Golf: Jimmy Walker tutoie les étoiles
L’Américain a résisté à la pression de Jason Day jusqu’à la dernière seconde.
Publié le 02-08-2016 à 06h55 - Mis à jour le 02-08-2016 à 06h57
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Après l’Anglais Danny Willett au Masters d’Augusta, l’Américain Dustin Johnson à l’US Open et le Suédois Henrik Stenson au British Open, c’est donc le Texan Jimmy Walker qui a remporté, dimanche, le PGA Championship sur le parcours du Baltusrol GC, à Springfield (New Jersey). L’année 2016 aura donc couronné, lors des quatre levées du Grand Chelem, quatre champions qui n’avaient, jusque-là, jamais remporté le moindre Major. Voilà qui prouve combien le niveau du golf mondial est élevé et combien l’équilibre des forces se fait par le haut !
Le succès de Walker , 37 ans, est, en soi, une petite surprise. Certes, voilà plusieurs années que le natif d’Oklahoma City signe d’excellents résultats sur le PGA Tour, avec six belles victoires à la clé. Mais de nombreux observateurs le pensaient un peu juste pour s’imposer dans un Major. A l’occasion de ce PGA Championship, il a fait taire tous ses détracteurs en s’imposant avec talent (avec une sortie rentrée sur le 10 en guise de signature) et en résistant à la dernière chasse de Jason Day, n°1 mondial et tenant du titre ! "Ce fut une terrible bataille. Il m’a mis la pression jusqu’au bout. Mais j’ai tenu…", confiait le vainqueur en recevant l’immense et lourd trophée Wanamaker.
Le putt le plus important de sa carrière
Les terribles orages du samedi avaient obligé les organisateurs à chambouler tout le programme. La plupart des joueurs furent ainsi soumis aux travaux forcés le dimanche, avec 36 trous au menu sur des fairways devenus lourds. Quand on sait que Baltusrol est un par 70 de 6 700 mètres, on mesure mieux la performance de Walker qui termina le tournoi 14 coups sous le par avec seulement 5 bogeys en 72 trous. "Mentalement, c’était très compliqué. Car ce parcours, avec un rough si épais et des greens si complexes, ne pardonne pas la moindre faute. Il faut toujours jouer juste, être à la fois sage et agressif…", poursuit le lauréat.
Avec deux points d’avance sur Day au départ du dernier trou, l’Américain se croyait quasiment assuré du titre. Mais l’Australien signa un improbable eagle grâce à une superbe ficelle de cinq mètres. Sous pression, Walker se devait de faire le par. Il releva le défi, enquillant le putt le plus important de sa carrière sans trembler. Le voilà désormais 15e joueur mondial et pratiquement assuré de faire partie de l’équipe US de Ryder Cup. De quoi tutoyer les étoiles pour ce passionné d’astrophotographie dont le travail a été reconnu par la Nasa.
Rory McIlroy ne répond plus sur les greens
Cité parmi les favoris, le champion nord-irlandais n’a même pas franchi le cut.
Rory McIlroy, 27 ans, se souviendra longtemps de ce PGA Championship. Cité parmi les grands favoris à l’aube du tournoi, le champion nord-irlandais n’a même pas réussi à passer l’écueil du cut. Son grand jeu fut pourtant irréprochable. Il toucha 75 % des greens en régulation avec, souvent, des drives de 300 mètres.
En revanche, son petit jeu fut réellement désastreux. En perte complète de confiance, l’ancien numéro un mondial manqua des putts improbables de quelques centimètres à peine.
Remise en question
Et, au fil des trous, son infortune sur les greens était de plus en plus évidente avec un regard anesthésié. A l’instar de Jordan Spieth (qui porte toujours en lui les stigmates de son quadruple bogey sur le trou n°12 d’Augusta lors du dernier Masters) et de Jason Day, McIlroy n’aura donc accroché, cette année, aucun scalp du Grand Chelem à son tableau de chasse. Son dernier sacre majeur remonte à ce même USPGA en 2014. Voilà qui freine clairement sa progression annoncée et qui va l’obliger à se remettre en question.
A l’évidence, Rory est l’un des joueurs les plus doués de sa génération. Mais ses problèmes de confiance en lui deviennent récurrents avec, à la clé, des défaillances inexplicables à ce niveau. Tout le golf européen espère qu’il retrouvera son meilleur niveau à l’occasion de la prochaine Ryder Cup qui aura lieu aux Etats-Unis à la fin septembre. Faute de participer aux Jeux de Rio, où il a maladroitement décliné l’invitation, ce sera son dernier grand défi de l’année.