Exclusif: Le Stick d’or Pau Quemada tire sa révérence

Pourquoi partir maintenant, alors que quasi tous les clubs belges se sont renforcés et que la compétition belge sera plus forte que jamais ?

En effet, j’avais encore un an de contrat avec Louvain mais nous avons discuté ma situation personnelle avec le club et il a parfaitement compris les raisons pour lesquelles je préfère retourner à Barcelone, de sorte que nous avons trouvé une solution. Je vois que beaucoup d’étrangers débarquent en Belgique mais je ne sais pas si cela représente une telle amélioration pour le niveau belge : les saisons post-olympiques sont souvent différentes pour les joueurs. De toute façon, j’ai joué suffisamment en compétition pour en mesurer le niveau et il est temps d’aller de l’avant.

Quand avez-vous pris votre décision ?

Il y a quelques semaines déjà, mais je m’en doutais depuis des mois. En jouant le dernier match de la saison, c’était dur pour moi de me dire que ce serait peut-être mon dernier pour Louvain, mais je ne l’ai dit à personne. J’étais triste pour tous mes amis, mais aussi pour moi-même.

Quel sera votre prochain club ?

Club Egara. C’est le club où j’ai commencé à jouer au hockey et j’aimerais y rejouer une saison depuis mon départ, il y a 11 ans. C’est un retour aux sources.

Vous avez eu deux périodes à Louvain, interrompues par un retour en Catalogne, au Polo Barcelone plus précisément. Referiez-vous cela si c’était à refaire ?

Il y a beaucoup de choses que j’aimerais changer si je recommençais ma vie, mais pas celle-là. Revenir à Barcelone après trois saisons à Louvain m’a beaucoup aidé comme joueur et comme être humain. J’ai aussi eu la chance de jouer pour un vrai grand club et une équipe comme le Polo, ce sont des choses qu’on ne peut pas regretter. Mais Louvain et tout ce qui tourne autour m’a beaucoup manqué. Comme vous le voyez, l’histoire se répète : on ne sait jamais si je reviendrai à Louvain dans un an ou deux… (sourire)

Qu’est-ce qui vous attire tant à Louvain ? Il y a eu des périodes où vous preniez l’avion chaque semaine pour faire la navette entre le Brabant flamand et la Catalogne…

Vous pensez vraiment que quelque chose m’attire à Louvain ? Pas du tout ! (rires) Non, en réalité, c’est une question difficile, tant il y a de choses que j’aime. Louvain est ma deuxième maison et ce sera toujours le cas, à cause des gens adorables qui s’y trouvent. Dès que j’ai mis les pieds au club, je me suis senti accueilli comme dans une famille, et chacun m’a aidé à me sentir à l’aise. Des années après, je peux dire que je fais toujours partie de la famille et que je porte l’ADN du club, et j’en suis fier. Le club a beaucoup fait pour moi et en retour, j’ai donné le meilleur de moi-même. En tout cas, j’ai essayé.

Y a-t-il quelqu’un que vous souhaitez spécialement remercier dans votre carrière ?

Il y en a tellement… Tout d’abord, je voudrais remercier tout le club de Louvain. Avec une mention spéciale à Jacques (Lechat), Etienne et Gilles (Van Lembergen) qui ont rendu ce voyage possible. Et mes coéquipiers Manu (Leroy) Audry (Renaer), Fabian (Van Kerckhove), Fabrice (Bourdeaud’hui) et Patrice (Houssein), pour tous les moments de hockey ou en dehors du hockey. Ce fut génial de partager tous ces moments et je crois que ce n’est pas fini. En fait je pourrais écrire tout un bouquin de remerciements, mais à chaque mot que j’écris, cela devient plus dur et je sens monter les larmes, donc je préfère arrêter.

“Une décision prise par respect pour Pau”

Le manager de Louvain, Gilles Van Lembergen, a tenu à expliquer pourquoi il laissait partir son joueur phare alors qu’il était toujours sous contrat. “Oui, Pau avait encore un contrat d’un an avec Leuven et on comptait sur lui pour la saison prochaine. Il est venu me voir chez moi il y a 3 semaines pour me dire que, pour des raisons familiales, d’opportunité professionnelle et la possibilité de terminer sa carrière avec la génération avec laquelle il l’avait commencée en Espagne (ses amis espagnols feront leur dernière saison) il aurait bien voulu rentrer au pays. Je dois dire que j’étais vraiment sonné sur le coup… Je m’attendais a tout sauf à ça ! Dans la foulée il me disait que j’avais bien sûr la possibilité de lui demander de respecter son engagement. Cette phrase a facilité ma réaction à sa demande et je lui ai dit qu’il retournerait au pays après les JO. Par respect pour le joueur, et plus encore pour la personne et pour tout ce qu’il a donné à Leuven ces 8 saisons je ne pouvais vraiment pas faire passer le club avant la personne dans ce cas bien précis. Même si on aurait aimé lui voir faire encore une saison dans ces fantastiques infrastructures dont nous disposons enfin. Ce ne sera pas pour la saison qui s’annonce, malheureusement.”