Les bons comptes de Thomas Pieters
L’accord entre le LIV et le PGA Tour fait le bonheur de l’Anversois qui redevient candidat à une sélection en Ryder Cup.
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- Publié le 07-06-2023 à 17h57
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La planète golf est toujours sous le choc de l’annonce surprise du rapprochement entre le PGA Tour américain et le LIV, cette Ligue dissidente saoudienne qui distribue les pétrodollars à la pelle. L’accord, qui a fait l’effet d’une bombe, s’est négocié dans le plus grand secret entre Jay Monahan, le boss du PGA Tour, et Yasir Al-Rumayyan, le gouverneur du fonds d’investissement saoudien (PIF). Ennemis jurés voici encore une semaine, les deux clans sont désormais associés au sein d’une entité commerciale. “Les gens vont me traiter d’hypocrite. Mais les circonstances changent et j’ai agi dans l’intérêt de l’évolution du golf”, a confié Monahan, gêné aux entournures par les premières critiques.
Concrètement, les exilés du LIV, considérés comme des traîtres voici peu, sont pardonnés. Dès l’année prochaine, ils pourront fréquenter à nouveau tous les circuits traditionnels. On imagine combien ce revirement a déplu aux joueurs qui, eux, avaient fait la sourde oreille aux sirènes de l’argent facile et sont restés fidèles au PGA Tour et au DP World Tour !
Thomas Pieters est concerné au premier chef par cette révolution. On se souvient qu’en début d’année, l’Anversois avait rejoint le LIV contre un chèque de plusieurs millions de dollars. Son choix, prioritairement financier, l’excluait automatiquement du PGA Tour et le privait à la fois d’une potentielle sélection en Ryder Cup et de bons points au ranking mondial. Grâce à la nouvelle entente cordiale, le n° 1 belge pourra, en 2024, évoluer à la fois sur le LIV et sur les circuits européen et américain. Et, théoriquement, plus rien n’empêche Luke Donald, le capitaine européen, de faire appel à ses services pour la Ryder Cup de Rome en septembre prochain. Oui : on peut dire que Thomas Pieters a eu le nez fin. Le voilà avec le beurre et l’argent du beurre. Et toutes les stars du LIV sont dans le même cas. Pour rappel, Dustin Johnson et Phil Mickelson avaient reçu une prime de bienvenue de 150 millions de dollars…
Dans l’absolu, on peut évidemment se féliciter de cette fin de crise qui pourrait rendre le golf professionnel mondial encore plus fort grâce à la manne financière apportée par les Saoudiens. Mais il est clair que les stigmates des terribles tensions de ces derniers mois (procès judiciaires, exclusions sportives, propos haineux…) vont laisser des traces dans les bunkers. Tiger Woods, Rory McIlroy et Jon Rahm, porte-drapeaux du PGA Tour dans le conflit, doivent trouver ce changement de cap très humiliant. D’autant qu’ils n’ont pas fait partie des négociations. Business is business.