 - Mis à jour le 04-02-2015 à 07h35
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La saison 2015 n’a pris son réel envol que depuis trois semaines, mais on peut déjà tirer quelques enseignements des premiers tournois. Pour les joueurs belges mais aussi pour les étrangers. Petit tour d’horizon non exhaustif de ce qu’il s’est déjà passé sur les greens.
1. McIlroy plus fort que jamais. Où va s’arrêter le champion nord-irlandais ? C’est la question que se pose toute la famille du golf. Lors du récent Omega Dubai Desert Classic, le numéro un mondial a, une fois encore, signé une véritable exhibition, terminant à 22 sous le par en toute décontraction et avec plus de 80 % de greens touchés en régulation. S’appuyant sur un driving exceptionnel (près de 300 mètres en moyenne avec des trajectoires improbables), McIlroy est en train de propulser le golf vers une nouvelle dimension. Sur des par 4 de plus de 400 mètres, il lui reste souvent un wedge en deuxième coup. Et comme son petit jeu est de plus en plus pointu, il assomme littéralement la concurrence, à la façon du Woods du début des années 2000. Il faudra être fort, très fort, pour l’empêcher de remporter, en avril, le Masters d’Agusta, seul tournoi du Grand Chelem qui manque à son tableau de chasse.
2. Où va Tiger ? La question fait le buzz dans toute l’Amérique. Bon dernier de l’Open de Phoenix, l’ancien numéro un mondial a fait peine à voir, loupant des ‘chips’ de débutant et promenant sa misère sur les greens. "Je dois être patient et m’habituer à mon changement de swing. Pour le moment, je mélange l’ancien et le nouveau", plaide le Tigre, apparemment optimiste. En attendant, voilà l’homme aux 14 victoires en Grand Chelem pointé à la 57e place mondiale, pas loin du plus mauvais classement de sa carrière. Certes, on peut supposer qu’il va retrouver de meilleures sensations dans ses approches, mais de là à retrouver sa splendeur d’antan, il y a de la marge. Or, Woods ne joue au golf que pour gagner. S’il n’inverse pas rapidement la tendance, on a clairement le droit d’être inquiet. Dès ce jeudi, il participera à l’un de ses tournois préférés, sur le parcours de Torrey Pines, près de San Diego. Il s’y est déjà imposé huit fois ! Ce sera, pour lui, un nouveau test.
3. Des Belges dans le coup. Nicolas Colsaerts et Thomas Pieters ont plutôt bien commencé l’année. L’un et l’autre ont passé le cut des trois tournois des Emirats (Abu Dhabi, Qatar et Dubai). Le Bruxellois a, chaque fois, terminé à des places honorables (26e, 13e, 32e) mais a fait preuve d’une certaine irrégularité dans ses scores. Si son long jeu est bien au point, son putting est toujours très fragile, ce qui lui fait perdre, de façon récurrente, de précieux points. C’est clairement ce point faible qu’il doit améliorer pour franchir un nouveau cap. De son côté, l’Anversois (respectivement 4e, 38e et 42e) a pleinement confirmé son statut de grand espoir du golf européen. A Abu Dhabi, il n’est pas passé loin d’une première victoire sur le Tour qui, à terme, lui semble promise. Très solide dans tous les secteurs du jeu, Pieters impressionne à la fois par son ambition naturelle et sa maturité pour son âge (22 ans).
4. La montée en puissance des jeunes. La nouvelle génération frappe d’ailleurs clairement à la porte. Dans la foulée de Rory McIlroy (25 ans), on remarque l’émergence de jeunes loups aux dents longues. Le plus bel exemple est celui de l’Italien Renato Paratore qui, à 18 ans, défie déjà l’élite de l’European Tour. Les Anglais Matthew Fitzpatrick (20 ans), Tommy Fleetwood (24 ans) et Eddie Peperell (24 ans), les Français Gary Stal (22 ans) et Alexander Levy (24 ans), l’Italien Matteo Manassero (21 ans) et, bien sûr, Thomas Pieters en sont d’autres représentants. On remarque d’ailleurs le même phénomène sur le PGA Tour américain avec des joueurs comme Jordan Spieth (21 ans), Patrick Reed (24 ans) ou Brooks Koepka (24 ans), vainqueur dimanche de l’Open de Phoenix. Et faut-il souligner que la classe biberon est aussi très tendance en Asie grâce notamment aux Japonais Hideki Matsuyama (22 ans) et Ryo Ishikawa (23 ans) et au Coréen Byeong Hbun An (23 ans).Miguel Tasso