Spieth, nouveau Masters chef
On ne sait pas quel superlatif utiliser pour décrire la première victoire au Masters de Jordan Spieth. En tête du début à la fin, le Texan a offert un vrai récital de golf moderne et intelligent. A la façon des plus grands, sans jamais trembler, il a dégoûté un à un ses adversaires.
Publié le 13-04-2015 à 18h10 - Mis à jour le 14-04-2015 à 09h25
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On ne sait pas quel superlatif utiliser pour décrire la première victoire au Masters de Jordan Spieth. En tête du début à la fin, le Texan a offert un vrai récital de golf moderne et intelligent. A la façon des plus grands, sans jamais trembler, il a dégoûté un à un ses adversaires, égalant le record du score le plus bas (18 sous le par) réussi, en 1997, par le grand Tiger Woods. Tout cela à 21 ans, avec un petit sourire en coin, sans avoir l’air d’y toucher !
Ses statistiques donnent le tournis. D’une incroyable régularité (75 % de greens en régulation, 1,5 putt par green, 28 birdies sur quatre jours), il a toujours maîtrisé la situation, à la façon d’un vétéran. "Ce gars-là a la maturité d’un joueur de 30 ou 35 ans. Croyez-moi : des Majors, il en gagnera bien d’autres…" a résumé, impressionné, Ernie Els.
En duel avec McIlroy
Même lors de ses rares erreurs, Spieth est resté de glace. Souverain. Il suffisait qu’il concède un bogey pour que, sur le trou suivant, il se venge en signant un birdie ! "L’an passé, j’étais également en tête au départ du dernier tour. Mais j’avais été rattrapé par la pression et Buba Watson m’avait battu. J’ai beaucoup appris ce jour-là", confie-t-il.
Dimanche, lorsque Justin Rose et Phil Mickelson sonnèrent la charge derrière lui, Spieth conserva tout son calme, mélangeant sagesse (en préférant souvent son bois 3 à son driver) et science du jeu (notamment dans le choix de ses distances aux approches). "Il est vraiment très fort. Et, en plus, c’est un gars bien…" déclara Phil Mickelson.
Formé à l’Université du Texas (il fut l’un des grands adversaires du Belge Thomas Pieters en NCAA), Jordan Spieth est le prototype du champion complet, solide à la fois dans son jeu et dans sa tête. Il est aussi apprécié de tous pour ses attitudes et son état d’esprit. Il est ainsi très proche de sa sœur Ellie, handicapée mentale. "La véritable championne, c’est elle. Elle m’a permis de relativiser beaucoup de choses sur la vie", dit-il sobrement, fier d’avoir créé une fondation caritative qui porte son nom.
Spieth a écrit, à Augusta, une des plus belles pages du golf et a affiché au grand jour ses ambitions pour les vingt prochaines années. Son duel annoncé avec Rory McIlroy s’annonce, d’ores et déjà, passionnant !