Maître Rory, à vous de jouer !

Le prodige nord-irlandais est évidemment le grand favori de l’épreuve qui débute ce jeudi sur le légendaire parcours de l’Augusta National (par 72). On se souvient qu’il avait été tout près de s’adjuger le tournoi en 2011. Largement en tête après trois tours, il s’était écroulé le dernier jour, victime de la fameuse pression sur "l’Amen Corner". Rappelez-vous : il avait même envoyé un "drive" dans le jardin d’une villa.

"Je manquais d’expérience et le stress m’a rattrapé", avait-il avoué.

Depuis, Rory a pris de la bouteille. À son talent naturel, il a ajouté un vrai sens tactique et une parfaite gestion de ses émotions. Il joue juste et maîtrise tous les secteurs du jeu. "Mais Augusta ne pardonne rien. Je devrai être très régulier du début à la fin sous peine de louper le rendez-vous", analyse-t-il.

Éviter le mauvais jour

De fait, lors de ses six précédents Masters, McIlroy a toujours connu un jour sans et signé une mauvaise carte (un 77 en 2010, un 80 en 2011, un 77 en 2012, un 79 en 2013 et un 77 en 2014). À ce niveau, cela ne pardonne évidemment pas. S’il veut s’offrir le cinquième "Major" de sa carrière et son troisième consécutif (il a déjà en magasin un US Open, un British Open et deux USPGA), il devra obligatoirement exceller du début à la fin et dompter, sans trembler, tous les pièges du parcours. Avec ses "fairways" étroits, ses bunkers aimantés, ses petits ruisseaux invisibles et ses "greens" illisibles et rapides, Augusta est le test suprême, surtout lorsque le terrain est sec comme ce sera le cas cette année (une trentaine de degrés attendus !).

Cette édition 2015 s’annonce, en tout cas, passionnante. Les prétendants à la veste verte vont se bousculer sur le "tee" n° 1. On pense, bien sûr, au génial attaquant américain Bubba Watson, double lauréat et tenant du titre. Tout le monde a encore en mémoire ses exploits de l’an passé et, notamment, ce "drive" défiant la raison joué sur le trou n° 13 au ras des arbres. Bubba adore Augusta, un parcours à sa mesure où il peut, au gré de son humeur, éluder tous les obstacles grâce à d’improbables arabesques !

Les Américains Dustin Johnson, Rickie Fowler, Matt Kuchar, Phil Mickelson et, surtout, Jordan Spieth (en grande forme et deuxième l’an passé), les Australiens Adam Scott et Jason Day, l’Anglais Justin Rose et le Suédois Henrik Stenson font également partie des favoris des bookmakers. Une fois n’est pas coutume : avec une cote de 50 contre 1, Tiger Woods récolte peu de suffrages (lire par ailleurs). Il n’en sera peut-être que plus dangereux !

Une chose est sûre : le spectacle s’annonce, durant quatre jours, exceptionnel et passionnant.