Quand vient la fin de l’été belgo-belge
Detry, Pieters et Colsaerts se retrouvent cette semaine sur les greens du KLM Open. Rencontres.
Publié le 07-09-2016 à 08h34 - Mis à jour le 07-09-2016 à 08h44
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Nicolas Colsaerts, Thomas Pieters, Thomas Detry. Ce n’est que la deuxième fois que nos trois meilleurs joueurs se retrouvent sur les greens d’un même tournoi. La première fois, c’était fin juin dernier, lors de l’Open de France, dans lequel s’était particulièrement bien distingué Thomas Detry. L’Ucclois, pour son premier tournoi sur l’European Tour - qui fait figure de division 1 européenne- avait réussi à passer le cut et s’était même octroyé une brillante 25e place.
Les mois ont passé. Pendant l’été, nos compatriotes se sont particulièrement mis en avant, à en rendre jaloux certaines nations voisines, qui ne comprennent pas comment un si petit pays réussit à rassembler, au même moment, trois grands champions.
Et les mots sont pesés. Jugez-vous même. Dans l’ordre, une qualification au British Open pour Thomas Pieters (son premier Grand Chelem) à laquelle l’Anversois a greffé, quelques semaines plus tard, une quatrième place aux Jeux olympiques. Cerise sur ce gâteau royal : sa sélection, tombée il y a peu, pour participer, au sein de l’équipe européenne, à cette compétition mythique que reste la Ryder Cup, laquelle se déroulera fin septembre dans le Minnesota.
Colsaerts a retrouvé ses sensations
Thomas Detry, lui, fin août, avec une carte finale qui l’a vu s’imposer avec 12 coups d’avance sur son premier dauphin, du jamais vu le Challenge Tour, a fait plus que frapper les imaginations. Notre compatriote a en effet signé là un nouveau fait d’armes pour un golfeur qui vient tout juste de débuter sa carrière professionnelle.
Rappelons en effet que c’était à Cleydael, mi-juin 2016, au KPMG Trophy, qu’il a fait le grand pas dans le monde des pros. Une statistique permet de comprendre mieux ce qu’on peut définir comme des débuts tonitruants : à l’heure actuelle, Detry a réussi à se hisser dans le cut de tous les tournois auxquels il a participé.
Après avoir évoqué les deux Thomas, il est impossible de ne pas parler de l’inoxydable Nicolas Colsaerts. A 34 ans, il a retrouvé toutes ses sensations, après avoir connu quelques remous post Ryder Cup 2012. Et l’été 2016 a été bon, à l’image du reste de sa saison, avec une nouvelle participation au British Open et une présence aux Jeux olympiques où il a su briller les deux premières journées avant de connaître une baisse de régime.
Presque à la maison
Bref, après avoir aligné les bonnes performances, revoilà nos trois comparses réunis à Spijk, aux Pays-Bas, à une petite heure d’Anvers. Le parcours est prometteur, l’un des plus exigeants du Benelux. Le public belge devrait être présent en nombre pour soutenir ses fers de lance, alors que la météo s’annonce délicieuse de jeudi à dimanche. A noter également, la présence d’un quatrième Belge. Alan de Bondt, qui foulera lui aussi les fairways néerlandais. Ceux-ci avaient bien réussi à Thomas Pieters qui avait soulevé le trophée en 2015. Hier, le trio belge s’est limité à un entraînement sur le practise, chacun de son côté. Mais en soirée, ils avaient rendez-vous dans une maison appartenant à la famille Pieters, à quelques encablures de ce parcours de la province de Gueldre. Cette petite "fiesta" a été l’occasion, pour joueurs et membres du staff, de se retrouver autour d’un barbecue; mais aussi de taper quelques balles sur le court de tennis familial. Un petit moment de détente avant les semaines de fin de saison qui s’annoncent très importantes sur le plan sportif. Nous en avons profité pour faire le point avec Nicolas Colsaerts et Thomas Detry sur les différents sujets d’actualité qui entourent cette fin de saison.
La fin de saison: "Terminer premier du challenge tour"
Thomas Detry : "Mon objectif principal, c’est de terminer premier du challenge tour. Les prize money sont très importants en fin d’année et il me restera cinq tournois pour faire la différence, alors que je suis maintenant classé 13e au ranking après ma victoire en Grande-Bretagne." (NdlR : il faut qu’il entre dans le Top 15 pour pouvoir jouer entièrement sur l’European Tour la saison prochaine).
Nicolas Colsaerts : "Ma bonne saison a porté ses fruits et je suis assuré de jouer la Race to Dubai de fin d’année. Je dois profiter de cette bonne spirale pour appuyer une nouvelle fois sur l’accélérateur et prendre un maximum de points au classement."
Le KLM Open: "Le parcours le plus exigeant du Benelux"
Thomas Detry : "J’ai profité de ma semaine de repos au début de ce mois pour venir reconnaître le parcours. Comme je vis à Uccle, je pouvais me permettre le déplacement. Pour le moment, j’ai vraiment de super sensations, dans la foulée de mon bon tournoi britannique."
Nicolas Colsaerts : "C’est la première fois que je participe à ce tournoi. Je dois admettre que je ne suis pas déçu de ce que je vois jusqu’à présent. Je n’ai joué que neuf trous ce mardi matin, mais je peux déjà en dire que c’est un parcours très exigeant, probablement le plus exigeant du Benelux, avec toutes les caractéristiques des terrains modernes, sur lesquels nous avons l’habitude de jouer le reste de la saison."
La Ryder Cup: "Je vais montrer des vidéos à Thomas"
Thomas Detry : "On se connaît depuis toujours avec Thomas [Pieters]. Je le considère tel un frère. Quand j’ai appris la nouvelle, un frisson m’a parcouru. Je n’ai qu’une envie désormais, c’est de le rejoindre sur le Tour européen et réaliser la même chose que lui."
Nicolas Colsaerts : "Je suis très content pour Thomas et très excité à l’idée de voir le tournoi. Quand on pense que nos voisins français n’ont eu dans leur histoire, que deux participants en Ryder Cup et que les Néerlandais n’en comptent aucun, on peut que se dire que la Belgique a fait quelque chose de grand après ces deux sélections. C’est vrai que j’y ai participé en 2012, mais est-ce que je vais le conseiller ? Non, parce que je n’ai pas de conseils à lui donner. Je vais lui expliquer qui est qui et lui montrer des vidéos de l’histoire de la compétition. Pour qu’il comprenne vraiment ce que cela représente."
Detry vs Colsaerts: "On vit la même chose même sans être de la même génération"
Thomas Detry : "Nicolas est mon idole de jeunesse. Désormais, il a pris un rôle de mentor et s’avère un bon copain. Il m’a conseillé pour le choix de mon caddie (Mark Mazo). Avec Thomas, j’ai deux grands frères qui m’aident à grandir sur le circuit."
Nicolas Colsaerts : "Je porte un regard vraiment optimiste sur Thomas Detry car il a toutes les caractéristiques du joueur qui peut faire une belle et longue carrière. Nous sommes deux Bruxellois avec les mêmes entraîneurs. On vit la même chose même si nous ne faisons pas partie de la même génération."
Les Jeux olympiques: "Une semaine que nous n’oublierons jamais"
Thomas Detry : "C’était fantastique, j’ai regardé tous les jours. Quand je vois le nombre de joueurs qui n’y sont pas allés… Dans quatre ans, cela peut être pour moi un bel objectif d’y aller."
Nicolas Colsaerts : "Dès que nous sommes arrivés là, nous nous sommes dit : quelle chance ! Tout le monde a compris alors que ce serait une semaine que nous n’oublierions jamais. Ce que tu ressens en jouant pour une médaille et pour ton pays, c’est juste grandiose. Et puis, nous avons côtoyé des gens qui s’entraînent quatre ans, pour parfois une minute. C’est incroyable. Est-ce que le golf a sa place aux Jeux ? La réponse est oui, sans aucun doute."
Dans dix ans…: "Je me vois au sommet du classement mondial"
Thomas Detry : "Dans 10 ans, je me vois au sommet du classement mondial en combinant Tour européen et le PGA (NdlR : circuit américain). "
Nicolas Colsaerts : "Dans 10 ans ? Aucune idée. Est-ce que je serai encore sur le circuit ou sur le senior tour ? Je ne sais pas. Mais ça m’étonnerait que j’en aie marre de cette vie. J’espère encore être en compétition et étoffer mon palmarès. Après tout, à 45 ans, grâce au matériel actuel, les carrières sont allongées et tu peux alors jouer sur ton expérience."